Bosch développe une technologie d’ABS pour vélos électriques, qui a été mise à jour en version 2.0 à la fin de l’année 2022 et commence à être déployée sur des vélos haut de gamme de marques comme Riese & Müller, Cube,, Focus, Kalkhoff ou KTM. Le but de cette technologie est simple : prévenir des accidents courants en vélo causés par des situations de chute à cause d’un freinage brusque — par exemple quand vous voulez éviter une portière ouverte devant vous ou que le sol n’adhère pas.
Pourquoi chute-t-on à vélo quand on freine brusquement ?
Comment un ABS permet-il d’éviter ces chutes ? Avant d’y répondre, il faut d’abord comprendre comment le freinage fonctionne. Généralement, lors d’un freinage brusque, la roue arrière peut être bloquée, ce qui peut entraîner un chassé du vélo sur les côtés. De même, si la roue avant est bloquée, cela peut provoquer ce que l’on appelle des soleils, où la roue arrière se lève et la chute est inévitable, avec plus ou moins de gravité. Ces deux problèmes ont la même origine : une roue tourne plus vite que l’autre à un moment donné (vu que vous freinez d’un côté ou de l’autre).
De plus, on ne freine que très rarement de manière proportionnelle à l’avant et à l’arrière quand on appuie sur les deux freins. Inconsciemment, pour éviter une chute à cause d’un soleil, on freine beaucoup plus avec le frein arrière à vélo, ce qui déstabilise le freinage. On oublie alors qu’un freinage avec le frein avant est plus efficace qu’un freinage avec le frein arrière sur un deux roues : il faudrait en permanence braver la crainte de la chute et se forcer à utiliser autant le frein avant que le frein arrière.
L’ABS pour vélo électrique : comment ça fonctionne ?
C’est là que l’ABS de Bosch intervient pour sécuriser le freinage en harmonisant la puissance de freinage sur les deux roues, en particulier sur la roue avant sur laquelle il agit directement. Pour fonctionner, il regroupe quatre technologies. La première est des disques crantés avec des ouvertures régulières, fixés sur les disques de freinage.
La deuxième sont des modules de caméra qui filment ces disques pour déterminer leur vitesse de rotation (en repérant la vitesse de passage de la petite fenêtre insérée à intervalle régulier). La troisième est une unité centrale qui calcule la différence de vitesse entre les deux roues, et la dernière est une électrovalve qui agit sur le freinage pour équilibrer la vitesse de rotation entre les deux roues.
En pratique, on sent nettement quand l’ABS s’active : même avec le frein avant à fond, on note que la roue est relâchée pendant une très courte période afin de synchroniser sa vitesse de rotation avec la roue arrière. Nous étions d’abord hésitants, mais après quelques freinages prudents, il nous a été impossible de le mettre en défaut. Chaussée mouillée, herbe, boue, flaque d’eau, sol glissant à cause des marquages au sol, terre… rien n’a pu nous déstabiliser lors d’un freinage. Un petit écran permet de voir en combien de temps et sur combien de mètres le vélo est mis à l’arrêt.
Nous avons poussé l’exercice en ne freinant quasiment que de la roue avant et en pilant à très haute vitesse sur des surfaces multiples (de la boue qui devient une flaque qui devient de l’herbe). Le vélo reste stable, le freinage est sécurisant et rapide. En bref, la technologie fonctionne et fait exactement ce que Bosch affirme : sécuriser un freinage dangereux. À tel point qu’après 100 km de test, le retour à des freins normaux sur mon vélo personnel m’a demandé un temps d’adaptation.
À terme, Bosch a un but : faire baisser le prix de son ABS pour avoir un modèle accessible pour équiper des vélos de milieu de gamme. La concurrence n’est d’ailleurs pas attentiste : Shimano, Stromer ou Bluebrake ont aussi des produits dans les tuyaux.
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