L’un des principaux freins à l’acquisition d’une voiture 100 % électrique est l’autonomie, matérialisée par la crainte de la panne sèche. Pour contrebalancer cette inquiétude, les constructeurs aiment mettre en avant la capacité de recharge rapide de leurs modèles. L’idée est de démontrer que l’on peut récupérer beaucoup d’autonomie en quelques minutes, comme si on faisait un plein d’essence.
Des promesses fortes, scrutées par les organismes de régulation. Et au Royaume-Uni, le couperet est tombé : Toyota et Hyundai ont été sanctionnés pour être allés un peu trop loin. Ils ont été sanctionnés pour publicité mensongère, rapporte le Guardian dans un article publié le 28 juin.
Ce qui est reproché à Toyota et Hyundai, c’est d’avoir un peu trop embelli la réalité, en vantant d’excellentes vitesses de recharge rapides alors qu’elles nécessitent des conditions idéales, dont des bornes adaptées. « Si ces conditions ne sont pas remplies, alors les temps de recharge seront plus longs », pointe l’ASA (Advertising Standards Authority), qui a reçu plusieurs plaintes à ce sujet. En conséquence, Toyota et Hyundai ont dû retirer des campagnes promotionnelles.
Délicat équilibre entre les performances et la réalité
Sur son site web, Toyota a mis en avant la capacité de son bZ4X à récupérer 90 % de sa capacité en 30 minutes, quand il est branché à une borne d’une puissance de 150 kW. Jusque-là, c’est factuel. Mais la firme nippone a fait un pas de trop en exagérant sur la disponibilité des bornes compatibles, lesquels seraient « faciles » à trouver. Selon les statistiques de ZapMap, qui fournit une carte détaillée des stations, les bornes ultra-rapides (plus de 100 kW) sont les moins répandues. Toyota, comme Hyundai, a tenté de se défendre en indiquant que l’on n’avait pas toujours besoin d’une borne rapide. Ce qui est vrai.
L’ASA a mis en avant d’autres facteurs susceptibles de brider la recharge, comme l’âge de la batterie ou encore la température ambiante. « Nous avons conclu que, comme les publicités omettaient ces facteurs pouvant réduire le temps de recharge estimé, alors elles étaient mensongères », indique l’autorité de régulation.
L’intervention de l’ASA fait aussi office de rappel à l’ordre pour des entreprises qui doivent convaincre sur une mobilité 100 % électrique encore loin de faire l’unanimité. Elles sont donc amenées à mettre en avant la durée de recharge la plus courte, qui représente un idéal et, en aucun cas, un usage journalier.
Dans le secteur technologique, la meilleure performance est généralement mise en avant, ce qui veut ne pas dire qu’il s’agit d’une valeur courante. Le rappel à l’ordre pourrait à ce sujet remettre en cause d’autres allégations dans le secteur de l’auto électrique, sur la consommation ou l’accélération. Y compris lorsque les écarts sont relativement faibles avec la réalité d’usage.
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