Lancée en 2017, la marque Cowboy fait désormais partie du cercle très fermé des startups qui durent et la 4e génération de leur vélo connecté prouve que l’envie de bien faire est toujours au coeur de la démarche.

Dès la première version de son vélo, Cowboy a voulu proposer une alternative aux autres VAE. Un style racé, minimaliste, une transmission par courroie et un petit côté bad boy quand la concurrence ne jurait que par le vélo hollandais avec une grosse batterie, un moteur dans le pédalier, un porte bagage à l’arrière et un panier à l’avant.

Six ans plus tard, force est de constater que ce parti-pris a fait des émules et que ce qui faisait l’esprit de Cowboy se retrouve désormais un peu chez tous les constructeurs, qu’ils soient nouveaux venus comme Tenways ou déjà installés comme Cannondale, Trek et autres Origine. Alors que peut proposer la startup belge pour continuer à se démarquer ? C’est ce qu’on va voir avec le Cowboy Classic, ex C4, Cowboy ayant changé le nom de ses vélos début juillet 2023.

Un design toujours plus intégré

Le Cowboy a toujours eu une belle gueule et la V4 nommée Classic dans sa version de base pousse encore un peu plus le curseur du minimalisme et de l’intégration. C’est bien simple, rien ne dépasse. Les câbles de frein et d’alimentation ont été intégrés le plus possible au cadre et le résultat se voit au premier coup d’œil : le vélo est vraiment très joli à regarder.

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Sur son site Cowboy affiche d’ailleurs fièrement les macarons Time et Red Dot qui récompensent le design de leur VAE. Sur cette quatrième génération, un soin tout particulier a été apporté au cockpit du vélo. Exit le couple potence-cintre classique remplacé par une seule pièce qui lui donne un aspect presque futuriste. La contrepartie c’est qu’il devient impossible de remplacer la potence ou le cintre pour l’adapter à notre taille. On ne peut pas tout avoir.

Pour le reste, les attributs propres à la marque sont de la partie : les feux intégrés (dans le cadre à l’avant, dans la batterie à l’arrière), la batterie amovible de 360 Wh toujours positionnée derrière le tube vertical de la selle, les pneus de 47 mm, la transmission par courroie et la motorisation — le Cowboy Classic reste un Cowboy. Ou plutôt deux (ou trois) Cowboy.

Deux cadres, trois ambiances

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Parce que la principale nouveauté de cette quatrième génération de Cowboy, c’est la déclinaison en deux types de cadres. En plus du cadre fermé standard, un modèle à cadre ouvert nommé Cowboy Cruiser ST (ST pour « Step Through ») est disponible. Pratique pour les gens peu enclins à enjamber leur monture pour l’utiliser. Les deux modèles sont affichés au même prix (2990 euros) et, preuve que l’esprit bad boy a un peu vécu, la version ST est disponible en 5 coloris chatoyants quand la version standard se contente de 2 un peu tristes (noir et sable). Un troisième engin, nommé Cruiser, combine les deux approches : cadre fermé, mais position droite et selle confortable.

Côté accessoires, le configurateur ne fait pas de différence et propose les mêmes produits quel que soit le cadre choisi. Si les accessoires en option sont assez nombreux, la dotation standard se limite aux seuls gardes-boue, très réussis visuellement, un peu moins fonctionnellement. On y reviendra.

Le smartphone au cœur de l’expérience Cowboy Classic

Le monde du VAE se divise en deux catégories distinctes : les VAE qui sont avant tout des vélos, utilisables comme tels et pour lesquels la disponibilité d’une app n’a pas ou peu d’impact à l’usage, si ce n’est accéder à certaines fonctionnalités avancées et les VAE qui placent l’app en question au cœur de l’expérience utilisateur. Le Cowboy Classic, comme ses prédécesseurs, fait partie de cette dernière catégorie.

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Comprenez que l’utilisation de l’app Cowboy (iOS, Android) est indispensable pour l’utilisation normale de l’engin. Concrètement, c’est l’app, et le smartphone sur lequel elle est installée, qui permettent de déverrouiller le vélo (géolocalisé en permanence) via la connexion Bluetooth. C’est l’app qui permet également de le reverrouiller une fois arrivé à destination mais c’est aussi l’app qui permet d’accéder à des fonctionnalités basiques comme allumer les feux ou changer le mode d’assistance du moteur.

L’app Cowboy dans sa toute dernière version utilise désormais Google Maps pour la navigation et propose toutes les métriques habituelles en plus d’une couche sociale façon Strava avec classements, groupes et trophées. Vous l’avez compris, le smartphone est l’unique interface avec la partie électronique du vélo : aucun bouton, aucune télécommande ne sont présents sur le guidon ou le cadre et c’est la raison pour laquelle le cockpit se pare d’une attache compatible Quadlock (étui vendu séparément, évidemment) et, surtout, d’un chargeur par induction qui s’avère aussi pratique qu’indispensable.

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Alors en cherchant un peu, il est possible d’utiliser le Cowboy Classic sans smartphone en déconnectant puis reconnectant la batterie à chaque utilisation mais ce faisant vous n’avez accès à absolument aucune fonctionnalité basique (comme l’allumage des feux, par exemple). C’est clairement un mode dégradé et pas du tout l’utilisation que la startup belge veut que vous fassiez de son produit et elle nous le fait bien comprendre. Le vélo est ici un accessoire à roue d’un smartphone.

Cowboy, la Tesla du vélo ?

Une fois lancé, le Cowboy est un VAE agréable à utiliser, pas sportif pour un sou malgré son apparence racée et agressive et la présence du petit kick » signature de Cowboy qui accompagne le premier coup de pédale. Au démarrage, le vélo donne l’impression de ruer dans les brancards mais ça ne dure pas plus que le premier mètre. À l’usage, le moteur de 250W et 45 Nm de couple s’avère doux et agréable à utiliser, pas trop nerveux mais bien présent dans les relances, il accompagne tranquillement la montée vers les 25 km/h réglementaires (et même un peu au-delà), avec un bruit rassurant qui confère aux trajets un côté discrètement futuriste assez grisant.

Les modes d’assistance disponibles sont au nombre de 2, on sent bien que Cowboy a voulu simplifier au maximum l’utilisation de son vélo. Il y a donc un mode Eco (que vous n’utiliserez jamais) et, depuis le mois de mai 2023, un mode adaptatif très justement nommé « Adaptive Power ». Ce mode adapte en effet en permanence la puissance délivrée par le moteur en fonction de plusieurs critères (terrain, allure, couple…). À l’usage, ça fonctionne très (très) bien et le travail effectué par Cowboy sur les algorithmes qui permettent à Adaptive Power de fonctionner est impressionnant.

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Le moteur du Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

L’utilisation s’en retrouve simplifiée au maximum, le cycliste ne s’occupe de rien, tout est fait pour que la virée soit la plus smooth possible. Le fait d’avoir une assistance qui varie en permanence a forcément un impact positif sur l’autonomie puisque la batterie sera moins sollicitée qu’avec un mode d’assistance fixe. Côté autonomie, le constructeur annonce une fourchette comprise entre 40 et 80 km, comme toujours dépendant du profil du cycliste et de la topographie. Cela pourrait être un sans-faute pour Cowboy si le design ne montrait pas ses limites sous certaines conditions.

En effet, dès que le temps se gâte, les garde-boue visuellement très réussis font un travail de retenue de boue que l’on qualifiera d’anecdotique. Dans le même ordre d’idée, les feux intégrés très jolis au demeurant ne servent réellement qu’à être vu et ne remplacent en rien une solution d’éclairage dédiée. À prendre en compte si vous comptez rouler régulièrement sous la pluie et/ou de nuit.

À cette utilisation que nous qualifierons de naïve, s’adjoignent des services que l’on est habitués à trouver chez des marques de produits électroniques premium. En effet, en plus de l’assurance contre le vol facturée 120 € par an, Cowboy propose le service Cowboy Care (240 € par an), un service de maintenance à la demande qui propose l’intervention d’un technicien à domicile pour tout ce qui concerne le vélo (du pneu crevé au remplacement de pièces d’usure (freins) ou électroniques (feux, etc.). La philosophie visant à limiter les préoccupations du cycliste vélo en main se retrouve donc également pour la maintenance.

Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama
Cowboy Classic // Source : Thomas Ancelle pour Numerama

Bon point : la marque va désormais être vendue dans des boutiques spécialisées en VAE, ce qui signifie qu’il sera possible d’aller voir et essayer les vélos sans passer par le réseau d’ambassadeurs jusqu’ici seul moyen de tester avant achat. Et qui pourrait aussi signifier que les ateliers desdites boutiques seraient à même d’e gérer d’entretenir les vélos de la marque.

Mais alors à qui s’adresse le(s) Cowboy Classic ?

Un tour en Cowboy Classic donne la sensation que tout est mis en place pour que le cycliste, que nous qualifierons plutôt ici d’utilisateur, n’ait à se soucier de rien. Pour les adeptes de la petite reine habitués à avoir un contrôle total de leur machine, c’est déroutant, mais pas forcément déplaisant. Pour les personnes peu habituées au vélo et encore moins au VAE, c’est idéal. Le vélo réfléchit pour vous et ne vous mettra jamais en difficulté, les kilomètres s’enchaînent et la transpiration reste contenue, y compris dans les montées les plus traîtres que les grandes villes peuvent offrir.

Attention néanmoins, le Cowboy Classic n’est pas un VAE léger. À presque 19 kg, et avec une transmission mono-vitesse, n’espérez pas pouvoir l’utiliser longtemps sans assistance.

Les Cowboy s’adressent donc à des cyclistes urbains, connectés mais avec une folle envie de ne s’occuper de rien, aussi bien sur la selle qu’une fois descendus. Le tout accompagné d’un pouvoir d’achat certain parce qu’à 2990 € sans accessoires (hors gardes-boue) et sans les services tels que l’assurance et Cowboy Care, l’addition peut vite tutoyer les 3500 €. C’est le prix à payer pour un design et une intégration toujours plus poussés et aussi, dans une certaine mesure, pour la paix de l’esprit.

Le verdict

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8/10

Cowboy Classic (2023)

Voir la fiche

Cool et branché, le Cowboy Classic a tout pour confirmer sa place de standard d’une certaine vision du VAE : celle qui préfère le design minimaliste et l’agrément de conduite à un équipement pléthorique et l’exercice physique. L’Adaptive Power est une vraie réussite et le choix d’élargir la gamme disponible et de la distribuer dans des boutiques physiques devrait permettre à Cowboy de toucher un potentiel nouveau public qui devrait sans mal succomber à l’appel de la coolitude.

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