Il y avait la Citroën Ami, il y a désormais l’Ami Buggy. Après avoir commercialisé seulement 50 exemplaires de son petit véhicule électrique en 2022, Stellantis est revenu plus fort cette année avec 800 modèles de la version « baroudeuse » de son Ami, la Buggy, vendus dans toute l’Europe. Les 430 exemplaires réservés à la France se sont arrachés en deux heures.
Prise en main de l’Ami Buggy : le cart de golf, version safari
L’Ami Buggy est un véhicule électrique qui plafonne à 45 km/h, pensé pour être le « véhicule » d’appoint de ceux qui ont les moyens d’avoir un véhicule d’appoint. Il s’agit surtout des familles avec une maison secondaire ou qui ont des ados ayant besoin de se déplacer sur quelques kilomètres par jour.
Numerama l’a approché à la mi-juin, dans un domaine à une vingtaine de kilomètres de Fontainebleau. Nous avons vadrouillé une trentaine de kilomètres, l’espace d’une matinée, sur les routes de campagnes et au gré des départementales. Le constat est clair : l’Ami Buggy est fun, super fun.
Une voiture ouverte aux quatre vents (ou presque)
Rien que son look appelle à barouder : avec ses ouvertures des deux côtés en plus d’un toit ouvrant, elle offre une sensation de liberté, ainsi qu’un petit plaisir régressif de conduire une sorte d’auto-tamponneuse IRL. Citroën a toutefois rajouté quelques protections dans cette nouvelle version, par rapport à la première version de l’an dernier : le toit peut se re-capuchonner pour protéger le ou la conductrice en temps de pluie, et une sorte d’auvent transparent déroulable a été ajouté sur les côtés, pour pouvoir fermer l’habitacle en cas de mauvaise météo (nous avons pu le voir, mais le modèle qu’on a testé n’en était pas équipé).
Un bolide réactif sur le freinage, moins sur la prise de vitesse
Sur la route, l’Ami braque et freine extrêmement bien — on s’est d’ailleurs laissés aller à quelques dérapages bien sentis dans les graviers. On ne peut pas en dire autant des accélérations : lorsque Numerama avait testé la Citroën Ami en 2020, nous avions déjà remarqué qu’il fallait se montrer patients au feu vert. Avec la Buggy, peu de chance de rouler dans des villes congestionnées, mais il faut s’attendre à un rythme d’escargot pour peu que les petites routes soient légèrement en pente. Il nous est même arrivés de plafonner à 35 km/h — dans ces conditions, mieux vaut avoir envie de faire la conversation à son voisin.
Des accessoires, partout
Dans l’Ami Buggy, tous les manquements ont été palliés par des solutions un peu roots. Pas de tableau de bord connecté ? Pas de problème, voilà un présentoir pour fixer votre smartphone, qui fera GPS à la place. Aucun autoradio ? Facile ! Voici une enceinte (offerte avec le véhicule, mais de piètre qualité sonore) qui peut se fixer près du volant, à laquelle vous pouvez connecter votre téléphone. Heureusement qu’une prise USB a été installée de manière accessible, vu comme le smartphone est sollicité dans cette expérience de conduite.
Comme pour la Citroën Ami, les autres accessoires en plastique (notamment au-dessus du tableau de bord) servent surtout à décorer le véhicule : partir sur un jaune pétant pour trancher avec le gris-vert métallique de la Buggy était une vraie bonne idée, qui place directement l’appareil sur le segment de l’été. Il n’empêche qu’avec les quelques améliorations en termes de protection de l’habitacle, la Buggy devient un engin utile, qu’importe les saisons.
Le coup marketing génial de Citroën
Lorsque Citroën nous a proposé de faire un tour en Ami Buggy, nous n’avons pas hésité longtemps : la dernière fois que Numerama a essayé une Citroën Ami, la vidéo a accumulé plus de 200 000 vues sur YouTube — montrant l’intérêt de nos lecteurs et lectrices pour le sujet des nouvelles mobilités.
La grande différence, c’est que l’Ami Buggy reste pour l’instant une édition très limitée, ce qui rend le test du produit moins pertinent que pour l’Ami, toujours disponible à la vente — comptez toutefois plusieurs mois d’attente. À plus de 10 000 euros l’engin, la Buggy est un mélange de produit luxueux et de coup marketing exceptionnel : une solution de mobilité pratique et adorable (car, oui, on l’a adorée), qui donne l’impression de s’évader alors même que l’on plafonne à 45 km/h.
À l’heure où les solutions de mobilité électrique se développent, les véhicules comme l’Ami, qui assument un certain côté « cheap », peuvent être bénéfiques pour paver la voie vers un monde de consommation moins tape-à-l’œil et plus raisonnable. Le pari de Citroën est pour l’instant gagnant : le constructeur va doubler ses capacités de production pour correspondre à la demande. Quant aux Citroën Ami Buggy, il n’est pas prévu, pour l’instant, d’en produire de nouveaux exemplaires.
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