L’hiver est rude pour le bitcoin. La plus valorisée des crypto-monnaies a vu son cours baisser de quasi 50 % depuis son record de novembre 2021. Alors qu’à l’automne, elle avait dépassé le seuil des 58 000 €, elle s’établit ce 24 janvier à 29 653 €, selon CoinMarket Cap. L’an dernier, le bitcoin s’est pourtant vraiment démocratisé. Des plateformes telles que PayPal ou Lydia ont ajouté cette crypto-monnaie à leur offre, des entreprises telles que Tesla et SpaceX ont investi dedans et le Salvador, a même décidé de reconnaître le bitcoin comme monnaie légale (aux côtés du dollar).
Le minage de crypto bientôt interdit en Russie ?
L’actualité a cependant généré beaucoup d’incertitudes sur le marché des crypto-monnaies. Le 21 janvier, la banque centrale russe a ainsi pris de court le secteur en prônant l’interdiction du minage de crypto-monnaies, ainsi que des investissements et des paiements dans ces actifs numériques. La proposition n’entrera en vigueur que si le parlement russe l’approuve. Mais cela inquiète légitimement les traders de bitcoin, car la Russie est la 3e zone de minage de crypto.
Le bitcoin a cependant prouvé sa capacité à tenir dans ce type de scénario : lorsqu’en juin dernier, la Chine a interdit le minage de crypto sur son sol, la décision avait une envergure autrement plus importante : le pays abritait alors entre 65 et 75 % du minage de bitcoin. Le système a cependant fonctionné comme prévu : la difficulté des équations que les mineurs doivent résoudre a été abaissée afin de compenser la baisse drastique de machines de minage. Et si le bitcoin a piqué du nez à l’époque, il a, assez rapidement, retrouvé son niveau d’antan.
Le « loyer de l’argent » va augmenter
La Russie n’est cependant pas la seule inconnue avec laquelle les amateurs de bitcoin doivent composer. On s’attend à ce que la Banque centrale du Canada annonce cette semaine (du 24 janvier) une hausse des taux d’intérêt. Les institutions telles que celles-ci ont pour mission de contrôler l’inflation en la maintenant à un niveau équilibré. Lorsque l’inflation est basse, les banques centrales baissent les taux d’intérêt. Emprunter de l’argent coûte alors moins cher, ce qui favorise l’investissement et incite moins à l’épargne. À l’inverse, lorsque l’inflation est élevée, les banques centrales peuvent décider d’augmenter les taux d’intérêt. Emprunter de l’argent se met alors à coûter plus cher. Cette bascule favorise alors l’épargne au détriment de l’investissement.
Or, comme nous vous l’expliquions il y a peu, l’essor des crypto-monnaies est fortement lié à la faiblesse des taux d’intérêt depuis 2020. Des banques centrales telles que la FED aux États-Unis ou la BCE en Europe ont en effet pris la décision de les maintenir à un niveau très réduit afin de protéger leurs économies, menacées par la crise sanitaire.
Les investisseurs ont donc eu la possibilité d’emprunter aisément de l’argent, et ont ainsi eu plus de latitude pour oser des paris risqués, telles que les volatiles crypto-monnaies. C’est d’ailleurs en 2020 que le bitcoin a vraiment pris son envol : alors qu’il avait débuté l’année aux abords de 6 400 €, il l’avait terminée autour de 23 500 €.
Encadrer les crypto-monnaies telles que le bitcoin
La politique des taux d’intérêt bas commence toutefois à montrer ses limites : l’inflation remonte dans différents pays, notamment aux USA où elle atteint des records (6,8 %). Les banques centrales vont donc corriger cette tendance en augmentant très bientôt les taux d’intérêt. Le serrage de vis de la FED, la banque centrale américaine, pourrait commencer dès le mois de mars. Les États-Unis ont par ailleurs prévu de dévoiler en février de nouvelles mesures de régulation des crypto-monnaies.
On ne sait pas, pour l’heure, quel cadre Washington souhaitera poser à ce secteur. Le gouvernement américain a en tout cas demandé aux agences fédérales d’évaluer précisément quelles opportunités et quels risques présentaient ces nouveaux actifs numériques. Ce cadre ne va pas nécessairement freiner les crypto telles que le bitcoin. Au contraire, il pourrait contribuer à les démocratiser en leur donnant une existence plus officielle et cadrée. Mais en attendant que ces régulations soient dévoilées, cette grosse inconnue génère de l’incertitude sur le marché crypto.
À noter que ce contexte ne pèse pas que sur le bitcoin, loin de là. Le cours de l’Ether a également significativement chuté tout comme celui du Solana (respectivement -50 % et -67 % depuis novembre 2021).
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