Le groupe Renault a détaillé, ce lundi 24 avril, sa nouvelle nouvelle architecture logicielle, nommée « SDV ». Un ensemble développé avec Google et Qualcomm qui devrait faire de la concurrence à Tesla d’ici 2026.

Présente sur la scène du véhicule automobile depuis près de 15 ans, la marque Renault a su se pérenniser dans le domaine avec des voitures citadines, accessibles à un large public. Mais avec l’arrivée des véhicules chinois, et surtout de Tesla, la marque au losange fait désormais face à une rude concurrence sur le marché de l’automobile électrique.

Avec les récentes baisses de prix appliquées par Tesla, Renault doit réagir rapidement. Et pour cela, le constructeur français a décidé, lundi 24 avril, de détailler une nouvelle stratégie. Il ne s’agira pas de baisser ses prix et de s’engager dans une guerre des prix, mais de faire évoluer son architecture logicielle. Un système qui devrait, selon la marque, être au niveau de Tesla d’ici 2026.

Une architecture logicielle développée avec Google et Qualcomm

C’est au cours d’une conférence de presse tenue par Luca de Meo, directeur général de la marque, que Renault a détaillé cette nouvelle stratégie. « Nous ne voulons pas faire ce que nous avons fait par le passé, nous voulons vendre nos voitures, nous ne voulons pas donner nos voitures », a expliqué le patron de la marque au losange. Ce dernier a notamment rappelé que la pression mise par Tesla, entre ses tarifs en baisse et son avancée technologique, était toujours un « challenge sur le court terme ».

Luca de Meo a précisé la nouvelle stratégie du groupe // Source : Renault
Luca de Meo a précisé la nouvelle stratégie du groupe // Source : Renault

La future conception « SDV » (ou Software Defined Vehicle) sera développée en collaboration avec Google et Qualcomm et sera le cœur d’Ampère, le futur constructeur dédié à l’électrique au sein du groupe Renault. Un constructeur qui devrait sortir au moins 6 véhicules d’ici 2030. Avec la conception SDV, qui intègrera plusieurs couches logicielles permettant d’apporter des modifications durant la durée de vie du véhicule, sans toucher au matériel électronique, le groupe Renault fait un bond en avant.

L’argument économique pour les acheteurs et la marque

Le développement d’une telle architecture logicielle est également un enjeu économique pour la marque française : en travaillant avec les géants Google et Qualcomm, Renault réduit la complexité du système logiciel, passant d’une centaine de processeurs intégrés au véhicule, à moins de vingt. En réduisant le nombre de processeurs, le groupe devrait fortement réduire ses coûts en Recherche et développement, avec près de 1,5 milliard d’euros d’économies.

« On est à peu près à l’équilibre en prix de revient », estime le directeur de l’ingénierie Gilles Le Borgne, à propos de l’intégration des investissements dans le SDV et l’achat des nouveaux processeurs et le développement des fonctionnalités. De son côté, Thierry Cammal a notamment rappelé que les cibles de Tesla, son rival et objectif au niveau logiciel pour 2026, n’étaient pas les mêmes.

Des véhicules, comme la Renault Mégane électrique, seront dotés de la nouvelle architecture logicielle // Source : Renault
Des véhicules, comme la Renault Mégane électrique, seront dotés de la nouvelle architecture logicielle // Source : Renault

« Nous considérons que nous devons avoir des voitures abordables, donc nous dépensons beaucoup moins (dans l’automatisation avancée) et beaucoup plus sur le reste de la voiture », a détaillé le vice-président en charge des logiciels de la Renault Software Factory, évoquant tout particulièrement les mises à jour et les fonctionnalités sur demande de ses voitures.

Une intégration rapide dans le groupe Renault

La nouvelle architecture logicielle du groupe au losange sera disponible pour la première fois à bord du projet FlexEVan, le fourgon utilitaire de Renault, dont la sortie est prévue en 2026. Dans la foulée, les véhicules Alpine seront également équipés de cette nouvelle architecture technologique, avant que le reste des voitures électriques du groupe n’en soient également dotés. En revanche, Nissan, partenaire de Renault, et Dacia, marque low cost du groupe, n’ont pas été officiellement inclus dans le projet.

Avec le développement d’un tel projet d’architecture logicielle, le groupe Renault souhaite définitivement allier performances et prix raisonnable. Bien que la marge de temps pour rattraper Tesla semble bien courte, le projet du groupe français ne semble pas impossible.

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