Google a choisi de fêter les 88 ans de la naissance de Charles K. Kao ce jeudi 4 novembre 2021, avec un Doodle spécialement créé pour l’occasion. Le moteur de recherche rend hommage à ce physicien et éducateur américano-britannique d’origine chinoise, né le 4 novembre 1933 et décédé le 23 septembre 2018, à l’âge de 84 ans. Comme le résume Google, il est « considéré comme le père de la fibre optique dont les innovations ont révolutionné la communication mondiale et jeté les bases de l’Internet haut débit d’aujourd’hui ».
Le jour où l’avenir de Charles K. Kao a « pris un nouveau tour »
Charles Kuen Kao est né à Shanghai en Chine. En 1953, il embarque à bord d’un paquebot afin de se rendre en Angleterre pour étudier l’électroélectronique — discipline qui consiste à appliquer les lois de la physique à la production et aux utilisations de l’énergie électrique. Il s’inscrit à l’école secondaire Woolwich Polytechnic School for Boys, dans l’Ouest londonien. « Je me sentais tellement chez moi là-bas qu’au lieu de postuler pour entrer dans les autres collèges plus prestigieux de l’Université de Londres, j’ai continué à étudier pour obtenir mon baccalauréat là-bas », écrit-il dans une autobiographie. Il obtient son diplôme d’électrotechnique en 1957.
Il se met ensuite en quête d’un emploi et rejoint Standard Telephones and Cables (STC), un fabricant britannique de téléphones, de télégraphes, de radios et de télécommunications. C’est une filiale de la multinationale américaine International Telephone & Telegraph (ITT). Après trois années dans cette filiale, il obtient un poste de professeur à l’université de Loughborough.
Cependant, ITT a cerné son potentiel et lui propose une offre pour l’inciter à rester : rejoindre le laboratoire de recherche Standard Telecommunication Laboratories (STL) d’ITT, à Harlow. « L’offre était trop belle pour la laisser passer, et mon avenir était destiné à prendre ce nouveau tour. Je suis resté chez ITT Corp, travaillant pendant les trente années suivantes dans divers endroits, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe », raconte Charles Kuen Kao dans sa biographie.
Un article révolutionnaire en 1966
En 1966, Charles Kuen Kao et son collaborateur George Hockham, ingénieur britannique, publient un article remarqué dans IEE Proceedings. Ils y proposent que « des fibres fabriquées avec du verre purifié pourraient transporter un gigahertz (1 milliard de hertz) d’informations sur de longues distances à l’aide de lasers », résume Google dans sa présentation du Doodle. En 1974, Charles Kuen Kao et sa famille partent s’installer aux États-Unis, où il a travaillé dans l’usine d’ITT en Virginie.
Charles Kuen Kao continue de développer la technologie ébauchée dans l’article de 1966, qui s’annonce révolutionnaire : en 1977, le tout premier téléphonique transporte des signaux via des fibres optiques. « Dans les années 1980, les fibres optiques étaient posées à travers le monde en grandes quantités et l’industrie avait évolué pour devenir un géant. La capacité de communication avait augmenté de façon exponentielle », écrivait Charles Kuen Kao. Il prend la tête de toutes les activités de recherche et de développement chez ITT en 1982.
« Les idées ne viennent pas toujours en un éclair »
En plus de ses recherches, Charles Kuen Kao est aussi connu pour avoir consacré du temps à l’éducation. En 1987, il devient vice-chancelier de l’Université chinoise de Hong Kong, poste qu’il occupe pendant neuf ans. Il fonde également l’Independent Schools Foundation Academy. « À l’université, mon rôle était de créer un espace pour que les gens puissent grandir. Ce que j’ai essentiellement fait était de créer des situations dans lesquelles les gens aimeraient prendre des responsabilités », résume-t-il dans son autobiographie.
Ses travaux pionniers dans les années 1960 ont été récompensés en 2009 par un prix Nobel de physique. « Les gens m’ont demandé si l’idée est venue d’un coup, eurêka ! », écrit-il dans son autobiographie, diffusée sur le site du prix Nobel. « Je savais que nous avions besoin de beaucoup plus de bande passante et je pensais constamment à la façon dont cela pouvait être fait. […] Les idées ne viennent pas toujours en un éclair, mais par des essais et des erreurs qui prennent du temps et de la réflexion. »
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