Apple vient de dévoiler la deuxième version de son mobile 3G. Annoncée à 199 $ (299 $ pour 16 Go), elle paraît tout de suite moins onéreuse que le premier iPhone à 399 $. Sauf que, derrière ces 199 $ se cache une subtilité dont Steve Jobs s’est bien gardé de parler : un tribut obligatoire à Apple de 30 $ par mois… Numerama fait les comptes.

199 $, l’iPhone 3G ? Ne vous réjouissez pas trop vite de cette baisse de prix par rapport au modèle 2G. Un courrier d’AT&T apporte quelques précisions sur le mobile de deuxième génération d’Apple. Ainsi, on apprend de l’opérateur américain que si les forfaits voix s’aligneront sur ceux déjà existants, de nouveaux forfaits données seront crées pour l’occasion. Le hic, c’est qu’il sera demandé aux acheteurs de souscrire à la fois à un abonnement voix de leur choix, mais aussi à l’abonnement données.

L’abonnement données se décline en deux formules. La première à 30 $ pour les particuliers. Elle comprend la messagerie vocale visuelle et les données illimitées (e-mail & web). La deuxième à 45 $ pour les professionnels, et donne bizarrement droit à la même chose. Sachant que la période minimale d’engagement est de deux ans, ces 199 $ deviennent tout de suite très relatifs. En effet, quelque soit la formule d’abonnement voix choisie, le consommateur n’aura d’autre choix que de débourser 30 $ par mois auxquels il faudra ajouter le forfait de l’opérateur.

Au risque d’interpréter abusivement cette nouvelle donne, on peut essayer d’esquisser une hypothèse. Pour le premier iPhone, la messagerie vocale visuelle et l’Internet illimité étaient compris dans le forfait de l’opérateur exclusif. Pour l’iPhone 3G, l’opérateur exclusif a disparu et les forfaits ont été discrètement divisés en deux : un pour l’opérateur, un pour Apple. Plutôt que de taxer 30 % de ses recettes sur abonnement (modèle qui semble abandonné cette fois), Apple préfère maintenant aller directement piocher dans la poche du consommateur.

Ces 30 $ par mois (moins la part prise par l’opérateur pour la fourniture du réseau 3G) garantiraient donc toujours à la firme à la pomme ce qu’elle arrivait à tirer des opérateurs, tout en laissant ces derniers libres de commercialiser l’iPhone de la façon dont ils l’entendent. Le consommateur va-t-il y perdre par rapport au premier iPhone ? Tout dépend de l’opérateur et des forfaits qui seront proposés, mais il y a de fortes chances de répondre par l’affirmative.

En France, les abonnements voix les moins chers que l’on trouve sur le marché se situent généralement vers 19 €. Pour ce prix, le forfait bloqué de SFR donne par exemple droit à une heure de communication. A supposer qu’on pourrait souscrire à n’importe quel abonnement chez n’importe quel opérateur pour l’iPhone 3G, on aurait avec SFR bloqué une heure de communication et l’Internet illimité pour 19 € + 30 € (chez Apple, on peut généralement transformer le dollar en euro sans se soucier des valeurs de change). Or, 49 € donnaient droit pour l’iPhone chez Orange à deux heures de communication (+ deux heures soir et week-end) et l’Internet illimité. Ici, on a plus qu’une seule heure et l’Internet illimité. Pour profiter d’un même service, il y a donc de fortes chances que les deux abonnements cumulés reviennent plus cher au consommateur qu’avec l’iPhone 2G.

Il faudra bien sûr attendre de voir les formules proposées par les opérateurs avant de se prononcer, mais il est fort probable que celles-ci, ajoutées aux 30 € par mois, viennent alourdir le budget des acheteurs. Plutôt que de parler d’un iPhone 3G à 199 $ (ou €), mieux vaudrait parler, pour mieux comparer avec les autres téléphones du marché, d’un iPhone 3G à 919 $ (étalés sur deux ans) avec messagerie vocale visuelle et Internet illimité.

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