Quel est le point commun entre Starlink, Kuiper, O3b, Orbcomm, Globalstar, Iridium et OneWeb ? Ce sont des constellations de satellites — existantes ou en projet — qui fournissent des services de télécommunications. Et quel est le second point commun entre ces réseaux ? Ils sont opérés par des entreprises américaines. Et c’est cette particularité qui embête l’Europe.
Face à cette omniprésence, le Vieux Continent entend bien déployer à son tour sa propre « toile » satellitaire, capable d’apporter une connexion Internet et téléphonique en Europe, mais aussi au-delà — il est notamment question de proposer des services à l’Afrique, dont la connectivité repose davantage sur des réseaux mobiles que sur des liaisons filaires terrestres.
Une nouvelle constellation de satellites pour l’Europe
Le 14 février 2022, Thierry Breton, en charge d’un large portefeuille au sein de la Commission européenne, qui inclut le marché intérieur, le numérique, l’espace et la politique industrielle, a donné sur BFM TV les grandes lignes de cette « constellation souveraine », permettant d’avoir des « communications sécurisées » et même des « communications quantiques ».
L’Europe dispose déjà de deux grandes constellations : la première est nommée Galileo et fournit des services de géolocalisation (les smartphones récents sont compatibles avec Galileo). La seconde sert en quelque sorte à surveiller la Terre : c’est le réseau Copernicus qui fournit diverses prestations pour les océans, les catastrophes naturelles, le changement climatique, etc.
Mais il manquait une constellation spécialisée dans les communications, sans devoir sur une puissance tierce. « En matière de communication cryptée, il est indispensable que l’Europe ait sa propre constellation et ne dépende pas des Américains, des Chinois ou que sais-je », a asséné Thierry Breton. Et pour cela, il faut compter sur ses propres infrastructures spatiales.
Combien de satellites pour le projet européen ? Plusieurs centaines, voire peut-être des milliers, selon Thierry Breton. Ils évolueront en orbite terrestre basse, c’est-à-dire à quelques centaines de kilomètres du sol. Ils auront un usage varié : outre une offre grand public qui pourra se construire, les satellites pourront aussi avoir une « dimension militaire ».
Le Starlink à l’européenne que désire voir émerger Thierry Breton n’entend donc pas être aussi global que celui qui est en cours de déploiement. Quant à savoir si un tel service est vraiment nécessaire sur un continent de plus en plus connecté (en très haut débit filaire, mais aussi en liaison mobile 4G ou 5G), le commissaire européen a évoqué des besoins de redondance.
L’intéressé a évoqué le besoin d’avoir une alternative en cas de cyberattaque visant les réseaux terrestres — bien qu’en cas d’attaque informatique voulant mettre à bas la connectivité européenne, on peut imaginer que les liaisons satellitaires souffrent aussi. Un autre cas de figure que Thierry Breton aurait pu évoquer est le rôle que ces satellites pourraient jouer en cas de catastrophe naturelle.
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