Le BSA (Business Alliance Software) est une organisation fondée par les grands éditeurs de logiciels pour prévenir le piratage des logiciels sous copyright et d’en avertir les entreprises des méfaits. Après une campagne de publicité que le BSA a effectué et dont nous nous étions fait l’écho, l’organisation a décidé de passer a la pratique, à l’instar de la RIAA.

Elle a pour cela infiltré des serveurs FTP pour repérer des fichiers sous copyright qui pourraient être librement mis à disposition des internautes, constituant ainsi un acte de piratage.
Lors d’une de ses recherches, le système automatisé du BSA a ainsi détecté la suite bureautique Microsoft Office sur un FTP public. Aussitot l’e.mail du propriétaire trouvé, le système a envoyé au détenteur de ce compte un relevé des actions effectuées sur le serveur FTP, ainsi que la liste des fichiers détectés comme étant soumis au droit d’auteur, dont voici un extrait :

What was located as infringing content:
——————————
Filename:/mandrake_current/SRPMS/OpenOffice.org-1.0.1-9mdk.src.rpm
(199,643kb)
Filename:/mandrake_current/i586/Mandrake/RPMS/OpenOffice.org-libs-1.0.1-9mdk.i586.rpm
(35,444kb)

Les linuxiens auront reconnu les répertoires comme étant ceux de la distribution Linux Mandrake, et les fichiers incriminés comme ceux de la suite gratuite et opensource OpenOffice, de Sun Microsystems.

Le destinataire de ce mail s’est bien sûr défendu de toutes accusations sur d’eventuelles mises à disposition de fichiers soumis au droit d’auteur, et le BSA lui a envoyé (lui aussi) un mail d’excuse :

 » Je m’excuse pour l’erreur manifeste que j’ai commise. Il semblerait que notre système ait détecté les fichiers OpenOffice comme étant des fichiers provenant de MS Office et c’est la raison pour laquelle cela a éveillé mes soupçons, ce qui a eu pour conséquence l’envoi de ce message d’alerte. Je suis fautive de ne pas m’être suffisament renseignée au sujet de la propriété (NdT : intellectuelle) qui était violée, et maintenant que j’en suis informée, nous allons nous efforcer de corriger les critères de recherche de notre système et bien sûr nous seront plus attentifs quant aux éventuelles erreurs. »

Selon LinuxFrench, Louis-Suarez-Potts, porte-parole de l’éditeur Sun, aurait déclaré qu’il avait été  » averti de telles actions « , et qu’il  » réfléchira aux proposions de Mme Beck «  (directrice du BSA).

Ce n’est pas la première fois que le BSA fait parler de lui, que ce soit volontaire ou non. On peut en outre établir un parallèle entre cette erreur et celle de la RIAA récemmenent. La tendance est donc à l’automatisation des systèmes de recherche et de détection des fichiers piratés.

Il est toutefois bon de rappeler que le BSA n’a aucune légitimité dans la défense des droits d’auteurs. Ceci est d’autant plus paradoxal que la suite bureautique OpenOffice est un produit de Sun, alors que Office est une suite de Microsoft (membre du BSA) dont les contentieux avec Sun ne datent pas d’hier.

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