Le bitcoin fait les montagnes russes en ce moment. Après avoir caracolé au sommet, et atteint son plus haut niveau historique en octobre, le cours du bitcoin a récemment enregistré des chutes brutales. Alors qu’il s’affichait à 58 000 € il y a un mois encore, le cours du bitcoin a régulièrement baissé, et entamé un gros plongeon il y a quelques jours.
Affiché au-dessus du seuil des 50 000 € au début de la journée du 3 décembre 2021, il a dégringolé à 41 000 € dans la journée du 4 décembre. Cela représente une baisse énorme de quasi 20 % de sa valeur. Mais que se passe-t-il avec le bitcoin ?
Beaucoup de crypto ont aussi piqué du nez
Comme l’explique Bloomberg, c’est très lié au contexte économique global. La hausse de l’inflation contraint les banques à durcir leur politique monétaire. Cela risque de réduire les liquidités disponibles sur le marché (les actifs pouvant être achetés ou revendus facilement). Selon Mark Fiorentino, le cofondateur de MeilleurTaux Placement interrogé par Les Échos Investir, la chute du cours du bitcoin pourrait également s’expliquer, en partie, par les décisions de certains professionnels. L’expert indique ainsi que certains gros investisseurs ont fait le pari de vendre des bitcoins afin de déclencher un mouvement baissier plus large qui leur permettrait ensuite de racheter des bitcoins bon marché.
Le bitcoin n’est pas la seule cryptomonnaie à avoir piqué du nez avant le weekend dernier. L’ether, par exemple, a chuté de plus de 4 000 € à 3 400 € entre le 3 et 4 décembre, nous révèlent les données de CoinMarket Cap. Idem pour le solana passé de 208 € à 170 € environ. Mais le cours du bitcoin étant bien plus élevé que ceux de l’ether ou du solana, sa chute semble évidemment plus spectaculaire.
Cette dégringolade ne signifie évidemment pas que le bitcoin est fini. La plus populaire des cryptomonnaies s’est vraiment démocratisée cette année : des acteurs tels que PayPal permettent désormais, eux aussi, d’en vendre ou d’en acheter, des sociétés telles que Tesla et SpaceX ont investi dedans et un pays, le Salvador, a même décidé de la reconnaître comme monnaie officielle sur son sol, aux côtés du dollar. Certains experts estiment d’ailleurs qu’elle devrait à plus long terme prendre encore beaucoup de valeur. Comme toujours dans les cryptomonnaies, rien n’est cependant joué d’avance. Si la chute actuelle ne présage sans doute pas de problèmes très graves pour le bitcoin, les records qu’il a battus en 2021 ne garantissent en rien non plus qu’il aura un bel avenir.
La consommation d’énergie du bitcoin est son vrai défi
Un gros problème que pose le bitcoin est en effet son énorme consommation d’énergie. C’est lié à la manière dont fonctionne sa blockchain qui repose sur la preuve de travail (proof of work). Ce mode de fonctionnement a des avantages en termes de sécurité et de décentralisation. Mais il consomme beaucoup d’électricité, car plus le nombre de mineurs augmente, plus les problèmes mathématiques que leurs machines doivent résoudre pour valider un bloc deviennent complexes.
Lorsque les mineurs utilisent de l’énergie renouvelable, cela ne pose pas nécessairement problème (dès lors que cette énergie n’est pas requise ailleurs, sinon cela peut créer des conflits d’usage comme en Suède). Tous les mineurs de bitcoin n’utilisent cependant pas de l’électricité verte, loin de là. Une partie significative d’entre eux ont par exemple migré vers le Kazakhstan, dont l’électricité est très carbonée, lorsque la Chine a interdit le minage de crypto sur son sol. Le principal concurrent du bitcoin, l’Ethereum, qui utilise également la preuve de travail a par exemple prévu de basculer sur un système de preuve d’enjeu (proof of stake), censé réduire de 99 % les besoins énergétiques.
L’avenir du bitcoin n’est donc pas gravé dans le marbre. Et finalement, ce que cette tendance boursière vient opportunément nous rappeler, c’est que même si les cryptomonnaies semblent devenues grand public, elles demeurent un investissement très risqué. Et qu’il est sans doute encore trop tôt pour demander à se faire payer en bitcoins, comme le nouveau maire de New York en a émis le souhait. Voir son salaire fondre de 20 % en quelques heures, la perspective n’est guère réjouissante.
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