En septembre 2021, Apple avait annoncé son intention de modifier certaines règles sur l’App Store. Six mois plus tard, la marque californienne met enfin en place ces changements. Les « reader apps », comme elle les appelle (c’est-à-dire les applications qui permettent de consulter du contenu provenant d’un service payant), sont désormais autorisées à rediriger leurs utilisateurs vers leur site web pour qu’ils puissent s’abonner. Autrefois, ils n’avaient pas le droit de mentionner cette possibilité, seuls les abonnements avec un compte Apple étaient autorisés.
Netflix et Spotify, grands gagnants de ce changement
Ces nouvelles règles ne feront pas le bonheur d’Epic Games, à l’origine d’un immense procès contre Apple (il en avait marre de partager 30 % des recettes de Fortnite avec la marque californienne), mais elles devraient réjouir les géants comme Netflix et Spotify qui, désormais, ont la possibilité de proposer des abonnements dans leurs applications sans passer par Apple.
Cela leur procure deux avantages :
- Ils contrôlent les abonnements (les éventuelles promotions, les parrainages, les coordonnées de contact, les réclamations, les résiliations…).
- Ils n’ont plus à partager 30 % (ou 15 % pour les petits développeurs) de leurs revenus avec Apple. Beaucoup faisaient payer plus cher l’abonnement via l’App Store, pour ne pas gagner moins.
Pour accéder à cette fonction, les développeurs concernés doivent remplir un formulaire sur le site d’Apple. Si leur demande est acceptée, ils devront remplir des conditions précises avant de rediriger leurs utilisateurs vers leurs sites. Apple exige par l’exemple l’affichage d’un texte indiquant qu’Apple n’est pas responsable de la transaction, qu’aucun remboursement ne pourra être proposé par Apple, que la résiliation ne pourra pas se faire depuis un appareil Apple et qu’Apple ne peut pas leur garantir que la transaction est sécurisée. Si l’utilisateur accepte ces conditions malgré leur caractère dissuasif, alors il pourra s’abonner en dehors de l’App Store.
En plus de Netflix et Spotify, plein d’applications populaires appartiennent à la catégorie « reader ». On pense notamment à tous leurs concurrents (Amazon Prime, Disney+, myCANAL, Deezer…) mais aussi à des Cafeyn ou Kindle. La plupart de ces applications ne permettent pas de s’abonner depuis un iPhone et un iPad, ce qui complique l’expérience utilisateur (Netflix présente même ses excuses à ses clients, leur indiquant qu’il n’y est pour rien). Cette nouvelle politique devrait améliorer l’App Store.
La pression des autorités fonctionne
Depuis plusieurs années, Apple et Google sont visés par de nombreuses autorités anticoncurrentielles. C’est grâce au Japon qu’Apple a initié les changements précédemment cités, tandis que d’autres tribunaux pourraient avoir d’autres impacts plus ou moins importants dans le futur. La DMA, nouvelle loi européenne anti-GAFAM, veut justement imposer à Apple l’installation d’applications en dehors de l’App Store. Une possibilité qui inquiète sérieusement la marque, qui met la confidentialité des données en avant.
Fin 2021, les Pays-Bas ont demandé à Apple d’autoriser les paiements dans les applications de rencontre sans passer par le moteur de l’App Store. Condamné à 50 millions d’euros d’amende pour son retard, Apple met enfin en place des changements. La marque annonce qu’aux Pays-Bas, et seulement aux Pays-Bas, les développeurs d’applications comme Tinder ou Bumble pourront proposer un formulaire de paiement directement dans leurs applications. Un changement qui pourrait calmer les autorités néerlandaises, qui réfutaient jusque-là les propositions d’Apple. Attention, il y a néanmoins une zone d’ombre à tout ça, Apple continuerait de prélever une commission sur les paiements, même s’ils ne passent pas par son moteur. Une commission de 27 % a été citée par le passé, soit une petite réduction de 3 % par rapport au système intégré. Nous ne serions pas étonnés de voir les Pays-Bas continuer de se plaindre.
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