Un accident survenu en 2019, impliquant un Tesla Model X, avait blessé 5 policiers qui ont poursuivi en justice Tesla en retour. Alors que les véhicules d’intervention étaient arrêtés sur la voie, le Model X s’est encastré dans ceux-ci. Une nouvelle enquête du WSJ, publiée le 9 aout 2023, se penche sur cet accident. Elle apporte quelques éclairages intéressants sur les lacunes des aides à la conduite de la marque américaine.
Ce crash fait partie d’un groupe de 16 accidents similaires impliquant une Tesla, au sujet desquels les autorités américaines (NHTSA) ont mené l’enquête, pour savoir s’il y avait eu défaillance du système. Il s’agit bien ici de l’Autopilot, toujours majoritairement utilisé partout dans le monde par les conducteurs de Tesla, et non de la conduite semi-autonome Full Self-Driving (FSD).
Boire ou conduire : avec Autopilot, il faut quand même choisir
Pour remettre quelques éléments de contexte, le conducteur a pris le volant alors qu’il était sous influence (probablement de l’alcool). Il n’était donc pas en état de conduire, mais il a malgré tout décidé de rentrer chez lui. Durant son trajet de 45 minutes, 150 alertes sont apparues sur l’écran du conducteur, l’invitant notamment à confirmer sa vigilance en mettant une pression suffisante sur le volant. Une manipulation que le conducteur a alors exécutée à de multiples reprises, notamment pour que l’aide à la conduite ne se coupe pas tandis qu’il circulait sur l’autoroute. À cette époque-là, la caméra intérieure ne pouvait pas servir à vérifier l’état de vigilance du conducteur, ce qui a depuis évolué. C’était élément souvent reproché à Tesla, tant il était facile de tromper le système.
La voiture suivant donc sa voie pendant un long moment, ralentissant si des véhicules roulant moins vite s’intercalaient devant lui. Tout fonctionnait « normalement ».
Selon Tesla, l’Autopilot a fonctionné comme prévu
Le Model X a bien détecté les véhicules en mouvement sur l’autoroute, à bonne distance. Mais, il n’a pas détecté les véhicules de police arrêtés en pleine voie, malgré – ou plutôt à cause – des flashs lumineux émis par les gyrophares. Ce n’est que trop tard que les voitures à l’arrêt ont été captées par le système, qui a amorcé un freinage et désactivé l’Autopilot 2,5 secondes avant l’impact. Le Model X roulait à 87 km/h lorsqu’il a percuté les véhicules de police.
Au moment du choc, l’Autopilot n’était officiellement pas activé, et donc pas fautif. La faute reposait sur le conducteur inattentif. Mais, combien de fois Tesla a-t-il indiqué aux autorités que l’aide à la conduite était inactive lors du choc, alors qu’elle s’était désactivée juste au bon moment ?
Bien sûr, dans l’accident présent, le conducteur reste le principal responsable de l’accident. Toutefois, cette vidéo démontre bien que les systèmes embarqués par Tesla ont quelques lacunes. Le système a quand même envoyé 150 alertes au conducteur pour vérifier sa vigilance. Mais, c’est seulement face à un accident inévitable que l’Autopilot s’est coupé un instant avant la collision.
Tesla a bien appliqué des mises à jour au fil des ans pour améliorer la détection des véhicules de secours, mais des accidents continuent à survenir assez régulièrement. Tesla semble toujours avoir un problème avec certains véhicules et obstacles sur la route, aussi bien avec l’Autopilot que le FSD.
Le plus inquiétant est surtout que le système peut marcher 9 fois sans aucun problème puis se louper sur la 10e. Et, les conséquences peuvent être fâcheuses, voire fatales. Une vidéo récente d’un habitué de la conduite semi-autonome FSD, qui a failli emboutir sa Tesla Model S, le montre bien :
Un rappel de circonstance s’impose :
- On ne prend le volant que si l’on est en pleine possession de ses moyens,
- Les aides à la conduite (Autopilot ou FSD) sont faillibles, la vigilance est nécessaire,
- La voiture qui conduit toute seule, sans erreurs ou accidents, reste à ce jour une légende urbaine.
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