Une plainte a été déposée contre la star de télé-réalité Kim Kardashian et l’ancien champion de boxe Floyd Mayweahter Jr. Ils sont accusés d’avoir fait une promotion trompeuse d’un token baptisé EthereumMax en juin dernier.

« Êtes-vous branchés crypto ? », demandait Kim Kardashian en juin dernier dans un post Instagram. La star de télé-réalité poursuivait sa publication en présentant une crypto soi-disant prometteuse baptisée EthereumMax, assurant « mes amis m’en ont parlé ».

Au même moment, l’ancien champion de boxe Floyd Mayweather faisait la promotion de ce token, en portant un vêtement à son effigie lors d’un combat avec le youtubeur Logan Paul diffusé sur YouTube. Mais ceux qui ont suivi le conseil de ces stars et acheté de l’EthereumMax en ont été pour leurs frais : après avoir grimpé de 1 260 % (atteignant alors une valeur de 0,0000007 euros), il est retombé en une petite quinzaine de jours à son niveau initial.

Le cours de l'Ethereum Max a très vite repiqué du nez // Source : CoinMarket Cap
Le cours de l’Ethereum Max a très vite repiqué du nez // Source : CoinMarket Cap

Bien sûr, les crypto-monnaies sont volatiles, et investir dedans expose toujours à certains risques. Certaines personnes ayant investi dans l’EthereumMax estiment cependant avoir été induites en erreur par les deux célébrités. Une plainte a ainsi été déposée le 7 janvier à leur encontre par un résident new-yorkais. Le texte accuse Kim Kardashian et Floyd Mayweather Jr d’avoir fait une promotion trompeuse de l’EthereumMax. La démarche pourrait se transformer en class action si d’autres personnes ayant acheté des token EMAX entre mi-mai et fin juin 2021 décident de la rejoindre.

Des promesses fallacieuses de gains rapides

« Les dirigeants de l’entreprise, en collaboration avec plusieurs influenceurs célèbres ont fait des affirmations fausses ou trompeuses sur l’EthereumMax dans des contenus sponsorisés diffusés sur les réseaux sociaux et dans d’autres activités promotionnelles », affirme la plainte. Le document reproche notamment aux deux mis en cause d’avoir « créé une situation où les personnes achetaient à des prix gonflés des investissements en perte de vitesse. »

La Financial Conduct Authroity le régulateur financer britannique s’était déjà ému en septembre dernier des publications de Kim Kardashian. La FCA s’alarmait que des consommateurs puissent être attirés dans une « bulle crypto » par des promesses fallacieuses de gains rapides. « Lorsque [Kim Kardashian] a été payée pour demander à ses 250 millions de followers Instagram de spéculer sur des tokens crypto en ‘rejoignant la communauté Ethereum Max’, cela a possiblement été la pub financière ayant eu la plus grosse audience de l’histoire », précisait la FCA.

« Un token comme il en existe des centaines »

Charles Randell, son président soulignait également que si Kim Kardashian avait bien respecté l’obligation de préciser que le post était sponsorisé (le hashtag #ad pour pub en anglais était présent sur la publication), elle n’était pas tenue en revanche de dévoiler certains éléments qui auraient sans doute refroidi les followers comme le fait qu’elle « faisait la promotion d’une token spéculatif créé à peine un mois avant par des développeurs inconnus — un token comme il en existe des centaines sur les places d’échange crypto ».

La plainte déposée contre Kim Kardashian et Floyd Mayweahter critique d’ailleurs le nom de l’EthereumMax, estimant qu’il fait croire — à tort — qu’il est lié de très près à l’éther, la 2e crypto la plus valorisée à l’heurte actuelle, quand il ne s’agit que d’un token utilisant la blockchain Ethereum comme tant d’autres le font.

Les représentants de Kim Kardashian et de Floyd Mayweather Jr. n’ont pour l’heure pas fait de commentaire sur la plainte. La société derrière l’EthereumMax, qui est également citée dans la plainte, récuse en revanche les accusations, assurant qu’elles sont « truffées de contre-vérités concernant le projet EthereumMax ».

La jungle des contenus sponsorisés

Ce n’est pas première fois que les contenus sponsorisés d’influenceurs sur les réseaux sociaux soulèvent des questions et des plaintes. Le domaine est, il est vrai, relativement peu régulé. En France par exemple, si les influenceurs n’ont évidement pas le droit de faire sciemment la publicité d’une arnaque, ils n’ont pas non plus l’obligation de contrôler précisément la nature des produits dont il font la promo (et cela semble compliqué de le leur imposer). La seule obligation précise que ces professionnels ont, dans ce domaine, est de signaler les publications pour lesquelles ils ont touchés de l’argent.

Source : canva
Source : canva

Des posts sponsos déguisés

Même cette obligation simple est toutefois régulièrement bafouée par des influenceurs et influenceuses sur les réseaux sociaux. Dans notre dernière enquête, Numerama a ainsi analysé les publications d’une trentaine d’influenceuses françaises pendant les trois premières semaines de décembre. Bilan des courses : 4 pubs sur dix ne sont pas mentionnées comme telles. Et il ne s’agissait pas de crypto.

En juin 2021, la star de la téléréalité Nabilla a d’ailleurs récolté une amende de 20 000 € pour avoir fait des publications en faveur d’une crypto sans préciser qu’elle était payée pour le faire. Il s’agissait de posts datant de 2018 dans lesquelles elle invitait ses followers à investir dans le bitcoin « les yeux fermés », assurant qu’elle avait généré 800 euros de gains très rapidement en investissent 1 000 euros et que les sommes investies dans le bitcoin étaient « de l’argent que [ l’on] peut toujours récupérer » (ce qui est faux).

À noter que le boxeur Floyd Mayweather actuellement accusé d’avoir fait une promotion trompeuse de l’EthereumMax avait, lui aussi, déjà été puni pour avoir fait la publicité de crypto-monnaies sans préciser qu’il était payé pour le faire, en 2018.

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