Le groupe automobile et Toyota se sont montrés réticents face au plan du président américain concernant l’électrification du parc automobile américain. Selon eux, l’administration « sous-estime » les principaux défis de cette transition.

Un avertissement envoyé à l’administration Biden. Alors que les États-Unis tentent de multiplier leurs efforts pour réduire la pollution automobile à travers de nombreuses mesures, le groupe Stellantis et Toyota se sont manifestés face au gouvernement fédéral.

Des mesures radicales dans un délai réduit

Selon les deux acteurs de l’industrie automobile, les objectifs de réduction d’émissions seraient trop optimistes, voire discriminatoires à l’encontre des véhicules hybrides. Comme le rapporte Bloomberg dans son article du 10 juillet, le plan de l’administration Biden forcerait les constructeurs à des ventes agressives et irréalistes, sans prendre en compte plusieurs facteurs comme l’emploi et l’acheminement des ressources essentielles à la fabrication de pièces, notamment pour les composants électroniques.

Cette intervention des constructeurs automobiles intervient alors que les règles pour limiter les émissions polluantes doivent s’appliquer à partir de 2027. Parmi les objectifs fixés par l’Agence pour la protection de l’environnement, il sera notamment demandé aux constructeurs que les véhicules électriques représentent 67 % des ventes de nouveaux véhicules légers et 46 % des nouveaux véhicules moyens, d’ici 2032.

Un objectif qui semble encore très lointain, alors que les véhicules électriques et hybrides rechargeables représentent à peine 10 % du marché global de l’automobile.

Des constructeurs quasi unanimes… sauf Tesla

Pour le constructeur japonais, la proposition de l’administration « sous-estime les principaux défis, notamment la rareté des minéraux nécessaires à la fabrication des batteries, le fait que ces minéraux ne sont pas extraits ou raffinés aux États-Unis, l’insuffisance des infrastructures et le coût élevé des véhicules électriques à batterie.» Un commentaire qui semble juste, car la plupart des minéraux nécessaires à la fabrication des batteries proviennent de pays éloignés du sol américain, comme l’Australie ou le Chili.

Du côté de Stellantis, on estime que les attentes sont trop optimistes au vu de la croissance du marché et que le taux d’adoption du véhicule électrique chez les particuliers envisagé par l’APE « dépasse de loin ce qui est soutenu par les actions politiques en place et ajoute un risque significatif à l’industrie automobile qui doit se conformer à ces normes.» 

Le groupe Stellantis mise progressivement sur les véhicules électriques // Source : Stellantis
Le groupe Stellantis mise progressivement sur les véhicules électriques // Source : Stellantis

Hormis Stellantis et Toyota, plusieurs autres acteurs de l’industrie se sont soulevés face à ces mesures, à l’image de Ford. Le constructeur américain a notamment encouragé l’Agence de la protection de l’environnement à assouplir ses exigences pour 2027, afin de faciliter l’accomplissement des objectifs prévus pour 2032.

En revanche, Tesla a demandé à l’APE d’agir avec une stratégie beaucoup plus agressive au vu « du rythme rapide de l’électrification des véhicules légers ». Selon la marque d’Elon Musk, l’agence américaine de protection de l’environnement devrait fixer un objectif de 69% d’ici 2032. Une prises de position à contre-courant de ses rivaux.

Face à ces appels à plus de flexibilité, l’administration Biden va devoir faire un choix qui risque d’impacter les consommateurs et les constructeurs : certains automobilistes devront faire des sacrifices pour pouvoir s’offrir un véhicule électrique sans être pénalisé par leur véhicule thermique, tandis que les constructeurs devront trouver un équilibre entre la production et l’acheminement des matières nécessaires à la fabrication d’une voiture propre.

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