Le Kia Niro de première génération s’est assez rapidement positionné comme l’une des références des véhicules électriques sur le marché français. Il ne s’est pas spécialement illustré pour son design, mais il s’est souvent distingué par son efficience, avec à la clé un bon rapport qualité/prix. La deuxième génération, renommée Niro EV, a donc la lourde charge d’assurer la continuité de ce succès, tout en se réinvitant face à une concurrence grandissante. Ce Kia Niro EV fait-il mieux que le précédent opus ?
Nous avons eu l’occasion de tester ce modèle sur les routes allemandes entre ville, route de montagne et autoroute illimitée. Voilà ce que l’on en retient.
Un design extérieur plus abouti
Le Kia Niro EV n’égalera pas la Kia EV6 sur la question du design extérieur, mais cette nouvelle génération du Niro a gagné en caractère. Dans l’ensemble, il fait plus costaud que la précédente version, il faut dire qu’il a légèrement grandi. Il gagne 6,5 cm en longueur pour atteindre 4,42 m, ainsi que 2,5 cm de plus en largeur. Ce sont surtout les traits de crayon des designers qui contribuent à cette impression d’un caractère affirmé.
Dans ce nouveau choix styliste, il y a un élément que l’on a particulièrement apprécié, alors qu’un autre nous laisse encore un peu dans le doute. Pour l’élément coup de cœur, il s’agit des nouveaux feux de jour à l’avant. Ils sont nommés « heartbeat », car ils reprennent la courbe d’un battement de cœur. Au-delà du symbole, c’est une petite touche d’originalité bienvenue sur la face avant du véhicule.
L’élément pour lequel nous n’arrivons pas à trancher, si cela nous plait ou pas, c’est l’habillage de ce que l’on appelle le « montant C ». Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le jargon automobile, il s’agit de la pièce de carrosserie qui se place après les portières arrière. Sur le Kia Niro EV, ces panneaux peuvent être choisis dans une teinte différente de la carrosserie en option. Cette pièce n’a pas qu’un rôle esthétique, elle est aussi dessinée pour favoriser les flux d’air le long de la carrosserie. C’est surtout dans sa forme bi-ton que l’on a du mal à savoir si c’est un réel atout pour le Kia Niro.
L’intérieur reprend les codes d’EV6
L’habitacle du Kia Niro EV a bien évolué également. On retrouve l’esprit de l’EV6 avec le système à deux écrans de 10,25 pouces, mais aussi avec les raccourcis pour la climatisation et le système audio, qui reprennent le même principe. Pour le reste, le Niro reste dans le positionnement du modèle dans la gamme. Les finitions sont un peu plus plastiques sur ce modèle, mais l’ensemble est bien assemblé et loin d’être désagréable à l’usage.
Les sièges offrent un bon confort, même s’ils manquent un peu de maintien. Cependant, la conduite dynamique n’est pas censée être le mode de conduite privilégié par les conducteurs de Niro EV. Tout devrait donc bien se passer.
La version électrique du nouveau Niro est celle qui offre le plus d’espace de stockage disponible : jusqu’à 475 litres dans le coffre arrière et 20 litres supplémentaires sous le capot avant pour y stocker un câble. C’est supérieur au 451 litres de la version hybride et seulement 348 litres de la motorisation hybride rechargeable.
Le Kia Niro offre pas mal d’équipements de série, mais dans les finitions les plus hautes, il manque quand même plusieurs options que l’on s’attendait à trouver. On pourrait notamment regretter le toit ouvrant, l’affichage tête haute, la caméra 360°, les rappels d’angle mort dans l’écran central que l’on retrouve sur d’autres modèles de la gamme. Le plus gênant est peut-être l’absence de planificateur pour les trajets longues distances en Niro EV. Le GPS pourra certes vous indiquer les bornes de recharge, mais il n’intègre pas cela dans une logique de trajet, avec les pauses recharges recommandées. Il vous faudra utiliser une application tierce pour ça, en exploitant Android Auto ou Apple Car Play.
Comportement routier : le bon compromis
La fiche technique de cette nouvelle génération n’a pas beaucoup évolué. Le Kia Niro a toujours un moteur de 150 kW (204 ch), qui est associé à une batterie de 64,8 kWh, au lieu de 64 kWh auparavant. C’est donc à peu de chose près la même chose que la génération précédente, puisque la version à petite batterie de 39 kWh a disparu du catalogue.
Ce qui change, c’est que le couple moteur a été baissé. Le client pourrait se sentir lésé, mais il n’en est rien. Auparavant, le Kia Niro avait parfois du mal à transmettre aux roues la puissance demandée lors d’une forte accélération. Cette nouvelle version le gère beaucoup mieux, sans aucune sensation de perte de puissance.
Cette nouvelle génération a affiné les réglages de la suspension et de la direction. Le Kia Niro mise sur le confort, plus que le dynamisme. Cela reste pour nous un bon compromis entre les deux. Il est suffisamment dynamique pour jouer sur les routes de montagne, sans trop malmener les occupants, même si l’on sent qu’il n’est pas pensé pour cet exercice. Lors de notre essai, nous avons trouvé que la direction répondait bien. Ce Kia Niro EV offre un comportement très sain et est plaisant à conduire.
Comme l’itinéraire de test, nous offrait une petite portion d’autoroute allemande illimitée, nous en avons profité pour tester une franche accélération et quelques reprises. Même si le Niro EV est bridé à 165 km/h, il n’a aucun problème à atteindre cette vitesse et à répondre aux sollicitations.
Autonomie : il offre toujours une bonne efficience
Le Kia Niro EV reste dans l’ensemble assez fidèle à l’efficience de l’ancienne génération. Heureusement, car c’est aussi ce qui a contribué à sa réputation et à son succès. Lors de notre essai, les consommations constatées ont été forcément un peu plus élevées. Entre l’autoroute illimitée et les petites routes montagneuses, on a forcément fait grimper la consommation moyenne, mais dès que l’on calme le jeu, le Niro EV s’est rapidement adapté. Finalement, sur plusieurs boucles d’essai, nous avons atteint une moyenne de 15 kWh/100 km, pour l’environnement du test, c’est un bon résultat, qui suggère qu’en usage quotidien, il peut faire beaucoup mieux.
L’autonomie WLTP du modèle est annoncé pour 460 km. Le Kia Niro EV conserve aussi son système de palettes au volant qui permettent de gérer le freinage régénératif facilement selon ses habitudes et le contexte de circulation. Cela permet de gagner quelques kilomètres d’autonomie sur les trajets quotidiens.
Là où Kia déçoit un peu, c’est sur la question de la recharge rapide. Certes, avec sa plateforme partagée avec plusieurs motorisations, le Niro EV n’est pas en mesure de proposer des recharges rapides comme l’EV6, mais cette nouvelle génération ne semble pas faire mieux que l’ancienne. Ce n’est pas tout à fait exact.
Si la recharge rapide (DC) semble trop limitée en affichant 72 kW, la courbe de recharge se maintient bien plus longtemps sur des puissances correctes. Là où d’autres concurrents peuvent proposer des pics de recharge plus élevés, mais s’effondrent beaucoup plus rapidement après. C’est donc finalement un léger mieux pour les utilisateurs qui n’hésitent pas à faire des longs trajets en Niro électrique. On s’attendait quand même à un peu plus du constructeur coréen.
Prix et concurrence : le match est plus serré
Le Kia Niro EV perd un peu de son attrait sur le volet tarifaire. Déjà parce qu’il n’offre plus de version à petite batterie, plus abordable. Même si cette version ne représentait qu’une petite part du marché, elle avait le mérite d’exister. Avec cette nouvelle génération, le Niro EV est un peu monté en gamme, et cela se ressent aussi sur son prix. Il débute à partir de 44 490 € pour la finition « motion », un modèle en finition « premium », comme notre modèle d’essai, débute à partir de 48 090 €.
Alors que son principal concurrent est longtemps resté son cousin de Hyundai, le Kona, la concurrence s’est un peu développée. Les clients pourraient être tentés de regarder du côté du MG ZS s’ils cherchent un tarif plus abordable, ou même du côté de la Renault Mégane s’ils ne cherchent pas forcément un style SUV. Il y a désormais du monde en dessous des 50 000 €, même en regardant du côté de modèles un peu plus grand comme le Volkswagen ID.4 ou le Skoda Enyaq iV.
Le Kia Niro EV garde cependant deux atouts : il offre toujours un bon rapport qualité/prix et surtout, il a une efficience souvent supérieure aux autres marques. Même si les améliorations sont minimes sur la fiche technique du modèle, il évolue positivement : design extérieur, style intérieur, courbe de charge, possibilité de tracter 750 kg. Il devrait continuer sans mal à séduire les clients.
Le verdict
Kia Niro EV (2022)
Voir la ficheOn a aimé
- Le nouveau design extérieur est bien pensé
- Il n’a apparemment rien perdu de son efficience
- Son intérieur est spacieux et dans l’ensemble agréable
On a moins aimé
- L’absence de planificateur est dommage
- La recharge rapide est un peu en dessous des attentes
- Kia a un peu joué la facilité
Même s’il lui manque certains équipements de confort, ou même un planificateur d’itinéraires, ce Kia Niro EV reste pour nous une bonne voiture électrique, digne d’intérêt. Ce changement de look extérieur, mais aussi son nouveau style intérieur, donne une nouvelle impulsion au modèle. On reste un peu décontenancé de voir que Kia n’a pas profité de cette seconde génération pour aller plus loin sur l’évolution de ses caractéristiques techniques, mais après tout, la première génération était déjà réussie. Kia n’a fait que peaufiner sa copie, et cela marche bien. Le Kia Niro EV reste malgré tout un choix sensé qui offre toujours un bon rapport qualité/prix. Le modèle conserve aussi une bonne efficience et ça ce n’est pas donné à tous les nouveaux entrants sur le marché.
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