Tous les smartphones vendus sur le territoire européen doivent désormais être compatibles avec Galileo. Cette nouvelle obligation entre en vigueur ce jeudi 17 mars, à la faveur d’un règlement fixant des exigences supplémentaires en matière d’assistance aux personnes. En somme, il s’agit de localiser plus vite une personne émettant un appel vers un numéro d’urgence depuis un mobile.
Ce règlement date de 2018 et vient en fait actualiser une directive de 2014. Plus de trois ans après, le règlement devient applicable. Ce décalage important a de fait laissé un délai aux fabricants de smartphones de se mettre à la page, mais aussi de donner à Galileo le temps d’étoffer davantage la constellation de satellites placés en orbite autour de la Terre.
Car Galileo est comme le GPS : il s’agit d’un service de géolocalisation par satellite qui offre un degré de précision élevé — de l’ordre du mètre — et dans le monde entier. Le projet, ancien, est devenu effectivement opérationnel en 2016. On compte une trentaine de satellites aujourd’hui, dont les exemplaires les plus anciens finiront par être remplacés par ceux de nouvelles générations.
Ce nouveau règlement ne posera aucun problème dans l’extrême majorité des cas : il y a aujourd’hui des centaines de smartphones fonctionnant déjà avec Galileo et les constructeurs n’ont aucune raison de se priver de ce service, dans la mesure où il peut largement faire aussi bien, si ce n’est mieux, que le GPS. C’est une fonctionnalité de série et non plus une option.
De fait, seuls des téléphones très anciens ou très basiques se trouveront hors du périmètre du règlement, mais ceux-ci sont avec le temps moins nombreux — et de moins en moins disponibles dans le commerce. Les smartphones équipent entre 7 et 8 personnes sur 10 et très rares sont les personnes à conserver le même mobile plus de cinq ans.
Rendre les secours plus efficaces
L’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial souligne les bénéfices qu’il y aura en matière d’intervention au profit de victimes. « L’ajout du système de positionnement de l’UE pour améliorer la localisation des appels au 112 permettra d’accélérer les temps de réponse et, par conséquent, de sauver davantage de vies », est-il souligné dans une communication.
Jusqu’à présent, ces appels envoyaient déjà des informations de localisation aux services d’urgence. Mais, rappelle l’agence européenne, ces informations n’étaient pas basées sur les capacités du système mondial de navigation par satellite. Le changement du 17 permettra désormais de transférer les informations relatives à la localisation de l’appelant depuis Galileo au service d’urgence.
La différence de précision est phénoménale. Un appel en direction du 112 (qui est le numéro d’appel d’urgence européen) reposait précédemment sur une technologie d’identification basée sur la zone de couverture d’une tour de réseau cellulaire (cell-ID) pour ce qui est de la géolocalisation de l’appelant. Or, son exactitude était toute relative, allant de 2 à 10 km.
« Cela peut entraîner des erreurs de recherche importantes à la suite d’appels d’urgence, avec pour conséquence une perte de temps et, potentiellement, des vies perdues », notait alors l’agence européenne. En mobilisant un réseau comme Galileo, la précision s’affine à quelques mètres à peine. Cela n’a rien à voir et permet d’aller directement au bon endroit.
Il convient de rappeler que les appels vers un service d’urgence sont régis par des règles particulières. Par exemple, tout appel destiné à un service d’urgence vaut consentement de l’utilisateur jusqu’à l’aboutissement de l’opération de secours qu’il déclenche, rappelle le Code des postes et communications électroniques. Ce feu vert implicite est délimité à la stricte intervention.
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