À l’occasion de la sortie d’Android 12L, dédié aux grands écrans, Google a livré sa vision sur le futur des tablettes. Selon lui, elles remplaceront bientôt les ordinateurs. Comme on le disait déjà il y a 10 ans. 

La dernière déclaration de Google a de quoi faire sourire. En grande partie responsable de l’incapacité des tablettes à prendre leur envol (Android n’est pas optimisé sur ces produits depuis 10 ans), le géant de la tech pense maintenant que les tablettes représentent le futur de l’ordinateur personnel, comme Steve Jobs pouvait déjà le dire chez Apple en 2010. Est-ce vraiment possible ? Quelques éléments de réponse. 

Google n’a jamais aidé les tablettes  

C’est dans le podcast The Android Show du 9 mars 2022, animé par Google, que Rich Mine, le nouveau responsable des tablettes de l’entreprise, a déclaré penser que les tablettes allaient devenir dominantes, grâce à leur simplicité d’utilisation et à leurs applications. Cette déclaration ne représente sans doute pas la pensée de tout Google, mais montre le regain d’intérêt de l’entreprise en la matière. Après tant d’années de fainéantise, cette déclaration nous semble toutefois osée.

« Je pense qu’à un moment donné, dans un avenir pas trop lointain, il y aura un moment où il se vendra plus de tablettes par an que d’ordinateurs portables. Je pense qu’une fois que vous aurez franchi ce point, vous ne reviendrez pas en arrière.»

Rich Mine, CTO des tablettes chez Google.

Depuis le lancement du premier iPad en 2010, Google ne fait des efforts que ponctuellement, par vagues. Il y a eu Android Honeycomb en 2011, taillée pour les tablettes, puis quelques optimisations à droite à gauche, sans aucune tentative réelle de créer un OS pour tablettes.

Aujourd’hui encore, Android étend les applications des smartphones sur les grands écrans des tablettes, ce qui les rend peu pratiques à utiliser. Des constructeurs comme Samsung ont dû développer eux-mêmes leurs propres interfaces inspirées de Windows pour rendre Android plus polyvalent sur les grands écrans de leurs machines. 

L'iPad Air (2020) d'Apple. // Source : Numerama
L’iPad Air (2020) d’Apple. // Source : Numerama

Après plusieurs semaines de test, Google a publié il y a quelques jours la première version finale d’Android 12L, une révision de son système d’exploitation justement conçue pour les écrans « larges ».  Android 12L permet aux applications d’afficher des informations sur plusieurs colonnes et uniformise le multitâche. Est-ce assez pour permettre à Android de devenir un bon OS sur tablette ? Permettez-nous d’en douter. iPadOS, aussi bien optimisé soit-il, n’offre toujours pas la flexibilité de macOS.

Google doit aussi convaincre les développeurs des applications tierces, qui auront sans doute d’autres choses à faire que de s’intéresser à ce marché vieux de 12 ans, découvert seulement maintenant par Google.  

Des tablettes encore très discrètes 

Depuis le début de la pandémie, on observe le retour en force des ordinateurs portables. Leurs ventes n’ont jamais été aussi hautes, comme en témoigne le soudain regain d’intérêt de marques comme Samsung, de retour sur ce secteur après des années d’absence. Même si les tablettes coûtent moins cher et font tout aussi bien sur de nombreux aspects (traitement de texte, appels vidéo, etc.), elles ne sont pas aussi populaires. Dix ans après, on continue de préférer Windows ou macOS.

Autre élément qui nous fait douter dans la déclaration de Google, les parts de marché. En février 2022, Apple détenait encore plus de 53% du marché des tablettes à lui tout seul, contre 28,4 % pour Samsung, le numéro 2. Dans un marché aussi fragmenté, avec si peu de constructeurs et un écosystème moins riche chez la concurrence, peut-on vraiment espérer un pic dans les mois qui viennent ? S’il venait vraiment à arriver, on pourrait se demander ce qu’il s’est passé pendant 12 ans.

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