La carte SIM est un composant essentiel de nos smartphones. C’est elle qui nous permet de nous connecter au réseau de notre opérateur, de passer des coups de fil et de surfer sur l’internet mobile. On ne pense presque plus à ce petit bout de plastique et de métal inséré dans nos smartphones, et pourtant, c’est une pièce essentielle de l’industrie de la téléphonie. Et elle a beaucoup évolué depuis sa naissance.
La carte SIM à 30 ans
La carte SIM telle qu’on la connait est en fait née en 1991 dans les labos d’un constructeur allemand nommé Giesecke & Devrient. Les 300 premiers modèles ont été vendus à un opérateur finlandais nommé Radiolinja, qui a hébergé le premier appel téléphonique utilisant le réseau GSM (le standard téléphonique européen), le 27 mars 1991 très exactement.
Cela fait donc plus de 30 ans que l’on retrouve des cartes SIM dans nos téléphones portables. Mais depuis ce fameux premier coup de fil, le standard a largement évolué. Vous l’avez d’ailleurs sûrement remarqué, les cartes SIM d’aujourd’hui sont beaucoup plus petites que celles que l’on utilisait au début des années 2000, ou même dans les années 90.
Les toutes premières cartes SIM faisaient la taille d’une carte de crédit (85,6 mm x 54,0 mm) et étaient nettement plus encombrantes que nos nano sim actuelles que l’on peine parfois à tenir entre deux doigts.
Pourquoi les cartes SIM rétrécissent ?
Les premières cartes SIM étaient encombrantes parce que les constructeurs n’avaient pas besoin d’une carte plus petite. Les téléphones étaient massifs et pouvaient accueillir sans problème un bout de plastique si imposant. Le format « carte de crédit » avait aussi l’avantage d’être standardisé et il était donc facile et moins cher de produire des cartes, et des lecteurs de carte, de cette taille-là.
Très rapidement cela dit, le format de cette carte est devenu contraignant pour les constructeurs de téléphones qui voulaient réduire l’encombrement de leurs produits. En 1996 naissait donc la « mini SIM » qui a permis au marché du téléphone mobile d’exploser. Ce format a d’ailleurs été si populaire qu’on le considère aujourd’hui comme le « standard ».
Un format « mini SIM » si populaire, qu’il est aujourd’hui considéré (fautivement) comme le standard
C’est la même logique de miniaturisation qui a poussé ensuite l’industrie à adopter le format micro SIM au début des années 2000, puis le format nano SIM en 2012. Plus nos téléphones devenaient intelligents, puissants et polyvalents, plus il leur fallait de la place pour loger tous leurs composants. La réduction en taille de la carte SIM a permis aux constructeurs et aux opérateurs de réduire la taille des lecteurs de cartes, et donc d’entasser plus de technologies dans nos téléphones. C’est un opérateur japonais qui a poussé à l’adoption de la micro SIM, tandis que le format nano SIM a été proposé par Apple.
La taille rétrécie, l’intelligence évolue
Si la taille des cartes SIM a évolué pour s’adapter aux besoins du marché, la technologie n’a guère changé. L’interface physique de la carte est restée le même avec 6 ou 8 points de contact (les sections métalliques) et une puce au centre.
« L’intelligence » d’une carte SIM se situe dans sa puce, tandis que les différents points de contact permettent le transfert d’énergie ou d’informations. Les touts premiers modèles de cartes SIM pouvaient à peine stocker une vingtaine de contacts, alors que les plus récents peuvent en héberger plus de 200. Cela est dû à l’amélioration de la puce embarquée. L’architecture de la carte SIM en, elle-même n’a pas beaucoup évolué, simplement pour des questions de rétrocompatibilité.
Ainsi, les cartes nano SIM peuvent être utilisées dans un téléphone fait pour accueillir des cartes micro SIM ou mini SIM, avec l’aide d’un adaptateur. C’est aussi cette architecture « standard » qui permet de découper une carte mini SIM en carte nano SIM (si vous faites très attention).
eSIM : vers la fin des cartes SIM ?
Bien évidemment, la course à la miniaturisation des cartes SIM ne s’est pas arrêtée au format nano SIM. Depuis plusieurs années maintenant, les constructeurs de téléphones et les opérateurs travaillent à la démocratisation de l’eSIM, ou SIM virtuelle.
Cette nouvelle évolution prend en fait la forme d’une puce directement soudée sur la carte mère d’un gadget, ou intégrée au processeur d’un appareil. Plus de plastique, plus de tiroirs SIM, tout est embarqué directement à l’appareil. Cette technologie est particulièrement utile pour les montres connectées ou les différents objets intelligents dans lesquels il n’est pas toujours aisé d’insérer ou de changer une carte SIM.
Le SIM « embarquée », comme on l’appelle parfois, peut être provisionnée à distance. C’est-à-dire que les réglages de votre opérateur peuvent être téléchargés directement sur sa mémoire. Plus besoin d’insérer un petit bout de plastique et de métal dans son mobile, tout est géré par votre téléphone qui se chargera d’installer le « profil » de votre opérateur pour vous permettre de surfer sur le web et de passer des coups de fil.
Pour le moment, la technologie n’est pas encore très répandue en raison du peu de téléphones qui la supportent et des opérateurs qui ont longtemps trainé des pieds pour la proposer (de peur que cela facilite le changement d’opérateur). La plupart des mobiles haut de gamme comme l’iPhone 13 ou le Galaxy S21 embarquent une eSIM et un emplacement nano SIM, histoire de faciliter la transition.
En 30 ans, la carte SIM a donc beaucoup changé, passant d’un énorme format carte de crédit à un composant invisible, caché dans le processeur d’un téléphone. Tout ça pour laisser de la place à des écrans plus grands, des batteries plus imposantes et des appareils photo toujours plus avancés.
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