Lors du salon Autonomy Paris ce 22 mars, plusieurs quadricycles lourds électriques étaient présentés. Celui du stand Circle a particulièrement capté notre attention. Le véhicule est original à l’extérieur et particulièrement minimaliste à l’intérieur, mais tout ceci a un objectif : le transformer en un redoutable engin d’autopartage pour les grandes villes européennes.
Depuis le retrait des Autolib à Paris, certains utilisateurs se retrouvent orphelins d’un service bien pratique au quotidien, ou plus occasionnellement. Si cette solution avait de nombreux défauts, elle avait le mérite d’exister. D’autres services se sont lancés sans vraiment créer le même engouement. Le véhicule développé par Circle pourrait bien être son remplaçant dès 2024, et peut-être même surpasser Autolib. L’engin a été développé pour, et avec, les opérateurs de mobilités comme Lime, Tier, Bolt et d’autres. Ils ont d’ailleurs déjà pré-commandé 4 500 exemplaires de ce véhicule.
Un quadricycle est bien suffisant pour l’usage en libre-service
On ne peut pas l’appeler voiture : comme Citroën Ami, il ne s’agit que d’un quadricycle lourd à moteur électrique. À la différence de l’Ami, il n’offre pas une conduite sans permis. Le véhicule est bridé à une vitesse de 70 km/h, ce qui permet d’emprunter le périphérique, il faudra donc un permis B pour l’utiliser.
Avec moins de 450 kilogrammes sur la balance, le véhicule est deux fois moins lourd que les anciennes Bluecar de Bolloré. Son système de recharge est aussi complètement différent. Alors que les Autolib devaient être branchées dès qu’elles étaient garées, forçant les utilisateurs à ramener le véhicule à des stations, ce ne sera pas le cas de Circle. L’entreprise mise plutôt sur le « batterie swapping ». Les opérateurs de mobilité, qui exploiteront leur flotte de Circle, interviendront pour changer les batteries amovibles, un peu comme ils gèrent la recharge des flottes de trottinettes. Le système de batterie est assez similaire à ce que l’on trouve dans des scooters électriques. Circle est composé de six de ces batteries, qui offrent 140 kilomètres d’autonomie quand le véhicule est pleinement chargé.
Un véhicule réduit à l’essentiel : 4 roues et un volant
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Si l’extérieur du véhicule est assez original et sympa, avec de faux airs de Smart, c’est l’intérieur qui risque de surprendre. Ne cherchez pas d’écrans à bord de Circle, il n’y en a pas. La raison de ce choix a été dicté par les opérateurs de mobilité. Les écrans peuvent être subtilisés ou dégradés. Dès lors, en les retirant, on supprime une cause de panne possible. Il y aura bien des indications pour suivre votre vitesse et l’autonomie restante — c’est de toute façon obligatoire. Mais cela passera par une sorte d’affichage tête haute au niveau du pare-brise, qui n’est pas encore présent sur le véhicule de démonstration présenté au salon.
Ne cherchez pas non plus des rangements de type vide-poche, ils sont aussi absents. En supprimant ces rangements, à l’exception d’un espace derrière les sièges, il y a moins de risque d’oublier un objet personnel ou d’abandonner certains déchets. La propreté était l’un des reproches réguliers du service Autolib, Circle a donc, en concertation avec les opérateurs de mobilité, misé sur une solution pour réduire au maximum ce désagrément. La voiture est scannée à la fin de chaque utilisation par une caméra intérieure (Dashcam). Si quelque chose est oublié dans le véhicule, que ce soit des déchets ou un objet personnel, l’utilisateur sera alerté par l’application. Tant que l’espace à bord du véhicule ne sera pas libéré de l’objet détecté, l’utilisateur continuera à payer le service. Cela semble dissuasif.
Toujours au rayon de la propreté, si les matériaux ont l’air peu avenants au premier abord, c’est parce qu’ils sont choisis pour être antibactériens et facilement nettoyables. Il s’agit de matériaux similaires à ce que l’on peut retrouver dans les transports en commun.
Au volant du prototype Circle
Il ne s’agit pas là d’un véritable test, mais d’une courte prise en main sur les parkings du parc des expositions de Porte de Versailles. Le véhicule Circle est encore à l’état de prototype. Les versions de pré-série arriveront au second semestre, avec le projet d’avoir les premiers modèles de production avant la fin 2023.
Quand on s’installe à bord, plusieurs éléments nous rappellent un peu l’environnement de la Citroën Ami. C’est rustique et minimaliste, même si les sièges sont sensiblement plus confortables. Les matériaux des portières ressemblent à des éléments de Playmobil. Les surfaces vitrées sont par contre agréables pour la visibilité, mais toujours fixes sur les prototypes. Il n’y a pas de boutons en dehors de la boîte de vitesses et les boutons d’ouverture des portières, c’est déroutant.
Il n’y a pas non plus de direction assistée, comme souvent sur les quadricycles — ce qui fera les bras à ceux qui l’emprunteront. Cela reste quand même manœuvrable sans trop de difficultés. On a juste perdu l’habitude de ne pas avoir des véhicules sur-assistés pour se garer. L’engin reste suffisamment léger pour que cela ne soit pas un frein.
Accélération, freinage ou récupération, tout a l’air de fonctionner comme on s’y attend pour ce type de véhicule. Circle développe 10 kW de puissance, c’est semblable à ce que l’on retrouve sur l’Ami. Malheureusement, le parking du parc des expositions ne nous a pas vraiment permis de tester les compétences de l’engin pour grimper la butte de Montmartre ou de tester le confort sur des pavés. Il n’y a pas de raison que l’engin échoue, plus qu’un autre véhicule équivalent, à passer cette épreuve.
Circle sera un bon « déplaçoire urbain » en libre-service, c’est finalement la tâche à laquelle il est destiné. Même si le projet n’est pas porté par un grand constructeur automobile, Circle n’a pas été créé par des novices du secteur automobile, cela donne du crédit à la solution développée par l’entreprise. En plus, le modèle économique du projet ne s’arrête pas à produire le véhicule, ce qui ne serait certainement pas viable. Il inclut aussi tout un écosystème de services pour les opérateurs et d’exploitations des données qui pourront offrir une bonne rente à l’entreprise. Il ne reste qu’à patienter quelques mois pour savoir où et quand ce service sera déployé en Europe.
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