Jack Sweeney a 19 ans et sur son temps libre, l’apprenti développeur américain a créé un outil qui embête Elon Musk. Sur le compte Twitter ElonJet, les déplacements par avion du milliardaire sont catalogués. On sait par exemple qu’il y a 8 heures, le jet privé d’Elon Musk s’est arrêté à Brownsville dans le Texas, après un temps de vol de 2 heures et 16 minutes. Il venait de l’aéroport d’Hawthorne, en Californie.
Ce bot, suivi par 204 000 personnes à l’heure où ces lignes sont écrites, a gagné en notoriété grâce à un événement notable dans la vie du jeune homme : Elon Musk en personne est venu lui demander de fermer ce compte. En échange de 5 000 $ (plus ou moins 4 400 €), le milliardaire voulait que l’étudiant arrête ElonJet et lui donne des conseils pour ne plus être pisté.
Une sorte de prestation de sécurité qui ne dit pas son nom et que Jack Sweeney a valorisé à 50 000 $ — pour s’acheter une Tesla Model 3, a-t-il précisé. Cette négociation n’a pas été au goût d’Elon Musk, qui a arrêté de lui répondre. Depuis, Sweeney fait le tour des médias américains (lire Business Insider) pour raconter son histoire et faire monter les enchères. Depuis la médiatisation de cette affaire, les abonnés du compte ont plus que doublé.
Un bot que tout le monde peut dupliquer et adapter
Sweeney estime de son côté prendre beaucoup de plaisir à maintenir ce projet en vie et n’est pas prêt à l’arrêter pour 5 000 $. En soi, le bot est plus complexe qu’il n’y paraît et l’étudiant estime qu’il s’agit d’un bonne ligne à son CV de développeur : il peut le présenter en entretien et a ouvert un projet collaboratif sur GitHub pour l’enrichir. Car si Elon Musk est le seul à « craindre qu’un déséquilibré lui tire dessus », Sweeney traque en réalité plusieurs jets de milliardaires (Jeff Bezos, Bill Gates), mais également ceux utilisés par les équipes de SpaceX. L’étudiant, passionné d’aviation et d’aérospatial, maintient une liste complète à cette adresse.
Derrière ces bots Twitter, on trouve l’API de ADS-B, une source de données non filtrées et non bloquées suivant les avions dans l’espace aérien — sorte de FlightAware brut de décoffrage avec une composante crowdsourcée pour augmenter et améliorer les jeux de données. Cela signifie, en réalité, que les mesures qu’Elon Musk pourrait mettre en place (changement d’identifiant de son avion, par exemple), ne seraient qu’une mitigation du risque d’être suivi, tant les données publiques sont abondantes. Cette recommandation formulée par Sweeney a d’ailleurs été suivie par Elon Musk — qui « travaille sur une solution », affirme-t-il à Business Insider. Comme il le note enfin, ses bots ne traquent pas les personnes à l’intérieur des avions, mais les avions. À la charge des propriétaires d’imaginer des leurres.
En bref, il est peu probable qu’il soit impossible, un jour, d’arrêter de traquer les avions. D’autres projets de ce type, plus militants que celui de Sweeney, existent d’ailleurs : GVA Dictator Alert montre par exemple quels avions officiels utilisés par des régimes dictatoriaux atterrissent à l’aéroport de Genève.
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