En 2020, Shure se lançait sur le segment des casques sans fil avec l’Aonic 50 : un modèle haut de gamme pensé pour bousculer les ténors du marché. La marque avait misé sur la qualité d’écoute pour convaincre, au détriment de la réduction de bruit active — fonctionnalité pourtant essentielle pour justifier un prix plus élevé.
Quelques mois plus tard, Shure descend d’une gamme avec l’Aonic 40, qui se définit comme un modèle plus compact. Il conserve néanmoins les arguments de son ainé, dans le sillage de l’expertise sonore. Il offre aussi la réduction de bruit active en espérant que, cette fois, elle soit au rendez-vous.
Un design ultra soigné
Souvenez-vous, dans notre test de l’Aonic 50, nous avions loué les qualités de son design industriel, qui sort un peu du lot. Nous sommes ravis de constater que l’Aonic 40 en est le parfait petit frère. Les deux casques se ressemblent dans la philosophie esthétique, à ceci près que l’Aonic 40 troque les finitions premium — cuir et métal — pour du plastique. Certes, le matériau se révèle moins valorisant, mais il ne faut pas croire que le produit en devient décevant. Après tout, le Sony WH-1000XM4, considéré comme la référence du segment, est lui aussi composé de plastique.
On louera en tout cas l’assemblage de l’Aonic 40, tout bonnement irréprochable. Rien ne dépasse et le casque affiche en prime une belle solidité apparente. On est sur un sans-faute en matière de design, d’autant que l’Aonic 40 peut se replier très facilement pour se loger dans une coque rembourrée fournie. Attention, il faudra sans doute faire attention aux éléments argentés, qui seront plus sensibles aux griffures.
La protection a le bon goût d’être beaucoup plus compacte que celle de l’Aonic 50, livré dans une immense pochette qui rend la tâche du transport très compliquée. Ici, on sent que Shure a conçu un produit résolument plus nomade, ce qui paraît logique pour gonfler un catalogue et s’adresser à une large frange de la population. Petit détail : l’intérieur montre un schéma qui explique comment replier le casque pour le ranger — astucieux.
Simple comme Shure
L’Aonic 40 est très simple à faire fonctionner. On le sort de sa coque, on le déplie et on appuie sur le bouton d’alimentation pour enclencher tout de suite le mode Bluetooth. Il suffira ensuite d’aller chercher le casque dans les paramètres de son smartphone ou de sa tablette, entre autres appareils compatibles.
Le casque livrera son plein potentiel avec l’application compagnon baptisée Play, qui a positivement évolué depuis la sortie de l’Aonic 50. Elle permet d’activer/désactiver la réduction de bruit, de passer en mode transparence, d’installer la dernière mise à jour, d’accéder à un égaliseur ou encore de gérer certaines options. On peut même s’en servir comme d’un portail vers certains morceaux liés à son service de streaming musical, à partir du moment où ils sont stockés sur le téléphone (ça fonctionne avec Apple Music).
Si l’écouteur gauche n’arbore qu’un seul bouton (alimentation), celui de droite propose une interface de commande beaucoup plus complète. Outre les deux boutons dédiés au volume (« + » et « – »), on trouve un bouton multifonctions. Il permet de :
- En un clic : gérer la lecture/accepter ou terminer un appel ;
- En deux clics : passer à la chanson suivante ;
- En trois clics : passer à la chanson précédente ;
- En trois clics (six secondes après le début du morceau) : revenir au début de la chanson ;
- En un appui prolongé de deux secondes : décliner un appel/lancer l’assistant vocal.
L’écouteur est aussi équipé d’un bouton dédié à la réduction de bruit active :
- Un clic : passer de la suppression de bruit active au mode Environnement ;
- Deux clics : activer/désactiver le microphone ;
- Appui de quatre secondes : désactiver la suppression de bruit active.
Pour les commandes, l’Aonic Shure préfère miser sur la valeur sûre, plutôt que des zones tactiles qui seraient capables d’offrir une meilleure ergonomie ou, a contrario, risqueraient d’être une source de déception.
Et le confort, sinon ?
L’Aonic 40 est un casque robuste, et cela se ressent quand on le porte. Son poids dépasse les 300 grammes et, hélas, il ne passe pas inaperçu lors de longues sessions. On pourra aussi pointer du doigt le manque de rembourrage au niveau de la partie supérieure de l’arceau : cela peut occasionner un point de pression sur le haut du crâne. Le casque se rattrape sur ses coussinets mous, mais pas trop, ainsi que par les quelques réglages qu’on peut appliquer à l’arceau (avec une belle résistance pour que tout reste bien en place).
À l’arrivée, le produit de Shure n’est pas le casque le plus confortable du marché. Ses écouteurs viennent quand même correctement enfermer les oreilles, sans que cela ne soit irrespirable. C’est un excellent point pour l’isolation passive. Comme dit plus haut, le — léger — désagrément vient surtout sur le haut du crâne. Mais il n’y a rien de rédhibitoire non plus.
Le son Shure et certain
On avait particulièrement été impressionné par le rendu sonore du modèle Aonic 50, fruit d’une proposition plus audiophile, à laquelle sont plus sensibles les utilisatrices et utilisateurs exigeants. L’Aonic 40 ne va pas aussi loin que son grand frère. Il n’ira pas chercher ces petits détails supplémentaires capables de faire la différence. En revanche, force est de reconnaître qu’il propose une qualité d’écoute très appréciable.
Très équilibrée, la signature est d’une justesse implacable : des basses jamais débordantes (ne pas hésiter à les booster un peu avec l’application, surtout si vous écoutez du rap), des médiums ciselés et des aigus précis. Tout est là pour profiter d’un spectacle largement au niveau des ténors du marché, voire un peu plus dans certains cas. La restitution se veut à l’arrivée très haut de gamme, en adéquation avec le positionnement expert de Shure.
Pour aller un peu plus loin, l’application Play donne accès à un égaliseur très complet. Il propose sept préréglages pour modifier rapidement le profil sonore (plus ou moins de graves, plus ou moins d’aigus, amplification vocale…). On peut aussi jouer sur certains paramètres manuellement. Autrement dit, l’Aonic 40 se révèle polyvalent.
En revanche, on ne se montrera pas aussi élogieux avec la réduction de bruit active. Déjà décevante sur l’Aonic 50, elle n’a pas suffisamment été améliorée pour convaincre. Elle pâtit forcément de la difficile comparaison avec les autres solutions disponibles sur le marché (Sony, Bose, sans oublier Apple). Concrètement, elle se montre incapable de correctement isoler celle ou celui qui porte le casque (même quand elle est positionnée sur le niveau le plus élevé). Sans musique diffusée, on en vient à se demander si elle est vraiment activée… La marge de progression se trouve là pour Shure.
Autonomie standard
Le casque de Shure peut tenir 25 heures en une seule charge, soit une autonomie dans les standards. Il se charge par l’intermédiaire d’un port USB-C : 15 minutes suffisent pour récupérer 5 heures d’utilisation. À noter qu’on peut connaître l’état de la batterie en appuyant deux fois sur le bouton d’alimentation.
Le verdict
On a aimé
- Design industriel réussi
- Qualité d’écoute excellente
- Plus abordable
On a moins aimé
- Réduction de bruit perfectible
- Trop de boutons physiques
- Approche moins grand public
Avec l’Aonic 40, Shure confirme les beaux arguments entrevus sur l’Aonic 50. On a donc affaire à un casque au design soigné et à la qualité de fabrication exemplaire. On profite surtout d’un rendu sonore d’excellente facture, que ce soit avec ou sans l’égaliseur disponible dans l’application compagnon.
En revanche, la réduction de bruit active reste une immense déception sur ce produit, et une preuve que Shure peine encore à maîtriser cette technologie clé sur le segment. En résumé, si c’est votre critère d’achat principal en vue d’acquérir un casque sans fil, alors cet Aonic 40 ne saura vous convaincre. Vous privilégiez les performances acoustiques ? L’Aonic 40 constitue une vraie proposition.
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