2 millions de trajets, 30 000 utilisateurs et 500 scooters, c’est le bilan de Cityscoot à Nice en cinq ans. Le service, qui permet de louer des scooters électriques dans une application, s’arrêtera définitivement le 31 mars. Dans un mail envoyé à ses usagers niçois le 20 mars, Cityscoot explique ne pas avoir été « retenu comme l’acteur qui opérera à Nice pour proposer des scooters électriques en libre-service ».
Le parc existant n’a pas suffi à convaincre la Mairie, qui souhaite le remplacer par Yego, un des concurrents de Cityscoot déjà présent à Paris. L’entreprise pourra déployer jusqu’à 700 scooters sur la Côté d’Azur, mais son arrivée n’est pas prévue avant le début de l’été 2023.
Une mauvaise nouvelle pour Cityscoot… et pour les Niçois
Alors que les Parisiens s’apprêtent à décider du sort des trottinettes électriques par référendum, qui pourraient être bannies de la capitale, le sort de Cityscoot à Nice rappelle à quel point la question du « free floating » est sensible dans les grandes villes.
À Nice, où l’offre est beaucoup moins développée que dans d’autres grandes villes européennes, Cityscoot était un des seuls services privés à proposer des engins en libre-service, en concurrence avec les Vélobleu, les vélos de la ville de Nice. Son offre était particulièrement adaptée aux habitudes des Niçois, puisqu’elle couvrait l’intégralité de la ville, y compris ses hauteurs, mais aussi St-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer, deux pôles économiques importants. Pour beaucoup de Niçois, Cityscoot était devenu la meilleure alternative aux transports en commun (bus et tramway), malgré ses prix parfois trop élevés.
Pourquoi interdire Cityscoot ? Si certains Niçois ont d’abord pensé qu’il s’agissait d’une conséquence aux mauvais comportements de certains utilisateurs du service, qui se garent n’importe comment, la décision de la Mairie d’introduire un nouvel acteur est purement économique. Cityscoot a perdu les enchères sur le versement de la redevance, face à un concurrent qui a proposé de donner plus lors d’un appel d’offre commencé en décembre 2022. Ce n’est pas plus compliqué que cela, l’ancienneté et le parc existant n’ont pas pesé dans la balance.
Interrogée par Numerama, la ville de Nice explique avoir retenu Yego « à l’issue d’une procédure de mise en concurrence ». Également contacté par Numerama, Cityscoot regrette de son côté que « si le critère principal devient la redevance et la distribution aux collectivités, aucun acteur ne pourra tenir ».
Que va-t-il arriver aux 500 scooters de Cityscoot ? Ils seront dispatchés dans les autres villes où est présente l’application, comme Paris, Milan et Turin (ou revendus sous la marque Toocs). Ce n’est pas la première fois que Cityscoot doit quitter une ville après avoir perdu un appel d’offre, la marque avait déjà quitté Bordeaux dans le passé et se désole de cette situation dans le contexte économique actuel.
Qui est Yego ?
Pour que Yego soit officiellement autorisé à exercer à Nice, il faudra attendre le conseil municipal du 30 mars. Le projet exact de la startup n’est pas connu, on ne sait par exemple pas encore quels quartiers seront couverts par ses scooters. En France, Yego est présent à Paris, Toulouse et Bordeaux.
À Paris, Numerama a eu l’opportunité d’essayer Yego à plusieurs reprises… pour autant de déceptions. De tous les services de scooters en libre service proposés dans la capitale, Yego est celui qui nous a le plus souvent proposé des scooters défectueux, avec un service client pas aussi souple que celui de Cityscoot. Espérons pour les Niçois que Yego élève le niveau et se montre à la hauteur, au risque d’affaiblir l’offre de transport sur la Côte d’Azur. L’autre option pour les accros à Cityscoot est d’acheter leur propre scooter électrique, mais c’est de suite plus coûteux.
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