Google va enfin faciliter le rejet des cookies si vous n’en voulez pas. L’entreprise a été sanctionnée à 150 millions d’euros en début d’année par la Cnil, parce qu’un tel bouton de refus n’est pas proposé.

Refuser les cookies doit être aussi facile que d’accepter. Voilà la règle que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) essaie d’imposer sur le net depuis la mise en place du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et du ePrivacy. En clair, les internautes devraient pouvoir rejeter les cookies d’un simple clic en arrivant sur un site.

Google a été sanctionné lourdement en France

Or en la matière, Google n’est pas un bon élève : l’entreprise américaine a payé cher son laisser-aller. En tout début d’année, la Cnil lui infligeait une sanction de 150 millions d’euros pour avoir enfreint les règles sur les cookies. Et aujourd’hui encore, le bandeau affiché par Google est déséquilibré : si accepter les cookies se fait en un clic, le refus est rendu plus compliqué.

Mais cela devrait changer très bientôt. Le site Euractiv rapporte que Google a dit à l’autorité hambourgeoise de régulation des données personnelles, en Allemagne, qu’un bouton de rejet général des cookies serait prochainement inclus dans sa bannière d’information. L’échéance pour ajouter cette option n’est toutefois pas renseignée.

Google cookies
« J’accepte », « Personnaliser » et… c’est tout. // Source : Capture d’écran

Actuellement, la visite de Google sans cookies sur l’ordinateur se déroule avec l’affichage préalable d’un encart d’information sur la politique de Google avec les cookies, leur rôle, ceux qui peuvent être refusés et ceux qui sont requis pour le bon fonctionnement du service. Deux boutons sont présentés : un pour tout accepter, un autre pour déterminer au cas par cas chaque situation.

Ces explications ont été améliorées l’année dernière, avec un texte plus clair et plus complet. L’entreprise américaine n’avait guère le choix : la Cnil en 2020 l’avait déjà sanctionnée à une peine 100 millions d’euros pour plusieurs insuffisances (dépôt de cookies sans recueil préalable du consentement de l’utilisateur, informations insuffisantes, mécanisme d’opposition bancal).

Il est certes possible de tout refuser, mais la démarche est plus longue et manuelle : il faut passer en revue plusieurs sous-rubriques liées au bandeau d’information, ce qui n’est pas très commode. Ce décalage est décrié comme étant un « dark pattern », c’est-à-dire une organisation de l’interface telle que les internautes sont poussés à effectuer telle action plutôt que telle autre.

Un bouton tout refuser… avant la fin des cookies ?

Google est aujourd’hui encore très dépendant des cookies, qui constituent pour lui un moyen de délivrer de la publicité ciblée aux internautes. Ces annonces qui sont personnalisées selon l’activité sur le web sont à l’origine de l’essentiel du chiffre d’affaires de Google et, à travers lui, d’Alphabet, sa maison-mère. Les cookies sont de fait absolument stratégiques.

Ainsi, accepter tous les cookies ne prend littéralement qu’un seul clic sur le bouton de la bannière, tandis que les refuser nécessite de naviguer dans divers panneaux et de procéder à plusieurs actions spécifiques. Pourtant, Google a tout à fait la faculté de regrouper toutes ces étapes en un seul lien cliquable — d’autres sites le font bien, avec un lien « Continuer sans accepter ».

L’engagement de Google d’actualiser ce bandeau de manière à se conformer aux orientations européennes s’adresse à toute l’Union européenne, mais aussi à la Suisse et au Royaume-Uni. Cette solution pourrait s’avérer transitoire : Google a dans l’idée d’abandonner les cookies tiers, notamment sur Chrome. Mais les autorités européennes s’en inquiètent.

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