Le bitcoin, la crypto-monnaie la plus populaire au monde, est connu pour être l’une des monnaies officielles du Salvador, mais aussi pour son impact environnemental. Sa forte consommation énergétique est l’une de ses principales controverses, et depuis des années, des initiatives ont été mises en place afin de réduire son recours aux énergies fossiles et renforcer l’utilisation d’énergie solaire ou provenant d’éolienne.
Selon une étude du Bitcoin Mining Council (BMC) parue en janvier 2022 sur la consommation du dernier trimestre 2021, le bitcoin serait, de plus en plus, miné grâce à des énergies renouvelables. Mais malgré les progrès réalisés, il y aurait toujours moins de 1% du hashrate (vitesse du minage) mondial du bitcoin issu à 100% d’énergie intégralement renouvelable.
Pour cette journée de la Terre, le 22 avril 2022, il est plus que jamais important de rappeler l’imminence du changement climatique et l’importance de changer nos modes de vies et de consommation — et pour le hashrate du bitcoin, c’est encore trop peu.
Moins de 1% du hashrate du bitcoin
Les données du BMC sur la consommation énergétique du bitcoin font état d’une large amélioration au niveau de la consommation énergétique : selon leur estimation, 58% des mineurs utiliseraient un mix énergétique renouvelable. S’il faut saluer cette augmentation, il faut cependant savoir que ce chiffre cache une grande disparité entre les pays où les mineurs sont installés.
Pour l’instant, seuls les mineurs installés en Norvège utilisent 100% d’énergie renouvelable pour miner des bitcoins. Et, selon les données de l’université de Cambridge, qui tient à jour une carte du hashrate du bitcoin, la Norvège ne représente que 0,58% de la puissance de calcul mondiale. Un chiffre extrêmement faible, qui montre encore à quel point l’industrie du bitcoin doit s’améliorer.
Le hashrate désigne la quantité de calculs que l’ensemble mondial des mineurs est capable de réaliser par seconde. Il s’agit d’une donnée particulièrement importante à prendre en compte pour examiner l’industrie du bitcoin, car le protocole utilisé pour miner des bitcoins, celui dit de « proof of work » (ou preuve de travail), demande de répondre à des équations extrêmement complexes.
C’est ce protocole qui permet de s’assurer de l’intégrité de la blockchain du bitcoin : afin de rajouter un nouveau bloc, il faut que les mineurs du monde entier rentrent en compétition pour répondre à une équation. Or, la difficulté de cette équation est variable, et s’adapte avec la puissance de calcul disponible sur tout le réseau afin qu’un nouveau bloc soit miné à peu près toutes les 10 minutes.
Plus il y a de mineurs, plus il y a de hashrate, et donc plus les équations seront difficiles. C’est ce qui explique que les bitcoins sont devenus, au fil du temps et avec l’arrivée de nouveaux mineurs, de plus en plus difficiles à produire.
Les mineurs des autres pays utilisent beaucoup plus d’énergies fossiles
Le hashrate est donc un indicateur très important pour tout le réseau bitcoin. Et le fait que seuls les mineurs installés en Norvège utilisent 100% d’énergie renouvelable, pour moins de 1% du hashrate mondial, montre à quel point les efforts à fournir sont encore nombreux.
Selon les données de l’université de Cambridge, depuis que la Chine a interdit le minage de bitcoin sur son sol, les États-Unis sont le pays qui représente la part la plus importante de hashrate : les mineurs américains fournissent 35,40% de la puissance de calcul mondiale. Viennent ensuite le Kazakstan (18,1% du hashrate), la Russie (11,9%), et le Canada (10,8%) — des pays dont la part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique est beaucoup plus faible qu’en Norvège.
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