Twitter marche sur la corde raide. Dans un peu plus de trois semaines aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle française et le réseau social l’a bien vu avec les précédents scrutins, notamment aux États-Unis : son service est le réceptacle de toutes les contestations possibles à chaque grand rendez-vous électoral. Il n’y a aucune raison que 2022 en réchappe.
Dès lors se posait la question de savoir quelle attitude le site communautaire allait adopter : ne rien modérer de ce qui se dit sur la présidentielle 2022, au risque de laisser se propager de la désinformation ? Intervenir lourdement au niveau des tweets, ce qui l’exposerait à des accusations de censure et de parti-pris ? S’en remettre à la justice, malgré sa lenteur ?
Quelle stratégie pour Twitter pour l’élection présidentielle de 2022 ?
Selon BFM TV, c’est une voie médiane que Twitter va tenter de prendre lors de l’élection présidentielle. Le site a détaillé à l’AFP son plan de bataille, censé à la fois ménager le militantisme politique et la liberté d’expression, et contenir toute tentative d’intoxication et de manipulation électorale, qu’elle vienne de France ou de l’étranger.
Dans le cas des « tweets qui contiennent des informations fausses ou trompeuses sur les modalités de participation aux élections », le réseau social entend faire preuve d’intransigeance, puisqu’il est question de les supprimer dès qu’il en aura connaissance. Des sanctions contre les comptes fautifs pourraient aussi tomber en cas d’infractions multiples.
Pour ce qui concerne les contestations, Twitter a retenu une option moins radicale : les tweets « sapant la confiance dans l’élection ou dans ses résultats » pourront rester en ligne, mais ils seront à la fois moins visibles sur le réseau social (on devine qu’une recherche pour les trouver sera moins facile et qu’ils ne figureront pas dans les tendances) et seront marqués d’un avertissement.
Ces avertissements prennent la forme d’un label — le réseau social s’en sert déjà depuis plusieurs mois, notamment dans le cadre de sa politique de lutte contre la désinformation sur l’épidémie de coronavirus. Ces bandeaux visent à prévenir les autres internautes et fournir du contexte basé sur des partenariats avec des sources de presse (fact checing) et officielles.
Voilà pour la théorie. En pratique, les prochaines semaines promettent d’être mouvementées pour le réseau social, car si la suppression des messages les plus grotesques et déconnectés du réel ne sera guère remise en cause, la disparition d’autres tweets risque de générer de la contestation — idem pour ceux qui se verront affubler d’un label de mise en garde.
La question de la désinformation sur les réseaux sociaux est posée depuis plusieurs années — en 2019 par exemple, la Commission européenne appelait les géants du net à faire davantage contre les fausses nouvelles. Dans le cas de Twitter, diverses actions ont été mises en place ou annoncées, à l’image de Birdwatch. Il reste à voir si elles fonctionneront pour la présidentielle.
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