Le Vatican n’est pas connu pour être l’une des institutions les plus modernes au monde. Pourtant, l’état pontifical a fait une annonce assez surprenante le 2 mai 2022 : Humanity 2.0, une fondation chapeautée par le Vatican, a passé un accord avec la société Sensorium, spécialisée dans la construction de métaverse. Le but ? Créer une galerie virtuelle où les œuvres du Vatican seront exposées sous la forme de NFT.
Les NFT (non fungible tokens, ou jetons non échangeables en français) sont devenus un phénomène mondial en très peu de temps. Ils fonctionnent en tant que certificats d’authenticité inscrits sur une blockchain, ce qui permet d’assurer à n’importe quels fichiers qu’ils sont bien uniques. C’est cette particularité qui a permis à la technologie de devenir extrêmement populaire, et de créer un véritable marché de l’art virtuel en très peu de temps — et ce marché de l’art intéresse de plus en plus de monde.
Des NFT de Michel-Ange ?
L’ambition du Vatican n’est pas de rentrer dans ce marché de l’art ni de participer aux ventes de NFT : l’état pontifical a pour ambition de créer un musée virtuel. Il n’y a pas de plan pour l’instant de créer des tokens du Pape ou de La Création d’Adam, ni de les mettre en vente. De même, le Saint-Siège n’a pas fait part de plan de créer une blockchain, ou de participer à l’achat de crypto-monnaies.
Le communiqué de presse du Vatican précise que Humanity 2.0 et Sensorium « travailleront au développement de la toute première galerie de NFT accessible en VR ». Cette galerie accueillera les œuvres d’art possédées par le Vatican, ainsi que ses « initiatives académiques » (on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire non plus).
De fait, l’idée est plutôt bonne : le musée du Vatican est l’un des plus riches et des plus visités au monde, et abrite des chefs d’œuvres de certains des plus grands artistes de tous les temps, comme Michel-Ange, Marc Chagall, Salvador Dali ou encore Pablo Picasso.
Le musée virtuel du Vatican doit être implanté dans le métaverse de Sensorium, que l’entreprise est en train de construire. Baptisé « Galaxy », le métaverse est actuellement en beta et doit être officiellement lancé « plus tard dans l’année ». « Afin d’assurer une expérience accessible au plus grand nombre, cette plateforme sera accessible à travers les interfaces les plus populaires », précise également le communiqué de presse. « Les utilisateurs pourront utiliser leur casque VR afin d’être complètement immergés, ou visiter le musée sur PC avec une expérience en réalité augmentée. »
Il est également question dans le communiqué de presse d’une « application », qui pourrait être utilisée pour « regarder des streams, construire leur propres PNJ et communiquer avec eux » (il n’est pas précisé si les PNJ seront uniquement d’origine biblique ou si un avatar Batman pourrait éventuellement être créé). Bref, il s’agit d’un programme très chargé et plutôt ambitieux.
Les musées s’emparent de plus en plus des NFT
L’annonce peut paraître surprenante, et à raison. Le Vatican n’a jamais montré un intérêt particulièrement fort envers les nouvelles technologies, ni même envers les crypto-monnaies et la blockchain. Il est donc particulièrement intéressant de voir que l’une des institutions les plus conservatrices au monde montre un intérêt pour les NFT.
Il est cependant de plus en plus courant que les musées se lancent dans les jetons non échangeables : plusieurs grandes institutions, comme le British Museum de Londres, le Belvédère de Vienne ou les Offices de Florence ont déjà annoncé mettre en vente des collections de NFT. Pendant sa campagne, Emmanuel Macron a également déclaré qu’il voulait que les « principaux établissements culturels développent une politique en matière de NFT », signe que, décidément, les NFT font désormais partie intégrante du monde de l’art.
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