« @manuelvalls » ne répond plus. Depuis le 5 juin 2022, le compte officiel de Manuel Valls est désactivé sur Twitter. À la place des messages de l’ancien Premier ministre figure un message central prévenant les internautes que « ce compte n’existe pas ». Tout l’historique des tweets de l’ancien locataire de Matignon a désormais disparu, tout comme sa photo de profil et sa bannière.
L’intéressé, qui était suivi par plus d’un million de personnes, a procédé à la fermeture de son compte dans la foulée des résultats des élections législatives de 2022. Manuel Valls se présentait dans la cinquième circonscription des Français établis hors de France, une zone qui regroupe l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco.
Manuel Valls se présentait sous les couleurs de la majorité présidentielle, Renaissance, le nouveau nom de La République en marche (LREM). Celui qui avait été autrefois membre du Parti socialiste a bifurqué ces dernières années vers LREM. Il avait reçu l’investiture de LREM pour ce scrutin, au détriment de Stéphane Vojetta, le député LREM sortant de cette circonscription.
En politique, fermer son compte Twitter est inhabituel et pas toujours définitif
La fermeture volontaire d’un compte tenu par une personnalité politique française est un acte rare dans le paysage de la Twittosphère. Surtout lorsqu’il s’agit d’une figure de premier plan. Certes, quelques exemples peuvent être trouvés, mais ils se comptent sur les doigts d’une main : Alain Lambert, Éric Besson, Philippe Martin, Jérôme Cahuzac ou encore Patrick Balkany.
Ces fermetures sont généralement provoquées par l’éclatement d’une affaire dans la sphère médiatique ou d’une controverse après des propos malavisés sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Patrick Balkany avait ainsi plié bagage après un tweet lié à l’attentat de Charlie Hebdo. Jérôme Cahuzac avait fait de même après les accusations de fraude fiscale.
On devine dans le cas de Manuel Valls que sa lourde défaite aux législatives de 2022 — il a recueilli moins de 16 % des voix, se retrouvant derrière Stéphane Vojetta et Renaud Le Berre, le candidat de la Nupes, une coalition entre La France Insoumise, le PS, le PC et Europe Écologie Les Verts — a précipité sa décision, ainsi que les nombreuses mentions qu’il a dû recevoir.
Sa carrière politique, son positionnement au sein du PS, les fonctions qu’il a occupées (ministre de l’Intérieur puis Premier ministre) et sa trajectoire avec LREM sont autant de facteurs qui ont fait de Valls une personnalité clivante et contestée dans le pays. Ses allers-retours entre la France et l’Espagne ont aussi fait couler beaucoup d’encre.
Nombreux étaient d’ailleurs les internautes à se réjouir, le 5 juin au soir, de sa défaite incontestable lors du premier tour. Le nom de cet ancien cadre du Parti socialiste a d’ailleurs émergé dans les tendances de Twitter en France pendant quelque temps. Nul doute que les notifications avec la mention « @manuelvalls » devaient être incessantes.
L’ex-Premier ministre est certes devenu un habitué des controverses autour de ses prises de parole et de ses propositions. Mais jusqu’à présent, celles-ci ne semblaient pas avoir de prise sur lui, en tout cas de manière visible. Il recevait déjà des mentions en grand nombre et cela ne l’avait jamais conduit à couper le réseau social.
Dans les derniers messages qu’il a publiés sur Twitter, Manuel Valls n’a pas laissé transparaître la raison profonde qui l’a conduit à fermer son compte. Il a déclaré avoir pris acte des résultats, remercié son équipe de campagne ainsi que la majorité présidentielle. Il a toutefois suggéré une possible sortie du champ politique français, au moins pour un temps.
« Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n’a pas convaincu. Une élection est un moment de vérité », a-t-il écrit, ajoutant : « Il m’appartient lucidement d’en tirer les conséquences. La vie est suffisamment belle pour tourner tranquillement les pages ».
Il reste à savoir si cette fermeture s’avère vraiment si définitive qu’elle le paraît. Il arrive en effet que les politiques qui semblaient en avoir fini avec le réseau social finissent par y revenir — à l’image d’Alain Lambert, Éric Besson et de Philippe Martin. D’autres en revanche ont tourné la page, comme Jérôme Cahuzac et Patrick Balkany.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !