La vague crypto a touché la Suède et cela inquiète fort les instances du pays. Depuis que la Chine a mis un coup d’arrêt au minage de cryptomonnaies sur son sol, la géographie du secteur a été complètement redessinée. Des pays comme les États-Unis et le Kazakhstan ont attiré nombre de sociétés crypto contraintes de délocaliser à la hâte leurs sites de minage. Mais la Suède, qui a pour elle une belle production d’énergie renouvelable, a également tapé dans l’œil des mineurs de crypto.
Cela constitue une vraie menace pour le pays, estiment Erik Thedéen et Björn Risinger, respectivement directeur de l’agence de supervision financière et directeur de l’agence de protection de l’environnement de la Suède. Dans une lettre ouverte adressée à l’Union européenne le 5 novembre 2021, les deux officiels suédois alertent sur l’impact lourd que le minage de crypto a sur le pays. Entre avril et août 2021, la consommation d’énergie liée au minage de bitcoin en Suède a augmenté de « plusieurs centaines de pour cent ». Selon, eux, cela représente désormais la consommation électrique de 200 000 habitations.
Bannir les formes de minage crypto trop énergivores de l’UE
Pour les deux agences suédoises, cette situation ne peut être tolérée à l’heure où les pays doivent réduire au maximum leur consommation d’énergie, afin d’éviter les scénarios de changement climatique les plus dangereux. Erik Thedéen et Björn Risinger appellent par conséquent l’Union européenne à bannir les formes de minage crypto les plus énergivores.
Le protocole pointé du doigt ici est celui dit de « preuve de travail » (proof of work). Ce protocole a plusieurs avantages, notamment celui d’offrir un bon degré de sécurité et de décentralisation. L’inconvénient est qu’il est très énergivore, car plus le nombre de mineurs grandit, plus ces derniers doivent faire exécuter à leurs machines des calculs mathématiques complexes pour miner des cryptomonnaies et valider des transactions. C’est le protocole sur lequel reposent les deux cryptomonnaies les plus valorisées au monde : le bitcoin et l’ethereum.
Reste à voir si d’autres pays de l’UE seront du même avis que la Suède sur le sujet. Faire passer une législation collective n’est pas une mince affaire dans une zone qui fédère pas moins de 27 États. Quelle que soit la régulation que l’UE décidera de mettre en place, les acteurs du marché crypto explorent en tout cas déjà, de leur côté, des techniques de minage moins énergivores. L’Ethereum a notamment prévu de basculer sur un protocole dit de preuve d’enjeu et assure que cela fera baisser de 99 % sa consommation d’énergie.
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