Certains conducteurs de voitures électriques, qui ont notamment prévu de se rendre en Corse, ont reçu un email les informant d’une nouvelle règle pour embarquer à bord du ferry. Il leur est ainsi demandé de se présenter à l’embarquement avec une batterie remplie seulement à 30 % de sa capacité. Qu’est-ce que le remplissage de la batterie change pour le transport ? Pourquoi une limitation à seulement 30 % ?
Cette règle appliquée sur les ferries Corsica Linea est assez récente et elle risque de surprendre certains voyageurs. Il est fort probable que l’incendie à bord du Freemantle Highway ne soit pas étranger à cette décision de l’armateur. Pour autant, chaque compagnie de ferry est assez libre de fixer ses conditions. Ainsi, on passe de compagnies qui interdisent complètement les véhicules électrifiés à leur bord à celles qui proposent de la recharge durant la traversée. Il semble un peu difficile de s’y retrouver.
Pourquoi une batterie chargée à 30 % ?
Vous l’aurez compris, cette règle a été mise en place pour se prémunir des incendies pouvant faire suite à l’emballement thermique d’une batterie. Statistiquement, le risque n’est pas plus élevé sur une voiture électrique qu’une voiture thermique. Sauf qu’un feu de batterie lithium-ion est difficile à maîtriser et peu rapidement se propager, encore plus sur un ferry sur lequel les véhicules sont garés à proximité les uns des autres.
En limitant la charge des batteries, la compagnie de ferry réduit le risque d’auto-inflammation. Pour schématiser : moins la batterie est chargée en énergie, moins elle est stressée, et moins elle risque de s’emballer. En dessous de 50 %, la chimie des cellules est déjà considérée comme plus stable, et cela va en augmentant, plus la batterie se vide.
La raison pour laquelle Corsica Linea applique 30 % plutôt que 50 % n’est pas spécifiquement connue. Il faut savoir que les compagnies de transport maritime spécialisée en porte-voitures (comme l’UECC) fixent une fourchette comprise entre un minimum de 20 % et un maximum 50 % pour les véhicules à l’export. Les véhicules de Tesla ou de MG voyagent notamment dans ces conditions. Il faut que le véhicule conserve assez de charge tout le voyage (plus d’un mois pour les véhicules en provenance de Chine), mais sans risquer l’emballement thermique.
Pour le ferry à destination de la Corse, la limite à 30 % semble un peu excessive. 30 % quand on roule en Dacia Spring, qui n’a que 26,8 kWh de batterie, n’offre pas la même flexibilité une fois arrivée en Corse qu’un gros SUV type BMW iX avec 108 kWh. Cela risque d’être la course à la borne de recharge une fois sur place. Heureusement, la Corse commence à être bien équipée. Une question demeure : est-ce plus un principe demandé à l’automobile ou y aura-t-il une vérification réelle de cela à l’embarquement ? Cela paraît quand même difficile de mettre en place cette vérification, et encore plus difficile de demander à une voiture électrique de perdre x-% de batterie avant de se voir autorisée à embarquer.
Des règles très différentes selon les compagnies
La compagnie norvégienne Havila Kystruten a décidé de bannir les voitures électriques, hybrides et hydrogène de ses ferries en janvier 2023. Une décision qui semble difficile à tenir dans le temps vu le nombre de véhicules électrifiés qui circulent en Norvège.
D’autres compagnies ont au contraire décidé d’autoriser la recharge à bord de leur ferry sur des bornes délivrant 7 kW. C’est le cas sur les Irish Ferries par exemple.
Il n’y a pas de règles spécifiques de sécurité pour les ferries. Ceux effectuant des courtes rotations ne sont pas vraiment préoccupés par le type de motorisation des véhicules embarqués. Dans une grande partie des cas, un port est accessible en moins de 45 minutes, cela suffit à limiter suffisamment le risque. La question va se poser plus régulièrement sur des traversées plus longues, en tout cas le temps que des méthodes d’extinction des incendies de batteries soient disponibles sur l’ensemble de ces bateaux de transport.
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