Il y a quelques jours, PrivateServer proposait à ses visisteurs un accès à leur réseau moyennant le réglement mensuel de 1,68 euros. Très rapidement dénoncé par nos confrères de ed2k.ch, co-administrateurs de Razorback (le plus gros serveur eDonkey actuel), le procédé avait de quoi faire se dresser plus d’un âne sur ses pattes.
L’adresse IP du serveur grâce à laquelle les abonnés se connectent devait rester secrète, et changer toutes les 24H pour assurer sa confidentialité. En échange, les utilisateurs se voyaient garantir l’accès au serveur, et PrivateServer promettait des « téléchargements plus rapides ». Une promesse à la limite de la publicité mensongère puisque l’on sait bien que le serveur n’influe pas sur la rapidité des transferts.
Une arnaque en bonne et due forme ?
Pour justifier le coût d’accès, PrivateServer disait se baser sur du « matériel de dernière technologie, très rapide et fiable donc forcement couteux« , sans autre précision. Nous avons donc voulu en savoir plus, et nous les avons contacté pour mesurer le sérieux de la démarche.
S’agissant du matériel de pointe, il ne s’agit en fait que d’un serveur personnel aujourd’hui assez banal, avec un processeur cadencé à 2.4Ghz, et 1Go de RAM DDR. L’objectif était d’atteindre avec cette machine les 10.000 utilisateurs connectés simultannément (Razorback, gratuit, en héberge 100.000 en moyenne). Ils ont toutefois gardé le silence sur la version du serveur employée, la méthode de filtrage des utilisateurs non abonnés, et surtout sur les raisons pour lesquelles le serveur garantissait des téléchargements plus rapides.
Ensuite un détail troublant a attiré notre attention. La page de contacts faisait apparaître de façon claire le nom d’un trésorier, d’un président et de fondateurs, toute la panoplie du parfait conseil d’administration d’une association loi 1901. Or aucun statut n’a été déposé en préfecture par PrivateServers, et le nom de domaine n’était enregistré qu’en parfait anonymat (ce qui est illégal). Il s’agissait donc bien d’un leurre qui visait à faire croire au sérieux de l’organisation.
Mais selon ses fondateurs, PrivateServers ne cherchait pas à faire de l’argent : « notre but n’est absolument pas de faire des bénéfices mais réellement d’apporter notre contribution au réseau P2P« . Qu’il nous soit permis d’en douter.
Cependant comme ils le décrivent eux même, l’aventure n’aura pas duré longtemps devant la levée de boucliers de la communauté :
« Malheureusement lors d’un message sur le forum de ed2k.ch, quelques personnes nous ont pris pour des gros arnaqueurs (il y avait raison d’y penser : hébergé chez free, email chez laposte.. cela nous semblait suffisant pourquoi payer un hébergeur alors que free est très bien). Ces personnes ont alors fait tout leur possible pour nous détruire (plainte chez OVH : nom de domaine, chez allopass, chez free, menace de faire appel à un avocat….). Nous n’avons pas eu d’autre choix que de fermer le site et perdre tous ce travail ».
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