Les voitures récentes se voient imposer toujours plus de technologies pour éviter les accidents. L’intention est louable, mais l’implantation de toutes ces nouvelles aides à la conduite est souvent assez mauvaise. À force de biper, on ne sait même plus à quoi correspondent les différentes alertes reçues.
Lors de notre récent essai de la Hyundai Ioniq 6, c’est l’alerte vigilance du conducteur qui a eu comportement inattendu. Cependant, Hyundai n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, car de nombreux systèmes de ce type ne sont pas encore au point.
Quand de fortes rafales déclenchent l’alerte de vigilance du conducteur
Le contrôle de la vigilance du conducteur peut passer par différentes vérifications. Pour certains constructeurs, les plus aboutis, le système passe par des caméras, qui surveillent le regard du conducteur, et affiche une alerte dès que le regard s’écarte trop de la route ou si les yeux venaient à se fermer. Sauf que les systèmes de détection sont multiples et finalement pas tous égaux dans leur fiabilité. Une chose est sûre, c’est que vous allez probablement juger cette technologie assez intrusive, voire agaçante, à l’usage.
Lors de l’essai Hyundai Ioniq 6, la voiture nous a régulièrement recommandé de faire une pause, sans raison apparente. Elle nous a même proposé de nous arrêter, alors que cela faisait à peine 5 minutes que nous avions repris la route. Nous confessons, nous ne sommes pas toujours attentifs à 100 %, mais de là à se faire rappeler à l’ordre constamment par la voiture…
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On a finalement trouvé pourquoi le véhicule considérait que nous avions besoin d’une pause. Alors que la région où nous testions le modèle était balayée par de grosses rafales de Mistral, notre Ioniq 6 se retrouvait à faire des écarts sur sa voie de circulation. Le système a assimilé les écarts provoqués par le vent comme un possible endormissement, ou en tout cas une perte de l’attention sur la route. Sur le principe, c’est malin, dans la réalité, cela risque de vite agacer ceux qui circulent dans des régions venteuses, car tous les modèles équipés de cette technologie ont réagi de la même manière.
Quelques mois plus tôt, c’est sur la MG4 que nous avons eu droit à plusieurs reprises aux remontrances de la voiture ordonnant de « rester attentif ». Forcément, entre les coups d’œil jetés au GPS pour suivre l’itinéraire et la recherche frénétiques d’emplacements pour faire les photos, on peut juger que la voiture a raison de nous rappeler à l’ordre. Sauf que ce même message s’est affiché alors même que le regard était rivé sur la route. Frustrant !
Une pression permanente sur le volant devenue nécessaire
Sur d’autres modèles, cette vigilance passe parfois par la pression que l’on exerce sur le volant et la colonne de direction. On peut l’observer, surtout lorsque l’on active les régulateurs de vitesse. Comme la loi impose de garder les mains sur le volant, il faut exercer une pression régulière sur celui-ci.
Vous n’êtes cependant pas à l’abri d’avoir les alertes vous demandant de tenir le volant, alors que vos deux mains sont positionnées dessus. On peut l’observer avec les Tesla, mais aussi avec d’autres constructeurs. Il est alors occasionnellement nécessaire d’exagérer le mouvement en serrant le volant, en donnant de petits coups de volant ou en appuyant dessus pour signaler que vous êtes bien toujours en train de le tenir. Une situation généralement absurde, qui a de quoi agacer.
Combiné à l’alerte de franchissement de lignes, cela commence à faire un peu trop d’alertes inutiles
Les voitures ne supportent plus que l’on taquine le marquage au sol des voies de circulation. Sur autoroute, cela peut avoir du sens, mais sur les étroites routes de campagne ou de montagne, cette détection devient vite un calvaire de bip ou de vibration (selon les constructeurs). Lors de forts vents, comme pour notre essai Ioniq 6, il est par ailleurs difficile de ne pas avoir des écarts qui nous font mordre les lignes blanches.
Cette détection des voies de circulation s’est invitée dans tous les nouveaux modèles de manière obligatoire, à cause des évolutions de la réglementation imposée par la Commission européenne, mais ces alertes sont encore désactivables manuellement, enfin à renouveler à chaque démarrage de la voiture.
Des aides à la conduite qui sont nécessaires pour obtenir les 5 étoiles au crash-test EuroNCAP
Au-delà des obligations européennes, la quête du score maximale de 5 étoiles au crash-test EuroNCAP pousse les constructeurs à implanter de série toutes ces aides à la conduite.
Si l’on résume un peu la tendance de ces dernières années, a voiture émet des bips (ou des vibrations) si :
- Les roues mordent une ligne blanche ;
- Le conducteur n’est pas complètement attentif à la tâche ;
- La voiture ne reste pas centrée dans sa voie à cause des conditions météo (pluie ou vent) ;
- Le conducteur dépasse la limitation de vitesse détectée par la lecture de panneau ;
- Le conducteur oublie de mettre le clignotant avant de changer de dépasser ou de se rabattre ;
- Le conducteur veut doubler alors qu’un véhicule entre dans son angle mort ;
- Le conducteur manœuvre pour se stationner (enfin sauf sur certaines Tesla) ;
- Un occupant n’a pas mis sa ceinture (les sacs lourds mis sur un siège comptent comme un occupant sur certains modèles).
Certaines de ces aides à la conduite sont très utiles aux quotidiens, d’autres sont devenues particulièrement intrusives et agaçantes, au point que l’on cherche systématiquement à les désactiver. Il sera possible encore un temps de désactiver manuellement ces systèmes, mais ils pourraient rapidement finir par être obligatoires en permanence.
On n’a plus qu’à espérer que les constructeurs améliorent la sensibilité de ces aides à la conduite, si l’on ne veut pas cauchemarder de bips permanents jusque dans nos rêves nocturnes.
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