Le Canada rejoint la liste de pays qui n’ont pas l’intention de laisser la moindre place à Huawei sur le réseau 5G.

La liste des pays qui ont banni Huawei s’allonge encore. Cette fois, c’est au tour du Canada d’annoncer l’exclusion de l’équipementier chinois du marché national de la 5G. Cette mise à l’écart de l’industriel a été annoncée le 19 mai par François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.

Le Canada s’aligne sur ses alliés

Ce sont des raisons de sécurité qui ont été brandies par Ottawa pour se passer de Huawei, le groupe étant suspecté de servir les intérêts de Beijing et de faciliter des opérations d’espionnage sur les réseaux. « Cela fait suite à un examen approfondi mené par nos agences de sécurité indépendantes et en consultation avec nos plus proches alliés », écrit M. Champagne.

Les craintes du Canada sont les mêmes qui ont conduit les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Suède et la Nouvelle-Zélande à prendre des dispositions similaires. Le Royaume-Uni et la France aussi ont des plans pour organiser la sortie progressive de Huawei des réseaux, en optant pour une stratégie parfois moins frontale que les autres, pour limiter les frictions diplomatiques.

Huawei antenne 4G 5G
Une antenne relai érigée par Huawei. // Source : Huawei

La décision d’Ottawa n’est sans doute pas tout à fait étrangère au fait que le pays est membre de l’alliance Five Eyes, qui rassemble Washington, Londres, Canberra et Wellington. La perspective qu’un membre de cette alliance dans le domaine du renseignement fasse en quelque sorte cavalier seul sur un sujet aussi sensible aurait entrainé des frictions avec les autres États.

La décision d’Ottawa est arrivée plus tardivement que celles de ses partenaires. Une explication possible est que le pays était en tension diplomatique avec la Chine il y a encore quelques mois : deux ressortissants canadiens étaient retenus captifs. Ils ont été étonnamment libérés au moment où de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, a pu rentrer en Chine.

Le plan canadien se décline en plusieurs étapes. Il s’applique aussi à ZTE, un autre équipementier chinois.

  • D’ici le 1er septembre 2022, les fournisseurs de services de télécommunications devront cesser d’acheter du nouveau matériel 4G ou 5G et des services connexes en lien avec Huawei et ZTE ;
  • D’ici le 28 juin 2024, il faudra retirer leur équipement 5G existant et mettre fin aux services qu’ils gèrent ;
  • D’ici le 31 décembre 2027, il sera interdit d’utiliser tout nouvel équipement 4G de Huawei ou de ZTE ou de nouveaux services qu’ils gèrent; de plus, il faudra retirer leur équipement 4G existant et mettre fin aux services qu’ils gèrent au plus tard.
Source : Numerama

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