Dans une interview accordée à Reuters le 29 juin, le directeur financier de Volkswagen, Arno Antlitz, s’exprime sur le choix de l’Europe pour 2035 : « C’est un objectif ambitieux. Nous pensons qu’il est réalisable », avant d’ajouter : « Le sujet le plus difficile n’est pas la montée en puissance des usines automobiles. Le sujet le plus difficile sera la montée en puissance de la chaîne d’approvisionnement en batteries. »
Tous les constructeurs ne sont pas vraiment égaux face aux annonces de l’Union européenne d’interdire la vente des véhicules thermiques au profit des voitures électriques d’ici à 2035. Certains sont déjà opérationnels sur cette question, à l’image de Tesla et des nouvelles marques créées uniquement autour de la mobilité électrique. Pour les constructeurs traditionnels, on peut observer deux camps : ceux qui ont pleinement anticipé que cette échéance allait se concrétiser, et ceux qui vont suivre le mouvement avec plus ou moins de difficultés.
Mais, même en ayant pris la mesure du changement à venir, tous les constructeurs commencent à anticiper, et à craindre, des difficultés à produire suffisamment de batteries pour répondre à la demande des véhicules électriques.
Vers une pénurie des matières premières
Nombreux sont les constructeurs à signer des accords avec des fournisseurs pour s’assurer à long terme la disponibilité de ressources, telles que le lithium. Une pénurie des composants nécessaires à la fabrication des batteries pourrait impacter à long terme la vente de nouveaux véhicules électriques, mais aussi la démocratisation de ces voitures. La batterie représente toujours une part importante du prix des véhicules électriques. Si les approvisionnements se tendent, les prix risquent de flamber.
Selon Reuters, lors d’une vidéoconférence récente, Carlos Tavares, CEO du groupe Stellantis, s’est montré assez pessimiste face à une probable pénurie de matières premières pour les batteries. Il craint que l’industrie automobile soit confrontée à cette nouvelle pénurie d’ici à 2024-2025.
De nombreuses créations d’usines de batteries planifiées
Les plans stratégiques des principaux groupes automobiles misent également sur la construction d’usines de fabrication de batteries, ou de coentreprises avec des géants du secteur de la batterie, pour maîtriser la chaîne de valeur. Tous veulent copier Tesla, et même le supplanter aussi vite que possible pour pouvoir atteindre la transition imposée par l’Europe.
Les constructeurs automobiles semblent vouloir éviter de reproduire les erreurs commises avec les composants électroniques et leurs dépendances aux fabricants de semi-conducteurs. Une crise et des pénuries qui continuent de perturber la production de véhicules à l’échelle mondiale plus de deux ans après.
Ces usines de batteries seront-elles une réponse suffisante pour assurer la production des prochaines années ? Nous l’observerons bien assez tôt.
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