Elon Musk n’est pas le seul grand patron à être invité ce lundi 15 mai 2023 à Versailles, mais c’est l’un des plus emblématiques pour l’industrie automobile. Après un flop quelques années auparavant, 2023 pourrait-elle signer l’arrivée d’une Gigafactory Tesla en France ?

Un passage d’Elon Musk en France ne passe jamais inaperçu. Quand celui-ci est en plus invité à rencontrer le président Emmanuel Macron, lors du sommet Choose France ce lundi 15 mai 2023, c’est encore plus marquant. Cette rencontre internationale est une grande opération séduction du gouvernement français, pour convaincre les industriels étrangers d’implanter leurs futures usines en France.

Dans le grand plan de réindustrialisation annoncé par le président jeudi 11 mai, la France cherche à faire venir des usines de batteries, de panneaux photovoltaïques, de médicaments en France. Après une première tentative infructueuse en 2016, afin qu’Elon Musk choisisse la France pour implanter une Gigafactory Tesla, cette nouvelle approche sera-t-elle la bonne ? En interview sur BFM TV le matin du 15 mai, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, affiche un sourire satisfait en abordant ce sujet : « Il y a des négociations qui sont en cours, il n’est pas là uniquement pour profiter de Versailles. »

Énergie décarbonée et temps d’instruction des projets réduits

De 2016 à 2018, alors qu’Elon Musk n’avait pas encore choisi le site de Berlin pour accueillir sa Gigafactory, le gouvernement français de l’époque avait déjà tenté de convaincre l’entrepreneur de choisir la France. Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement et de l’Énergie, avait proposé à Tesla de reconvertir le site nucléaire de Fessenheim pour accueillir la construction de la première usine européenne de Tesla. Un site et un agenda qui n’était pas réellement adaptés aux ambitieux projets de la marque. La suite est connue : c’est finalement un terrain à proximité de Berlin qui a donné naissance à la Gigafactory Tesla en Europe.

Le Tesla Model Y dans l'usine Gigafactory 4 // Source : Tesla
Le Tesla Model Y dans l’usine Gigafactory 4. // Source : Tesla

Alors qu’Elon Musk multiplie la construction de sites de production dans le monde, pour atteindre ses objectifs de croissance, la France espère toujours convaincre l’homme d’affaires d’investir dans l’hexagone. Surtout que la France, à la différence de l’Allemagne, peut utiliser son énergie décarbonée comme un argument pour faire vibrer la corde sensible d’investisseurs, comme Elon Musk. De l’énergie propre et à un tarif attractif sont des arguments qui ont déjà séduit les 4 projets de Gigafactory de batteries lancés dans le nord de la France.

L’un des freins à l’implantation de tels projets en France est en passe d’être levé. Lors de son allocution du 11 mai, le président s’est engagé à ce que les délais d’instruction des dossiers soient réduits pour pouvoir accélérer le lancement des projets industriels. Il faut actuellement près de 18 mois de démarches administratives, là où d’autres pays comme la Chine ou les États-Unis vont beaucoup plus vite. Le président français s’est engagé à ce que ce temps d’instruction soit baissé de moitié pour que les projets industriels puissent naître dans un délai de 9 mois. Malgré tout, il restera toujours la question du climat social français pour faire hésiter les investisseurs étrangers comme Elon Musk.

Des Tesla ou des batteries Tesla « made in France » ?

On pourrait se réjouir d’avoir des voitures électriques Tesla fabriquées en France, qui pourraient bénéficier du futur bonus écologique. Cependant, il n’est pas exclu que, comme en Chine, ce soit une usine de batteries et de Megapack qui voit le jour en France.

Les prochains tweets d’Elon Musk sur le sujet donneront peut-être quelques indices supplémentaires sur ce qu’il se trame.

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