La Première ministre, Elisabeth Borne, a prévenu le 1er septembre 2022 que des délestages électriques pourraient avoir lieu cet hiver en raison de problèmes d’approvisionnement. La Californie se retrouve aussi confrontée à cette pénurie d’électricité : le gestionnaire du réseau fait appel au bon sens des possesseurs de véhicules électriques quant à la recharge de leur voiture.
Dans ce contexte, pour les détracteurs des véhicules électriques, l’annonce de possibles coupures d’électricité fait jubiler, en imaginant les conducteurs de voitures électriques incapables de se déplacer. Ils y voient un argument de plus, en leur faveur, pour refuser de se passer de leur véhicule thermique. Cependant, vous vous en doutez, la réflexion est biaisée.
Pour certains modèles, c’est même l’inverse. En disposant d’une fonction de charge bidirectionnelle, ils peuvent carrément dépanner la maison en l’alimentant avec l’énergie contenue dans leur batterie.
Privées de recharge, les voitures électriques ne serviraient à rien
À moins de faire quotidiennement 200, 300 ou 400 km de route, on a du mal à comprendre l’argument avancé par certains. Tous les véhicules électriques ne sont pas égaux face à la question de l’autonomie. Cependant, les statistiques démontrent que les Français réalisent en moyenne moins de 50 km par jour en voiture. À ce rythme-là, n’importe quelle voiture électrique peut tenir plusieurs jours sans arriver à sec, même en hiver.
En dehors de catastrophes climatiques endommageant durablement le réseau, les coupures, délestages et autres restrictions qui pourraient s’imposer sur l’électricité vont concerner la journée et les périodes de fortes tensions du réseau. Le gouvernement appelle souvent à réduire les consommations, le matin entre 8h et 12h, ainsi que le soir pour le pic de 18h. Néanmoins, les possesseurs de véhicules électriques, qui se chargent à domicile, le font principalement la nuit. Une période qui n’est donc pas vraiment menacée par les coupures de rationnement.
D’ailleurs, en parlant de coupures ponctuelles de l’alimentation électrique, il ne faut pas oublier que les stations services ne fonctionnent pas non plus sans électricité, sans oublier les raffineries qui en sont très consommatrices également. Les véhicules thermiques aussi dépendent de l’électricité. Si l’autonomie des véhicules diesel est importante, celle des modèles essence est généralement plus proche de ce que peut réaliser une voiture électrique équivalente.
Recharge bidirectionnelle (V2G, V2X, V2L…) : à quoi peut-elle servir en cas de coupure ?
Toutes les voitures électriques ne le proposent pas. Il s’agit même fréquemment d’une option supplémentaire chez les constructeurs concernés. Mais, la recharge bidirectionnelle permet d’exploiter l’énergie stockée dans la batterie de la voiture pour brancher et alimenter d’autres équipements.
La voiture électrique est même développée pour pouvoir, dans un avenir prochain, être une partie intégrante du réseau électrique domestique. C’est ce que l’on appelle V2G ou vehicle-to-grid (du véhicule au réseau électrique). En cas de baisse de tension ou de coupure, la batterie de la voiture branchée sur le réseau domestique complète automatiquement les besoins du domicile. Elle se recharge ensuite quand le réseau est revenu à la normale.
Il existe plusieurs appellations différentes avec des fonctionnements plus ou moins proches :
- V2X ou vehicle-to-everything – du véhicule à plusieurs sources non définies,
- V2H ou vehicle-to-home – du véhicule vers le domicile,
- V2B ou vehicle-to-building – du véhicule vers un bâtiment,
- V2L ou vehicle-to-load – du véhicule pour recharger.
Nous n’en sommes pas encore à pouvoir réellement intégrer la voiture dans le schéma électrique d’une maison. Le V2X ou V2L sont plus généralement présentés et utilisés comme un gadget pour bien des usages, comme pouvoir brancher : un vélo électrique, une plancha, une machine à café ou un ordinateur sur la prise au milieu de nulle part. Une fonction anecdotique, mais qui se révèle très pratique dans certains cas.
Sur Twitter, c’est un message d’un urologue californien qui a prêté à sourire le 1er septembre. Celui-ci démontre bien l’utilisation possible d’un véhicule électrique pour dépanner en cas de coupure du réseau. Il a pu assurer une prestation à son patient, malgré une panne d’électricité, en branchant ses équipements sur son Rivian.
Un peu plus tôt dans l’année, nous avions croisé l’exemple d’un Anglais qui se retrouvait sans électricité à la suite de la tempête Eunice. Il avait pu brancher plusieurs appareils électriques de son domicile sur son Hyundai Ioniq 5 : le frigo, la machine à café, la box internet et son ordinateur, pour continuer à travailler et vivre à peu près normalement. En tout cas, le temps que le courant soit rétabli.
Ford en avait même fait un axe de communication en sortant son Ford Lightning. D’anecdotique, cette fonctionnalité pourrait bien se révéler bien plus utile qu’on ne le pense dans les années à venir.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !