Quelques dizaines de milliers d’abonnés. Telle est l’estimation donnée par Free du nombre de ses clients qui ont été affectés par les actes de vandalisme survenus dans la nuit du 26 au 27 avril 2022 sur des liaisons en fibre optique. Pour ces internautes, la situation a pu être rétablie assez vite grâce à l’intervention, en pleine nuit dès 4 heures, des techniciens de l’opérateur.
« Environ 1 % des abonnés ont été impactés depuis 4h du matin, avec des débits ralentis. Le service a été rétabli pour la moitié de ces abonnés à 9h30 et intégralement rétabli à midi », résume sur Twitter le FAI. La mise en place rapide de liaisons de secours a permis de limiter dans le temps les perturbations provoquées par ces actes malveillants.
À l’échelle d’un opérateur tel que Free, des dysfonctionnements touchant 1 % de ses clients témoignent d’un incident de grande ampleur. Le fournisseur d’accès à Internet compte, selon des chiffres de décembre 2021, presque 7 millions de clients en haut et très haut débit, dont plus de 3,7 millions en fibre optique. Des signalements nombreux venant de clients Free avaient été vus sur Down Detector, un site spécialisé dans le suivi de la disponibilité des services. Des alertes sur SFR et Orange avaient aussi été recensées.
Free Mobile n’était pas le seul à se mobiliser. Toute la chaîne des télécoms qui a subi ces interruptions s’est retrouvée sur le pont pour rafistoler aussi vite que possible les liaisons, pour que les usagers soient le moins impactés. Ceux-ci ont pu ne pas s’en rendre compte, puisque les soucis sont survenus dans la nuit et que des plans de contingence ont pu être déployés.
« Dans la nuit, l’équipe technique de Netalis a rebasculé le trafic sur les câbles hier coupés en conservant une liaison de secours prête en 4 heures contre 4 à 8 semaines habituellement », a ainsi témoigné Nicolas Guillaume, le patron de Netalis. La Fédération française des télécoms a elle aussi indiqué la pleine mobilisation des techniciens des différents opérateurs.
Des liaisons vitales et stratégiques
La Fédération française des télécoms, aux côtés d’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, parle d’ailleurs « d’actes de malveillance coordonnés », « d’une ampleur sans précédent sur le réseau national ». Les ruptures se sont en effet déroulées de façon très suspecte sur plusieurs points sensibles des réseaux, à quelques dizaines de minutes d’intervalle et en pleine nuit.
Ces ruptures, poursuit la FFT, « ont considérablement touché les infrastructures de plusieurs opérateurs télécoms ». Elles sont d’ailleurs parfois décrites comme de véritables actes de sabotage, au regard des circonstances dans lesquelles ces dégradations se sont produites et des conséquences parfois très concrètes qu’elles peuvent avoir sur l’organisation de la société.
« Derrière ces actes, on n’arrête pas seulement l’économie ou le divertissement à la maison. On atteint aussi (et avant tout) aux services d’urgence plus que jamais nécessaires : des vies peuvent être en jeu », a ainsi fait valoir Nicolas Guillaume. Cela peut avoir les mêmes conséquences funestes qu’une panne des appels d’urgence, comme celle qu’a connue le pays en 2021.
InfraNum, association de la filière télécoms, a aussi souligné le caractère stratégique qu’ont ces artères stratégiques en France et dans le monde. « De telles coupures sont susceptibles d’engendrer des conséquences dramatiques, comme le retardement d’opérations de secours à la personne. » Une situation d’autant plus préoccupante que ces attaques sont en hausse.
Les condamnations sont unanimes contre ces actions malveillantes, que ce soit les professionnels des télécoms ou le personnel politique. Des développements judiciaires sont à attendre, dans la mesure où des plaintes ont été déposées et des enquêtes sont désormais en cours pour éclairer les circonstances de ces ruptures et retrouver les responsables.
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