Bien que les ventes de véhicules électriques neufs continuent de s’envoler en France comme ailleurs, certains réfractaires n’en voient encore que les défauts. Les mentalités changent au fur et à mesure des discussions entre propriétaires et personnes intéressées, mais les préjugés persistent.
La voiture la plus vendue au monde au premier trimestre 2023 a beau être électrique, il subsiste des grosses contre-vérités. Prix trop élevé, contraintes pour recharger, empreinte carbone plus importante qu’une voiture thermique, quelles sont aujourd’hui les idées reçues les plus persistantes sur la voiture électrique ?
« La voiture électrique coûte trop cher »
Il est classique d’entendre des discussions autour des voitures électriques les plus populaires des derniers mois (Tesla Model Y et Model 3 notamment) stipulant que ce sont des voitures de riche, dépassant les 100 000 euros. La réalité est différente, avec une Tesla Model 3 en incluant le bonus écologique qui est aujourd’hui disponible à 36 990 euros, et une Model Y à 40 990 euros.
Toutefois, le prix d’achat moyen d’une voiture neuve en France est bien plus bas, à moins de 33 000 euros en début d’année 2023. Il existe un certain choix de voitures électriques qui sont à moins de 30 000 euros en comptant le bonus écologique, ce qui les place donc sous le prix d’achat moyen d’une voiture neuve.
Le marché de l’occasion commence également à s’étoffer, avec des anciennes Renault Zoe ou Nissan Leaf qui s’échangent entre 5 000 et 7 000 euros. Qui plus est, ces véhicules sont éligibles à des aides gouvernementales et locales selon les situations, ce qui peut permettre de baisser le prix à payer de quelques milliers d’euros.
Les habitants ou personnes travaillant dans des Zones à Faibles Émissions peuvent par exemple cumuler des aides locales aux aides nationales, pouvant atteindre 80 % du prix du véhicule électrique considéré en additionnant bonus écologique, prime à la conversion, et surprime ZFEm.
Parmi les véhicules électriques neufs, quelques modèles tentent de conquérir une clientèle en recherche de voiture branchée à faible coût. On peut citer bien entendu la petite Dacia Spring, proposée aujourd’hui à partir de 15 800 euros en comptant le bonus écologique, ou bien à seulement 12 euros par mois en location longue durée en cumulant toutes les aides.
Vous l’aurez compris, la voiture électrique « réservée à une élite » n’est plus d’actualité — même s’il existe bien sur des modèles très chers — avec certains modèles qui sont disponibles pour un prix tout à fait compétitif.
« Recharger sa voiture électrique : une vraie galère »
C’est sans doute l’une des remarques les plus fréquentes sur la voiture électrique, tant il y a d’appréhension pour les nouveaux venus. Comment recharger sa voiture quand on a des décennies de voitures thermiques derrière soi ?
Avec une voiture électrique, les personnes ayant une possibilité de charge à domicile ont au quotidien bien moins de contraintes qu’en voiture thermique. En effet, il est possible de commencer chaque journée avec une batterie pleine, sans qu’il n’y ait besoin de se rendre quelque part pour récupérer toute son autonomie.
En pratique, les propriétaires de voiture électrique font comme avec leur smartphone : leur voiture se charge pendant qu’ils dorment, chaque jour si besoin. Ça, c’est pour le quotidien de ceux qui ont la possibilité de se charger là où est garée leur voiture électrique. Pour les autres, il faut bien avouer que l’expérience est moins plaisante.
Alors que le rituel des stations services permet de remplir un réservoir en quelques minutes tout au plus, pour une voiture électrique, cela se compte bien souvent en heures. On ne parle pas de charge rapide, qui peut permettre de récupérer autour de 80 % de batterie en une trentaine de minutes sur de nombreuses voitures électriques, mais bien de charge lente en courant alternatif.
Sans possibilité de charge à domicile, il faut se rabattre sur les bornes publiques, que l’on retrouve dans certains parkings de ville, dans les villages, dans des centres commerciaux ou des hôtels. Il peut être opportun de laisser sa voiture branchée quelques heures chaque semaine à un lieu où l’on a l’habitude d’aller, que ce soit pour faire ses courses, une activité sportive, etc.
Afin de trouver des points de charge, des applications et sites web comme Chargemap sont là, recensant les différentes bornes disponibles là où vous vous trouvez. Attention toutefois, pour vous charger sur les quelques 100 000 points de recharge ouverts au public, il peut être nécessaire d’avoir une ou plusieurs cartes de recharge.
En termes de prix, il est là aussi plus élevé qu’à domicile, avec des tarifs allant de 0,20 à 0,40 euro par kilowattheure. En consommation urbaine (15 kWh/100 km), le coût en se chargeant de cette manière s’échelonne entre 3 et 6 euros pour 100 km. À titre de comparaison, il faut environ 8 euros pour parcourir 100 km en voiture thermique en étant optimiste. L’électrique, même dans un tel cas de figure, est donc plus économique.
« L’autonomie est insuffisante, et les batteries, ça pollue »
Dernière balle du fusil des anti-VE : l’autonomie et l’écologie. Les voitures électriques ont bien moins d’autonomie qu’une voiture thermique équivalente, en particulier du côté des citadines. Les premières Renault Zoe ou Nissan Leaf de 2014 (et avant) avaient une autonomie réelle qui ne dépasse pas 100 km.
Même si cela paraît insuffisant, il faut rappeler que la moyenne nationale est autour de 12 000 km par an parcourus en voiture individuelle, soit 35 km par jour environ. Si les quelques grands trajets annuels sont bien trop longs pour être parcourus sans recharge intermédiaire, les voitures électriques avec une petite batterie suffisent largement pour les besoins du quotidien.
Aujourd’hui, de nombreuses voitures électriques affichent une autonomie WLTP comprise entre 400 et 600 km, et disposent de capacité de charge rapide, leur permettant sans encombre de tailler la route au besoin. Mais il ne faut pas toujours chercher à avoir la plus grosse batterie dans sa voiture électrique.
Enfin, bien que le bilan carbone de la voiture électrique ne soit pas nul, il ne faut pas tomber dans l’une des idées reçues qui fait le plus de mal à la mobilité électrique, consistant à dire que ce serait plus polluant qu’une voiture thermique.
Les études sérieuses sur le sujet sont unanimes : même dans les pires cas de figure (batterie fabriquée avec de l’électricité carbonée, puis recharge de la voiture avec de l’électricité carbonée), une voiture électrique a un bilan carbone meilleur qu’un équivalent thermique sur tout son cycle de vie.
Si vous souhaitez aller plus loin sur ce sujet du fameux véhicule propre, un dossier est disponible chez nos confrères de Frandroid, tirant au clair le vrai du faux. Quoi qu’il en soit, en France où le mix électrique est très peu carboné, rouler en voiture électrique ne fait pas augmenter le bilan carbone d’un individu de manière conséquente, contrairement aux mêmes trajets en voiture thermique.
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