Mon monde de provinciale habituée aux trajets quotidiens en voiture a été ébranlé lorsque j’ai chuté à vélo fin mai. Avec une main droite immobilisée (entre autres) pour cause de fracture, impossible de continuer d’alimenter la newsletter Watt Else. Mais, aussi, de prendre le volant pendant plusieurs semaines. La tuile !
Du jour au lendemain, il m’a donc fallu complètement revoir ma manière de me déplacer, dans une agglomération mulhousienne où les transports en commun tiennent plus de la punition que de la solution. C’est pourtant le monde rêvé de certains écologistes qui veulent chasser la voiture individuelle à tout prix, qu’elle soit thermique ou même électrique. Pour cette frange de la population, tout tourne souvent autour du vélo et des transports en commun, comme s’ils étaient une réponse suffisante pour près de 68 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire français. À croire que la population et les emplois se concentrent uniquement dans de grands centres urbains idéalement desservis en pistes cyclables et transports en commun. C’est une pure fiction !
Des temps de trajet multipliés par 3 ou 4
Dans mon malheur, mon salut a été d’avoir quitté deux ans auparavant une campagne sans aucun transport en commun, pour me rapprocher d’une ville. Tout n’est néanmoins pas rose. L’arrêt de bus le plus proche se situe à 2 km de chez moi d’un côté. De l’autre, j’ai une gare TER à un peu plus de 2,4 km. Pour un simple rendez-vous à l’hôpital à 18 km, au lieu de 25 minutes de voiture, il faut 1h15 en transports en commun. Et, c’est sans compter les temps d’attente, en raison du manque de régularité de ces options : 1 à 2 bus par heure, ou 1 TER par heure au mieux. Autant dire que le moindre rendez-vous médical mobilisait rapidement une demi-journée pour 15 minutes de consultation. C’était à devenir complètement chèvre. Heureusement, dans ma situation, j’avais ce temps à gaspiller. Dès que ce fût possible, reprendre le volant a été une évidence pour plus de flexibilité et de liberté.
Un an plus tôt, j’avais fait ce même constat au moment de déposer une voiture à l’atelier pour plusieurs jours de réparation. Le trajet, qui avait nécessité 17 minutes à l’aller, a demandé plus de 1 h 30 en bus et à pied (45 minutes à 1 heure à vélo, en alternative). À ce rythme-là, comment peut-on vouloir faire culpabiliser les automobilistes d’utiliser une voiture ?
Multimodalité : la clé de l’avenir
Dans le centre-ville de Strasbourg, où j’ai vécu quelques années, le vélo, l’autopartage et les transports en commun étaient une évidence pour la très grande majorité des déplacements. L’infrastructure de la ville s’y prête, mais toutes les villes n’ont pas fait les mêmes efforts et les mêmes investissements pour rendre cela possible. Le report vers d’autres modes de transport que la voiture se fait naturellement, quand l’offre de mobilité est pertinente. Nul besoin de forcer la main.
Oui, la voiture n’est pas la solution pour des trajets de moins d’un kilomètre. Oui, il n’est pas nécessaire d’avoir des voitures toujours plus imposantes au quotidien. Des empattements supérieurs à 2,9 m, pour « avoir de l’espace intérieur », tiennent plus du caprice que du besoin. Tout comme des autonomies records de 1 000 km n’ont aucune justification sensée.
Mais, plutôt que de vouloir absolument interdire la voiture individuelle au nom de l’écologie, il faut que chacun y mette un peu du sien. Après un mois en tant que piétonne, une expérience qui s’est révélée assez précieuse, j’apprécie d’autant plus la liberté que procure la voiture. Et ma liberté de choisir de l’utiliser.
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