Elon Musk avait annoncé sur Twitter que l’Investor Day du 1er mars 2023 serait l’occasion de présenter son « Master Plan 3 » et la plateforme nouvelle génération. À partir de ce moment-là, les spéculations sur ce qui allait être présenté ont commencé à fuser. Alors que l’on attendait du concret, avec de nouveaux produits, ce sont finalement tous les progrès réalisés par l’entreprise, en matière d’ingénierie et de réduction des coûts, qui ont été au cœur de la présentation. Une manière différente d’introduire ce que Tesla envisage pour l’avenir proche : le projet « Next-Gen ».
Next-Gen pourrait bien être une révolution dans la manière de produire les voitures électriques, et la clé pour Tesla afin de pouvoir évoluer très rapidement dans son objectif de produire 20 millions de véhicules par an.
Next-Gen : bien plus qu’une plateforme pour Tesla
Le terme de plateforme est généralement utilisé dans l’industrie automobile pour parler de la base des véhicules, du châssis. Avec la voiture électrique, la plateforme devient un véritable enjeu de performances. Il existe des plateformes dédiées et optimisées pour les motorisations électriques, et d’autres plateformes multi-motorisations, majoritairement plus anciennes. Chaque constructeur, ou chaque groupe automobile, dispose d’une ou de plusieurs plateformes qui vont permettre de décliner toute leur gamme. Par exemple :
- MEB pour le groupe Volkswagen : les modèles ID, l’audi Q4 e-tron, le Skoda Enyaq iV ;
- E-GMP pour le groupe Hyundai : pour les déclinaisons Hyundai Ioniq et Kia EV ;
- Les futures STLA pour Stellantis.
Pour la plateforme Next-Gen de Tesla, c’est un peu différent. Derrière cette appellation ne se cache pas uniquement une amélioration du châssis ou de la structure des futurs modèles. C’est un ensemble d’améliorations qui couvre finalement tout autant les composants, que les logiciels ou la manière de produire le véhicule. Une nouvelle approche, pour construire les futures voitures électriques, qui pourrait bien mettre KO les efforts de la concurrence pour rattraper Tesla.
Nouveau moteur et nouvelle architecture basse tension 48V
La nouvelle génération permettra de développer de nouveaux véhicules sur différents segments, des modèles « abordables et désirables ». Tesla n’a pas voulu indiquer quand cela sera concrètement appliqué sur de nouveaux modèles.
Ce que l’on retiendra de la présentation, c’est que de nouveaux moteurs vont faire leur apparition. Des moteurs, qui n’utilisent pas de terres rares, vont de nouveau apparaître sur des modèles Tesla. Ce ne sera pas la première fois que Tesla travaille sur cette solution. L’échéance à laquelle ces moteurs intègreront de futurs modèles est encore inconnue.
L’autre nouveauté marquante de cette présentation, c’est le passage à une architecture basse tension 48V. Tesla aimerait d’ailleurs bien inspirer d’autres fournisseurs et constructeurs à opter pour cette solution. Ce choix n’est pas tant motivé par les performances, même si cela simplifie les installations, que par les économies que cette solution peut apporter. On retrouvera ce système 48V dans le Tesla Cybertruck.
Pour ces deux nouveautés, la force de Tesla réside surtout dans les logiciels développés en interne pour optimiser le fonctionnement de ces technologies à bord des Tesla.
Des changements radicaux de méthodes de production pour les modèles « Next-Gen »
Jusqu’à maintenant, à chaque ouverture d’une Gigafactory dédiée à la production des véhicules, les méthodes de production étaient améliorées par rapport à l’usine précédente. Les quatre usines sont donc toutes sensiblement différentes les unes des autres. L’objectif est clair, à chaque nouveau site, il faut produire mieux et plus vite. Vous connaissez l’adage : « le temps, c’est de l’argent ».
Dans l’esprit « Next-Gen », les futures usines seront toutes des copier-coller, mais pas des usines existantes. Tesla veut révolutionner la manière d’assembler les voitures. La marque veut rompre avec la production à la chaîne. Dans les futures Gigafactory, différents îlots de production assembleront séparément des pièces, avant que ces différents blocs se rejoignent pour ne former qu’un seul véhicule final.
Avec cette nouvelle méthode d’assemblage des véhicules, Tesla veut gagner du temps, mais également de l’espace. Cette réorganisation nécessite jusqu’à 2 fois moins de surface au sol que les actuelles usines. Des sites de production plus petits signifient des économies substantielles à la clé. Les usines d’assemblage de cellules de batterie 4680 seront par ailleurs bien plus petites que la surface nécessaire pour produire les batteries 2170.
À l’occasion de l’Investor Day, une nouvelle Gigafactory a été annoncée. Elle sera située au Mexique et sera la première à exploiter les méthodes « Next-Gen » et donc probablement à produire un modèle nouvelle génération.
Dépenser moins, mais en améliorant toujours le produit
Tesla a décidé de pousser à l’extrême la rationalisation des espaces, des procédures et du temps. La rentabilité a été un des mots clés de cette longue présentation. Pour autant, Tesla précise bien que les économies réalisées ne doivent pas se faire au détriment du produit. Tesla optimise pour faire mieux, absolument pas pour dégrader la qualité de ce qu’il produit.
L’objectif de la plateforme nouvelle génération est de baisser de 50 % les coûts relatifs aux composants du véhicule et à la production. La réduction des coûts est ancrée dans la philosophie de Tesla : la marque les a déjà réduits de 30 % sur les modèles actuellement mis sur le marché.
Tesla veut faire baisser le coût total de possession de ses modèles, c’est une très bonne nouvelle pour le client final. Reste à savoir sur quel(s) modèle(s) cela va s’appliquer et à quelle échéance.
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