La Coupe du monde de football 2022, qui aura lieu en novembre et décembre au Quatar, sera peut-être l’occasion de faire la démonstration d’une nouvelle technologie destinée à venir en aide à l’arbitrage. Selon les informations du journal britannique The Times, des caméras réparties à différents endroits des stades seront capables de détecter un cas éventuel de hors-jeu et de prévenir l’arbitre.
Le quotidien explique dans son édition du 25 novembre qu’une première expérimentation va avoir lieu entre le 30 novembre et le 16 décembre 2021, à l’occasion de la Coupe arabe de la FIFA, tournoi qui rassemble seize nations d’Afrique et de la péninsule arabique. Si les résultats sont concluants, le dispositif pourrait revenir lors de la Coupe du monde, mais aussi s’inviter dans les championnats et les autres compétitions.
L’algorithme ne décidera pas, mais remontera les cas plausibles
Ce ne sont pas les algorithmes adossés aux caméras de détection qui décideront s’il y a un hors-jeu ou non. C’est un arbitre qui tranchera. L’« intelligence artificielle » se contentera de remonter une possible situation de hors-jeu, qu’il faudra résoudre par un avis humain. Cela pose toutefois une question : en remontant un évènement de ce type, y a-t-il un risque que cela influence un peu la décision arbitrale ?
Une autre interrogation que ce type de dispositif peut soulever est sa précision : jusqu’où faut-il aller dans la finesse de la mesure pour déterminer un cas de hors-jeu ? En principe, c’est la place de la tête, du tronc ou des jambes d’un attaquant dans le camp adverse, par rapport au dernier défenseur, qui est observée. Si le dépassement est microscopique, faut-il déclarer une haute ?
Ce n’est pas l’arbitre central qui recevra les informations du dispositif, mais les arbitres assistants qui sont placés dans une cabine et qui doivent intervenir pour des faits de jeu très particuliers — par exemple, s’il faut accorder un pénalty à une équipe en cas de faute sur la surface de réparation ou si le but qui a été marqué doit bien être validé. La VAR (c’est son nom) a toutefois pour effet de couper le rythme d’un match.
À ce titre, le dispositif risque de déclencher les réticences d’une partie du public, qui pourrait craindre soit une mauvaise interprétation de l’IA (même si, au final, c’est l’arbitre assistant qui analyse et transmet son avis à l’arbitre central) soit, à défaut, une orientation dans la décision par le simple fait de lui avoir envoyé un signalement. Sans parler de la crainte d’outils qui risquent de hacher le jeu.
La perspective d’une IA capable d’intervenir sur les positions de hors-jeu rappelle en tout cas que la technologie s’est fortement immiscée dans le sport et plus particulièrement dans le football. Les équipes font ainsi face à la VAR, et portent aussi des capteurs pour suivre leurs statistiques en jeu. Plus récemment, c’est la « Goal Line Technology » qui a fait parler d’elle, pour vérifier si un ballon est bien rentré dans le but.
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