C’est un procès d’importance dans le monde des cryptomonnaies qui s’est clos le 7 décembre 2021. Une cour américaine a autorisé Craig Wright, « l’inventeur » autoproclamé du bitcoin, à garder ses quelques 1,1 million de bitcoins (49 milliards d’euros environ) pour lui tout seul. La fortune numérique était convoitée par la famille de Dave Kleiman (aujourd’hui décédé), un ancien associé de Craig Wright qui aurait aidé l’homme à développer la célèbre cryptomonnaie.
100 millions de dollars en guise de consolation
Selon les plaignants, Wright et Kleiman auraient travaillé ensemble pour miner le tout premier bitcoin, ce qui donnerait à la famille Kleiman le droit de récupérer la moitié de la fortune minée par Craig Wright. Mais la cour de Miami ne l’a pas vu de cet œil et a tranché en faveur de la défense. Craig Wright devra malgré tout s’acquitter d’une amende de 100 millions de dollars pour viol de propriété intellectuelle, puisque selon la famille, l’homme n’a jamais donné à M. Kleiman « la juste part de ce que Dave a contribué à créer ».
« C’est un résultat remarquable et je me sens complètement innocenté », a commenté Craig Wright après le procès. La famille de Dave Kleiman est quant à elle « extrêmement heureuse » d’avoir pu triompher sur le front de la propriété intellectuelle. Mais derrière ces histoires de gros sous, c’est l’histoire du bitcoin qui se jouait en coulisse.
Craig Wright est-il Satoshi Nakamoto ?
Cela fait maintenant des années que Craig Wright affirme être Satoshi Nakamoto, le surnom donné à l’inventeur du bitcoin. L’identité du créateur de la cryptomonnaie star est un mystère qui dure depuis des années maintenant. Wright est sur la liste des personnalités « crédibles », mais l’homme n’a, semble-t-il, jamais transféré les clés PGP qui pourraient l’authentifier en tant que créateur de la première cryptomonnaie grand public. En 2020, un compte gérant un portefeuille de bitcoin, appartenant supposément à Wright, qualifiait l’homme « d’imposteur ». D’autres spécialistes des cryptomonnaies doutent de la légitimité des affirmations de Wright.
Pour Wright, l’issue de ce procès prouve bien qu’il est l’homme derrière l’invention du bitcoin. « Le jury a manifestement conclu que je le suis, car il n’aurait pas pris une telle décision autrement », a affirmé Wright après l’affaire. Il est possible que les affirmations du milliardaire ne soient pas entièrement fausses… mais sans être entièrement vraies pour autant. Derrière le nom Satoshi Nakamoto pourrait en fait se cacher non pas une personne, mais un groupe de personnes. L’identité fictive désignerait alors Dave Kleiman, Craig Wright et Hal Finney, un troisième collaborateur qui aurait travaillé au développement du bitcoin. Craig Wright étant le seul membre de l’équipe encore vivant, il se pourrait qu’il ait tiré la couverture à lui, sans avoir les moyens techniques de prouver qu’il est bel et bien Satoshi Nakamoto.
Un peu plus étrange encore, en 2016 Wright affirmait que Dave Kleiman avait été un « collaborateur clé » dans le développement du bitcoin, avant de finalement déclarer lors du récent procès qu’il avait « exagéré » le degré d’implication de Kleiman dans l’histoire pour rendre hommage à son ami décédé. Décidément doté d’un grand cœur, Wright avait promis que, s’il gagnait le procès, il donnerait une partie de sa fortune à des œuvres de charité, prouvant au passage qu’il est bel et bien Satoshi Nakamoto. Nul doute que les spécialistes en cryptomonnaies garderont un œil là-dessus, pour voir si le mystère autour de l’inventeur du Bitcoin est bel et bien levé.
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