Une page web dévoile des informations personnelles vous concernant ? Elle fait par exemple fuiter votre numéro de téléphone, votre adresse postale ou bien une copie de votre carte d’identité ? Vous avez la possibilité de prévenir Google, afin d’obtenir le retrait de ladite page du moteur de recherche, et ainsi vous protéger d’éventuelles actions malveillantes.
Google facilite le retrait de liens en rapport avec du « doxxing »
L’entreprise américaine a fait savoir le 27 avril qu’elle élargissait les conditions dans lesquelles des pages peuvent être retirées de son index, si un motif légitime est avancé. La diffusion sur le net d’informations qui peuvent être rattachées à l’identité d’une personne, et qui peuvent servir pour la harceler ou la retrouver physiquement, entre dans ce cas de figure.
Ce type d’assistance existe déjà en Europe par exemple, via le droit à l’oubli : celui-ci permet à individu de solliciter le retrait d’un lien qui lui est défavorable, au motif qu’il a le droit de ne plus être relié à quelque chose d’embarrassant. Le droit à l’oubli n’est pas toujours suivi, car Google doit aussi arbitrer entre l’intérêt pour le public de savoir des choses, un équilibre complexe à trouver.
En somme, Google vise ici tout ce qui relève du « doxxing ». Le doxxing est un terme anglais désignant la divulgation de données personnelles dans l’intention de nuire à une personne. Pour saisir le risque de ce type de fuite, il faut noter que l’assassinat de Samuel Paty a été facilité par la diffusion des informations le concernant sur les réseaux sociaux. La loi punit spécifiquement le doxxing depuis.
La suppression de contenus liés au doxxing doit satisfaire deux critères :
- Vos coordonnées y figurent.
- Un des éléments suivants est présent : Menaces explicites ou implicites, ou incitations, explicites ou implicites, à nuire ou à harceler autrui.
Si Google donne suite à la demande d’un internaute, il faut garder en tête que la page litigieuse ne fera que disparaître du moteur de recherche — elle ne pourra plus être trouvée avec des requêtes. Cependant, la page web ne disparait pas elle-même du net. Pour cela, il faudrait contacter directement le gérant du site ou la société qui lui fournit une prestation d’hébergement.
De fait, elle peut toujours être trouvée en tapant son URL, en naviguant sur le reste du site (qui n’est pas retiré en totalité, juste la page en cause), ou en passant par un autre moteur de recherche, que ce soit Bing, DuckDuckGo, Qwant ou un autre — à moins, bien sûr, de répéter la procédure ailleurs, sans garantie qu’elle aille au bout. Mais ce que fait Google reste utile.
Les critères de Google
Google demeure le moteur de recherche le plus utilisé au monde et de très loin dans bien des pays. Dans de nombreux cas de figure, on peut s’attendre à ce que le retrait d’une page web faisant du doxxing permette de réduire fortement l’exposition à un risque personnel. Google accepte plusieurs critères pour nettoyer son index. Le moteur de recherche mentionne les :
- Numéros d’identification officiels confidentiels ;
- Numéros de comptes bancaires ;
- Numéros de cartes de crédit ;
- Images de signatures manuscrites ;
- Images de pièces d’identité ;
- Documents officiels sensibles et à diffusion restreinte, comme les dossiers médicaux ;
- Coordonnées personnelles (adresses physiques, numéros de téléphone et adresses e-mail) ;
- Identifiants de connexion confidentiels.
Toutes les demandes ne seront pas automatiquement acceptées. Une procédure est prévue pour éviter les abus : une liste de liens doit ainsi être communiquée, ainsi que les pages de recherche qui mènent à eux. Google va examiner la requête, comme pour le droit à l’oubli, afin d’éviter des abus. Là aussi, l’équilibre ne sera pas toujours évident et des frictions sont à prévoir.
Outre le doxxing et le droit à l’oubli, Google prévoit aussi des outils d’aide pour les internautes confrontés à d’autres types de problèmes.
Cela peut être le retrait de photos de mineurs sur Internet (sans que cela soit lié à la pédopornographie, mais simplement une photo d’un enfant), des « fakes » et des « deepfakes » (en somme des photomontages ou des vidéos truquées vous mettant en scène dans des contenus pornographiques), du « revenge porn » ou bien pour éviter un éventuel homonyme dans le monde du porno.
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