Google affiche désormais ceci en bas de page lorsque l’on effectue une recherche sur KaZaA Lite :
« Suite à l’application de la loi américaine sur le copyright intitulée Digital Millennium Copyright Act, nous avons éliminé 11 résultat(s) de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la réclamation DMCA ayant entraîné l’élimination de ces résultats. »
En cliquant sur le premier lien proposé dans ce texte on découvre qu’il est possible de contacter Google pour faire supprimer tout lien en désaccord avec le DMCA. Ceci signe peut-être (espérons que non) le début d’une censure intensive sur ce moteur de recherche, probablement le plus performant à l’heure actuelle. Les liens concernant Kazaa Lite ont été retirés suite à une demande de Sharman Networks, la société qui édite le client officiel de Kazaa. Même notre confrère anglophone Zeropaid figure dans cette liste de liens censurés, mais reste accessible lorsque l’on recherche « Zeropaid ».
Cependant Google permet en diffusant la plainte de Sharman Networks de voir les sites incriminés. Une volonté du moteur de recherche de permettre quand même aux utilisateurs de trouver leurs liens même d’une manière détournée ? Sans doute mais rien ne permet d’être sûr que ces liens resteront accessibles de cette manière.
Une première sur un moteur de recherche
L’évènement est plutôt surprenant vue de notre côté de l’Atlantique. En effet si le DMCA s’applique aux États-Unis, il en va cependant tout autrement pour les autres pays et il est plutôt rare sur Internet de rencontrer ce genre d’applications de lois étrangères qui posent préjudice à des usagers du monde entier.
Plus étonnant encore est le fait que malgré cette mise en garde, l’un des premiers résultats retourné est bien le site officiel de KaZaA Lite. Il pourrait s’agir pour l’instant d’une mise en place d’un système qui ne serait opérationnel que prochainement. Surveillez donc bien votre moteur de recherche favori dans les prochains jours, il se pourrait qu’il devienne moins perspicace qu’il ne l’a été.
Quel avenir pour Google ?
Il y a fort a parier que si ce système se met en place nombreux seront les éditeurs à se jeter sur l’opportunité pour protéger leurs utilitaires, toutefois des dérives pourraient survenir facilement. eMule par exemple pourrait fort bien tomber sous le coup de cette loi si MetaMachine décidait que le client open-source utilise illégalement le protocole eDonkey ou bientôt le réseau Overnet. Bien d’autres tels Shareaza ou MLDonkey pourraient bien disparaître demain des moteurs de recherche. Et que dire de sites comme Zeropaid ou tout simplement Ratiatum qui bien que totalement légaux pourraient se voir censurer à leur tour ?
Finalement le plus étrange dans l’histoire, c’est sans doute que le DCMA est appliqué pour la première fois pour censurer un logiciel de P2P sur un moteur de recherche non pas par une major de l’industrie du disque, mais par un éditeur de logiciel de Peer-to-Peer ! De quoi laisser songeur…
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