Dans une vidéo d’octobre 2016, Tesla a présenté un Model X en conduite autonome, qui se gare seul, sans conducteur à bord. Cependant, la réalité derrière ces images était un peu différente de ce que la marque voulait nous faire croire.

Dans la course à l’innovation, Tesla est un précurseur au sein de l’univers des véhicules électriques et de la conduite autonome (Full Self Driving). Cependant, derrière des communications bien rodées, on découvre souvent que la marque s’arrange parfois avec la vérité. C’est apparemment le cas avec une vidéo de Tesla, publiée en octobre 2016, qui présentait un Model X parcourant un trajet entre le domicile et le siège de Tesla en conduite autonome (donc, en théorie, sans intervention humaine). Comme rapporté par Reuters le 18 janvier 2023, on découvre au travers du témoignage d’un ingénieur, invité à comparaître lors d’un procès, que Tesla n’aurait pas été pas complètement honnête sur les capacités du véhicule à ce moment-là.

Des fonctionnalités qui n’existaient pas au moment de la vidéo

La déposition d’Ashok Elluswamy, directeur du logiciel Autopilot chez Tesla, lors d’un procès relatif à un crash mortel en Tesla, met en lumière le fait que Tesla a triché sur plusieurs points pour sa vidéo réalisée avec un Model X simulant une conduite autonome.

Cette vidéo, publiée le 20 octobre 2016, a énormément fait réagir en ligne lors de sa diffusion. C’était la première vidéo présentant une démonstration du Full Self Driving (FSD) de Tesla. Elle est d’ailleurs toujours en ligne sur le site Tesla et sur Vimeo :

Ce que l’on découvre, près de 6 ans plus tard, c’est que cette vidéo présente plusieurs fonctionnalités qui n’existaient pas encore au moment de sa diffusion — comme l’arrêt au feu rouge et le redémarrage ensuite au feu vert. Ce sont des pilotes qui ont pris le contrôle du véhicule pour le faire. Ce qui semble quelque peu exagéré, alors que la vidéo débute par un message indiquant : « La personne à la place du conducteur n’est là que pour des raisons juridiques. Elle ne fait rien du tout. La voiture se conduit toute seule. »

Une cartographie pré-enregistrée et un accrochage passé sous silence

Au-delà des fonctionnalités simulées, on découvre à cette occasion que Tesla a également utilisé une cartographie 3D pré-enregistrée pour réaliser le trajet sans encombre. Même si l’on peut comprendre les motivations de Tesla à procéder ainsi, la marque aurait pu le préciser dans sa vidéo en toute transparence.

Enfin, Tesla a bien sûr passé sous silence que, lors de ses essais, un des Model X est allé emboutir la clôture. Il était censé aller se garer tout seul sur le parking de l’entreprise, une fois la personne à la place du conducteur sortie du véhicule. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs ; on ne fait apparemment pas de vidéos de Tesla en autopilot full self driving (FSD), sans abimer quelques Tesla non plus.

Tesla est-il vraiment honnête en communiquant sur des technologies ?

Déjà à l’époque de cette vidéo, Numerama avait précisé qu’il nous manquait des informations quant à la manière dont elle avait été réalisée. Une remarque qui prend d’autant plus de sens aujourd’hui avec ce nouvel éclairage.

Tesla, et surtout Elon Musk, veut toujours en faire plus, au risque d’en faire trop. Ce qui incite la marque à flirter avec sa version de la vérité. Parfois avec de magnifiques échecs, comme lors de la présentation du Cybertruck, où nous avions vu en direct sa vitre incassable se briser, ou lorsqu’un humain déguisé en robot avait remplacé l’humanoïde pas encore prêt à une démonstration. On peut également l’observer avec la mise à disposition des fonctions de Full Self Driving, loin d’être réellement au point quand elles sont poussées auprès des utilisateurs ayant payé l’option.

Full Self-Driving Tesla et détection des piétons // Source : Capture vidéo Kim Paquette sur Youtube
Full Self-Driving Tesla et détection des piétons. // Source : Capture vidéo Kim Paquette sur Youtube

Comme l’indiquait l’ingénieur de Tesla lors de son témoignage : « L’intention de la vidéo n’était pas de dépeindre avec précision ce qui était disponible pour les clients en 2016. Il s’agissait de dépeindre ce qu’il était possible de construire dans le système. »

Tesla s’arrange souvent avec la vérité, comme le constructeur le fait aussi avec son calendrier. Une chose est certaine : il vaut mieux se méfier de ce qui semble trop beau pour être vrai. Avec Tesla et les annonces d’Elon Musk, il y a souvent des surprises.

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