Donald Trump fait mine de ne plus se soucier du tout de Twitter. Cité par Fox News en mars dernier, l’ancien président américain affirmait que « beaucoup de gens quittent Twitter » et que le site est « devenu très, très ennuyeux ». De toute évidence, cependant, son bannissement définitif du réseau social lui pèse. Et neuf mois après, l’ancien locataire de la Maison-Blanche n’a pas tourné la page.
Le Washington Post rapporte en effet dans son édition du 2 octobre qu’une action en justice a été déposée la veille en Floride pour contraindre le site communautaire à rétablir le compte de Donald Trump. À cette fin, les avocats de Donald Trump mettent en avant le premier amendement de la Constitution des États-Unis, mais aussi la législation locale de Floride en matière de réseaux sociaux.
Qualifiant la décision de Twitter de « censure », le leader du Parti Républicain estime que la société américaine « exerce un degré de pouvoir et de contrôle sur le discours politique dans ce pays qui est incommensurable, historiquement sans précédent et profondément dangereux pour le débat démocratique ouvert », puisqu’elle peut faire fermer des comptes sur la base de son propre règlement intérieur.
Twitter a longtemps été modéré dans sa modération
Donald Trump oublie toutefois de souligner que Twitter a longtemps été précautionneux dans la modération de son compte, du fait de son statut de personnalité publique. Suivi par 88 millions d’internautes, et alors en fonction à la présidence américaine, Donald Trump a de fait bénéficié d’une certaine retenue de la part du réseau social.
Certes, Twitter a, au fil du temps, opéré une modération de plus en plus stricte à l’égard du président américain — en apposant des labels pour nuancer ses allégations, en masquant par défaut des messages jugés trop virulents et en allant jusqu’à supprimer des tweets considérés comme dangereux. Cette dernière étape avait été franchie à la suite des scènes insurrectionnelles à Washington, début 2021.
Un internaute lambda qui aurait tenu des propos identiques n’aurait pas bénéficié d’une modération équivalente — des sanctions sévères, comme un bannissement définitif, sont susceptibles de tomber beaucoup plus vite sur Twitter pour le commun des mortels. D’ailleurs au départ, Twitter n’envisageait pas d’exclure à jamais Donald Trump : il n’avait été écarté que pendant 12 heures au départ.
La neutralisation du compte @RealDonaldTrump a eu lieu après les allégations répétées de son détenteur sur une prétendue fraude électorale à grande échelle. Ce complot n’a jamais été démontré. Par ailleurs, cette suspension est aussi intervenue après des morts lors de l’émeute au Capitol, attisée par les propos ambivalents de Donald Trump.
Il est intéressant de relever que l’ancien président américain mobilise l’essentiel de ses efforts sur Twitter, car c’était surtout là que son audience existait — il était suivi par des dizaines de millions d’individus et ses remarques bénéficiaient d’une visibilité énorme, grâce aux retweets dont il bénéficiait et aux médias qui le citaient. Trump a pourtant été banni plus largement, mais il paraît moins s’en soucier.
Si Twitter demeure sa préoccupation première, il est à noter que Donald Trump a déjà engagé d’autres actions. En juillet 2021, l’intéressé a annoncé une plainte contre Twitter, Facebook et Google ainsi que leurs patrons, en dénonçant l’exclusion numérique dont il fait l’objet sur ces plateformes. « La Big Tech est hors de contrôle », a-t-il argué, estimant que ce milieu joue contre les intérêts des Républicains.
Pendant un temps, Donald Trump a justement essayé de sortir du carcan de cette Big Tech en construisant son propre réseau social — il a aussi envisagé de rejoindre des sites tenus par des conservateurs, comme Parler. Cela a finalement donné lieu à la naissance d’un blog personnel. L’initiative n’a toutefois pas pris : Donald Trump a fini par le supprimer, a priori vexé des moqueries et du peu d’attention qu’il recevait.
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