Elon Musk est un fervent défenseur de la liberté d’expression, notamment sur Twitter. Enfin, sauf quand celle-ci concerne des critiques contre ses produits. Un youtubeur et fan de la marque s’est fait rappeler à l’ordre par Elon Musk lui-même dans un tweet, a repéré Electrek le 24 août 2022. La raison ? Il avait publié une critique sur la conduite autonome qu’il teste actuellement. Si l’on peut comprendre en partie le fond de la remarque d’Elon Musk, la forme n’y est vraiment pas, et peut choquer.
Ce n’est pas la première fois que des conducteurs de Tesla sélectionnés pour tester en avant-première la conduite autonome, nommée Full Self-Driving (FSD), se retrouvent tiraillés à l’idée de critiquer le produit. La principale menace qui plane sur eux est qu’on leur retire l’accès au Full Self-Driving. Beaucoup s’autocensurent donc pour pouvoir conserver ce privilège.
1 000 conducteurs testent la V10.69 de la conduite autonome Tesla
Pour remettre dans le contexte, il y a pour le moment 1 000 conducteurs de Tesla qui ont accès à la première version de la dernière grosse évolution du système de conduite autonome. Ils testent cette version V10.69 depuis un peu moins d’une semaine. La grande majorité des testeurs font partie du personnel Tesla. Cependant, quelques clients, et notamment plusieurs youtubeurs fans de la marque, ont eu accès à cette nouvelle version.
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Cette première mouture doit servir à affiner la prise de décision de la voiture et corriger quelques erreurs. Ensuite, une version 10.69.1 sera envoyée à un panel un peu plus large, avant qu’une version v10.69.2 soit mise à disposition de tous les propriétaires de Tesla ayant accès à cette option de conduite autonome FSD, soit environ 100 000 conducteurs de Tesla à ce jour.
La version testée peut donc comporter des erreurs, tous les testeurs en sont conscients. Les youtubeurs, ayant accès à cette bêta, ont inondé la toile de vidéos de leurs différentes expérimentations. Nous en avons regardé plus d’une dizaine, et tous les testeurs mettent essentiellement en valeur les progrès réalisés par le système. Y compris James Locke, dont nous avions d’ailleurs partagé une vidéo, pour accompagner l’annonce de la hausse du prix de l’option FSD.
La critique de trop pour Elon Musk ?
James Locke a publié pas moins de 7 vidéos sur le sujet en 3 jours, pour présenter tous les progrès, mais c’est une remarque sur Twitter qui a particulièrement fait réagir Elon Musk, le 23 août.
Dans ses messages Twitter, James Locke reproche un peu aux équipes Tesla de s’être trop concentrés sur la résolution des situations complexes — comme le fait de tourner à gauche dans une intersection non sécurisée par des feux ou des stops –, en oubliant de corriger des situations beaucoup plus banales, où la voiture ne prend pas la bonne voie pour tourner à droite, par exemple. Il ajoute qu’en l’état, cela lui semble prématuré d’augmenter le prix de l’option FSD de 12 000 à 15 000 $.
Ceci n’a pas l’air d’avoir plu à Elon Musk, qui a répondu au tweet 90 minutes plus tard. Selon Musk, il est normal que la version bêta soit encore limitée. Il répond que c’est James Locke qui a demandé à faire partie du programme bêta, et que par conséquent, il n’a pas à se plaindre. Elon Musk a ensuite tenté de clarifier son propos en indiquant que James Locke avait démarché Tesla pour rejoindre la bêta, que Tesla avait accepté de l’inclure et qu’il n’avait pas à se montrer ingrat en critiquant ouvertement les progrès de la conduite autonome.
Une situation assez gênante
La clarification d’Elon Musk est loin d’avoir convaincu. James Locke s’est quand même excusé, mais pour les observateurs extérieurs, la scène est dérangeante. Certes, James Locke a fait une critique publique qui peut sembler maladroite, voire malvenue. Néanmoins, la critique était constructive et plutôt bonne à prendre. Ces fans de la marque cherchent naturellement à dire du bien de Tesla. Ils sont prêts à tout pour justifier ou démontrer que Tesla fait bien les choses contre les détracteurs du constructeur américain.
Rappelons-le, ces testeurs (en dehors des salariés Tesla) ne sont pas rémunérés par la marque pour ce qu’ils font et produisent sur les réseaux sociaux. Au contraire même : ils ont eux-mêmes payé pour avoir l’option sur leur Tesla. Ils ont juste eu le « privilège » d’accéder à une avant-première. La moindre des choses serait d’accepter qu’ils disposent d’un libre arbitre, qui leur permet de critiquer positivement ou négativement ce qu’ils ont l’opportunité de tester, pour faire progresser le service.
Les testeurs de la conduite autonome sont donc plutôt encouragés à remonter leurs problèmes auprès des équipes Tesla. Il n’en reste pas moins que la réponse d’Elon Musk semble assez culottée, une fois de plus. C’est, hélas, à l’image du personnage que de prôner la liberté d’expression sur Twitter, pour la brimer par ailleurs.
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