Souvent par inattention, les conducteurs se font flasher par un radar pour quelques kilomètre-heure au-dessus de la vitesse autorisée. 58 % des 13 millions de PV dressés chaque année concernent ce type d’infraction. Pourtant, les radars intègrent déjà une marge de tolérance de 5 % avant de sanctionner. Gérald Darmanin a annoncé que les textes évolueraient au 1er janvier 2024 par décret, pour ne plus retirer de points du permis de conduire, dans le cas où l’excès de vitesse n’excèderait pas 5 km/h en plus de la marge de tolérance du radar.
Derrière cette bonne nouvelle pour l’ensemble des détenteurs du permis de conduire, la décision soulève des inquiétudes quant au message envoyé pour la sécurité routière. Ce changement devient aussi une mesure plus inéquitable entre les conducteurs.
La perte de point disparaît mais l’amende reste
Le gouvernement ne veut pas lever complètement les sanctions autour de ce qui est qualifié comme des « petits excès de vitesse ». La perte de 1 point sur le permis, qui pouvait être récupéré en 6 mois si aucune autre infraction n’était constatée dans l’intervalle, va disparaitre. Par contre, l’amende reste bien en place pour sanctionner le conducteur. Le montant de la contravention varie selon le type de route entre 68 € et 135 € (à ne pas confondre avec les tentatives d’escroquerie en ligne) :
- En agglomération (vitesse inférieure à 50 km/h) : 135 €, minorée à 90 € en cas de règlement rapide ou majorée à 375 € en cas de retard de paiement.
- Hors agglomération (routes et autoroutes) : 68 €, minorée à 45 € et majorée à 180 €.
Si tous les conducteurs sont égaux face à la perte des points, ils ne le sont pas autant face à une simple amende. Ainsi, les conducteurs les plus aisés seront moins pénalisés que les conducteurs plus modestes, car ils auront les moyens d’absorber la pénalité financière.
Quid des véhicules utilitaires et des poids lourds ?
Tant que le décret n’est pas passé, certaines précisions sont manquantes, sur catégories de véhicules et de conducteurs concernés par la suppression de la perte de point pour ces écarts de vitesse.
Pour gagner quelques précieuses minutes, certains professionnels de la route pourraient être tentés de presser le rythme. Le cas des poids lourds et des véhicules utilitaires inquiète particulièrement. Avec le poids des véhicules, les conséquences d’un relâchement sur le respect des vitesses peut avoir de lourdes conséquences lors d’accidents.
Personne, ou presque, n’a perdu son permis qu’avec des « petits » excès de vitesse à 1 point
Plus de 7 millions de points sont retirés sur les permis de conduire par an pour des dépassements de vitesse « proches » de la limitation. Il est par contre extrêmement rare qu’un automobiliste arrive à perdre l’ensemble de ses 12 points (ou 6 pour les permis probatoires), juste avec ces infractions dépassant de moins de 5 km/h la limite de vitesse. Ces points bêtement perdus étaient quand même une manière efficace de pousser les conducteurs à se ressaisir et à redoubler de vigilance pour récupérer le point perdu en l’espace de 6 mois.
Un mauvais signal envoyé sur l’attention des conducteurs, surtout en ville
Le plus inquiétant concerne quand même la circulation en agglomération. De plus en plus de villes intègrent des limitations à 30 km/h pour favoriser la cohabitation entre les différents modes de déplacement, il y a un risque que les personnes considèrent que 35 km/h devienne une vitesse acceptable dans ces zones. Les associations contre les violences routières craignent de voir les incidents se multiplier, notamment pour ceux que les amendes n’inquiètent pas.
Les conducteurs sont déjà bien trop souvent distraits par leur téléphone ou leur GPS ; lever une partie de la sanction en cas d’excès de vitesse, n’est pas vraiment le bon message à adresser pour la sécurité routière et le partage de la route.
Il faudra cependant attendre la publication du décret pour connaître l’ensemble des changements que le texte pourrait apporter au 1er janvier 2024. Le décret peut être plus précis que le Ministre de l’Intérieur sur le contour de ce changement.
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