De tous les logiciels de P2P qui sont nés dans les cendres de Napster, LimeWire est l’un des rares qui reste encore debout malgré les foudres de l’industrie du disque. Le client Gnutella open-source a bien été attaqué en Justice, aux Etats-Unis (où il est encore très utilisé) comme en France, mais il a tenu bon et s’efforce depuis de prouver qu’un logiciel de P2P peut avoir une vraie valeur commerciale, y compris pour les maisons de disques. L’éditeur a ainsi ouvert récemment une boutique de MP3 sans DRM, et s’apprête à lancer un réseau social. Mais surtout, il veut proposer aux labels un modèle économique qui leur permettrait de lâcher du leste judiciaire. LimeWire propose aux labels de partager 40 % des revenus publicitaires générés grâce à une nouveau service qui sera lancé en juin.
Le directeur de Limewire George Searle a en effet détaillé lors du P2P Media Summit de Los Angeles son intention de lancer dès le mois prochain un service de publicités contextuelles intégrées aux recherches effectuées sur LimeWire. Selon Searle, 80 millions d’utilisateurs de Limewire effectueraient cinq milliards de recherches par mois sur le réseau Gnutella, ce qui place le logiciel au même niveau que Google (7 milliards de recherches mensuelles aux Etats-Unis) ou Yahoo (2 milliards). S’il s’agissait d’un site web, Limewire serait devant Live.com et Ask.com. L’éditeur a le sentiment d’être assis sur un tas d’or virtuel auquel il n’a pas encore touché.
Le mois prochain, les utilisateurs de LimeWire commenceront ainsi à voir apparaître des publicités au dessus de leurs résultats de recherche, pour les guider vers des contenus en lien avec l’objet recherché. Une recherche de « Hard Candy » de Madonna pourrait ainsi mener vers le téléchargement payant d’une sonnerie de la chanteuse. Au départ, les liens mèneront uniquement vers la plateforme musicale de Limewire, mais le système sera ouvert à tous les annonceurs qui pourront acheter les mots clés aux enchères, comme sur Google.
La plateforme publicitaire sera gérée par une entité séparée créée spécialement, FanMedia, qui vendra les mots clés aux annonceurs et gardera 20 % des revenus. 40 % iront à LimeWire, et les 40 % restants iront dans les poches des titulaires de droits. Les critères d’attribution des revenus à tel ou tel label restent encore obscurs.
A terme, FanMedia pourra s’étendre à d’autres réseaux P2P. Il devra alors affronter la concurrence de Skyrider, qui promet depuis 2006 de proposer un système similaire pour monétiser la recherche sur les réseaux P2P. Pour le moment, à part les investisseurs, Skyrider n’a convaincu personne.
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