Sur le site d’Ukan, on vous propose d’aider les Ukrainiens victimes de la guerre en achetant des « Ukan Token », surnommés « les sauveurs ». Un autre projet très similaire, intitulé « Ukraine Tokens », serait censé « soutenir l’Ukraine et toutes les personnes affectées par la guerre ». Enfin, sur le site The World For Ukraine, on vous propose d’acheter des tokens UKR, et on vous assure que les bénéfices iront à des associations humanitaires.
Ces crypto-monnaies ont un point commun : ce sont des arnaques. Elles ont été repérées par des particuliers et listées sur le site de Chainabuse, qui recense les tentatives d’escroqueries cryptos. Lancé en mai 2022, le site dénombre déjà une quantité impressionnante de pièges — et les arnaques s’inspirant du conflit en Ukraine sont les plus nombreuses.
Entre des sites relayant des faux appels aux dons en bitcoin et des projets de blockchain frauduleux, plus d’une centaine d’escrocs cherchent à extorquer de l’argent en profitant de la crise humanitaire et de la guerre.
Plus d’une centaine d’arnaques
Depuis le 24 février et le début de l’invasion du pays par la Russie, de multiples tentatives d’escroquerie s’inspirant du conflit ont vu le jour, que ce soit des faux comptes sur TikTok ou des publicités pour des faux sites de dons pour les enfants ukrainiens sur Facebook. Mais toutes ces arnaques ne concernaient pas toujours l’univers des crypto-monnaies, et n’étaient pas toujours comptabilisées.
Le secteur des cryptos se trouve être un milieu particulièrement propice aux arnaques. Si le terme « crypto-monnaie » est devenu mainstream, peu de gens comprennent encore complètement leur fonctionnement. Il est aise de faire passer un projet bidon pour une bonne idée. Il n’y a pas de banque qui pourrait bloquer des transactions suspicieuses et il n’est pas possible de se faire rembourser une fois un paiement effectué.
Surtout, les autorités ukrainiennes elles-mêmes ont encouragé les dons en crypto-monnaies, dès le début de la guerre, en partageant les adresses des portefeuilles officiels du pays. Mais les données de Chainabuse montrent aujourd’hui que de nombreux arnaqueurs ont profité de cette initiative pour piéger les internautes.
Faux appels aux dons, faux tokens et usurpation d’identité
Depuis le 18 mai 2022, Chainabuse a décompté plus d’une centaine de sites ou projets frauduleux de crypto-monnaies reliés à la guerre en Ukraine. Il s’agit des arnaques les plus recensées, devant les phishings crypto, les « rug pulls » ou les fausses ventes de NFT.
Parmi ces sites, on trouve beaucoup de faux appels aux dons. Les techniques de ces sites sont toujours les mêmes : des photos de soldats, de bâtiments détruits ou d’enfants en pleurs et des textes appelant à aider l’armée ukrainienne en faisant une donation en Bitcoin ou avec une autre crypto-monnaie.
En dehors des appels aux dons frauduleux, on trouve également de faux projets de tokens ou de blockchain supposément dédiés à la défense de l’Ukraine ou à la récolte de fonds pour des associations humanitaires.
D’autres encore sont des copies conformes de projets légitimes. C’est notamment le cas d’Ukraine DAO, le nom d’une organisation décentralisée qui a réussi à lever plusieurs millions de dollars en vendant des NFT, et dont l’identité a été usurpée par un compte Twitter (depuis supprimé). L’identité de l’UNICEF a également été usurpée par un site frauduleux, qui prétendait récolter des fonds pour les victimes de la guerre.
Comme toujours avec les cryptos, il faut effectuer un certain nombre de vérifications avant de transférer de l’argent, même si les projets ont l’air crédibles à première vue. S’il existe de véritables initiatives cryptos pour aider le pays, il vaut toujours mieux faire appel à des acteurs connus ou donner directement à des portefeuilles gouvernementaux.
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